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Semaine européenne de la réduction des déchets
Participez à la Semaine européenne de la réduction des déchets (SERD) du 18 au 26 novembre
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ADEME AGENCE DE LA TRANSITION ECOLOGIQUE
La semaine Européenne de la réduction des déchets permet chaque année de rassembler collectivités, entreprises, établissements scolaires, associations et particuliers autour des pratiques écoresponsables de réduction des déchets. La plateforme française gérée par l’ADEME propose d’inscrire et de donner à voir les actions des porteurs de projet. L’édition 2023 de la SERD se déroule du 18 jusqu’au 26 novembre inclus. Mathilde Jay, chargée de communication à l’ADEME, nous en dit plus...
Quelles sont les origines de l’évènement ? Quels sont les pays initiateurs de la démarche ?
La SERD a été créé à l’occasion d’un programme européen porté par la Commission européenne, le programme LIFE. C’est dans ce contexte que la France a présenté le projet de la SERD. Cette initiative française a été fondée en 2009 et s’est inspirée d’un modèle canadien qui existait depuis les années 80 : « la semaine canadienne de la réduction des déchets ». Le projet français a ensuite été financé par le programme LIFE et a pris de l’ampleur. Plusieurs pays européens se sont engagés en partenariat avec différentes agences européennes comme l’ADEME, mais aussi des agences espagnoles, portugaises ou bruxelloises. Aujourd’hui, les partenariats se sont démultipliés ; on compte une trentaine de pays engagés sur la SERD.
Quelques chiffres clés en termes de déchets ? En termes d’évolution de production/réduction de déchets ? En termes d’évolution des pratiques ?
Pour la SERD, l’ADEME fournit des chiffres de référence pour dresser le contexte. Et il s’avère que la quantité globale de déchets produits augmente tout comme la quantité de déchets des ménages. En 2020, la production de déchets en France représentait 315 millions de tonnes ; la production de déchets ménagers par Français était estimée à 496 kg par an. Depuis la période du COVID, les chiffres témoignent d’une augmentation malgré la pause de consommation, du fait de nouveaux déchets, notamment ceux liés à la livraison.
Comment participer à la SERD ? Qui peut participer à la SERD ? Quel est le public visé par la SERD ?
Cet évènement est vraiment tourné vers des personnes qui font, qui agissent, à savoir les porteurs de projets. Ils peuvent être des administrations, des collectivités territoriales, des entreprises, des associations, des établissements scolaires et même des particuliers. La SERD est ouverte à tous types de porteurs de projet qui organisent des évènements de sensibilisation à la prévention de la réduction des déchets à destination de plusieurs cibles : le grand public ; les élus ; le public scolaire et les étudiants.
Les actions proposées s’inscrivent au regard de six grands thèmes :
- La prévention des déchets ;
- Le réemploi, la réparation et la réutilisation ;
- La prévention du gaspillage alimentaire ;
- La promotion du compostage ;
- La prévention des déchets dangereux ;
- Et depuis peu les journées de nettoyage.
Ces actions seront labellisées si elles répondent à trois critères : se dérouler pendant la semaine de la SERD, avoir pour thème principal une des six thématiques énoncées et ne pas être commerciales - ces évènements doivent être accessibles gratuitement.
L’ADEME accompagne les porteurs de projet en mettant à disposition la plateforme pour s’inscrire et labelliser leurs actions, être visibles grâce à ce programme, et disposer de ressources et d’outils pour les aider à animer leurs projets.
Quel retour pour 2022 ? En termes de mobilisation ? Combien d’actions ont été publiées ?
Chaque année, une thématique en particulier est mise en visibilité, en accord avec la coordination européenne et les pays engagés. Pour 2022, le thème était le textile. Il a très bien fonctionné, le textile parle à tout le monde. La mobilisation a été très importante, 7.209 actions ont été recensées en France, ce qui représente un record. Ces actions ont été portées par environ 1.000 porteurs de projet sur tout le territoire avec une participation d’environ 3 millions de personnes !
Les actions françaises sont principalement portées par des acteurs publics, 42%, et des entreprises, 37%.
Pour 2022, il faut retenir que la France représentait environ 45% des actions labellisées à l’échelle européenne. Au total, 16 130 actions ont été organisées dans 30 pays. Avant 2022, la plus belle année était 2019 avec plus de 7.000 actions. Lors de la période du COVID, les porteurs de projet ont réussi à se mobiliser différemment, les pratiques d’animation ont évolué avec des webinaires, des campagnes sur les réseaux sociaux ou encore des diffusions de films à distance.
Pouvez-vous nous partager des actions inspirantes ? Quelques mots sur les lauréats ?
Un espace sur le site de l’Ademe est dédié aux actions inspirantes révélées par la SERD. N’hésitez pas à découvrir ces belles initiatives !
Quelques exemples :
- Des actions étudiantes comme la journée « Un mégot, des solutions » dont l’objectif était de faire de la prévention concernant les déchets dangereux, que sont les mégots de cigarette, et d’inciter à une démarche de recyclage en les déposant dans des cendriers de récupération, pour être transformés en matière isolante par exemple ;
- Une autre action a été réalisée en Corse par une communauté de communes qui a partagé, avec ses habitants et les touristes, une carte qui répertorie les fontaines à eau potable du territoire, pour mettre ces fontaines en visibilité et réduire l’achat de bouteilles d’eau en plastique ;
- En ce qui concerne les lauréats 2022, un centre hospitalier qui a mobilisé ses patients pour travailler sur la notion de mode à partir de vêtements de seconde main. Le centre s’est associé avec un établissement scolaire pour réaliser des moments d’échanges intergénérationnels et organiser un défilé. Cette action a ensuite donné lieu à la création d’une boutique solidaire, restée bien ancrée dans l’esprit des habitants. Les plus-values de cette action : l’engagement éthique et la collaboration intergénérationnelle, très inspirante ;
- Un autre lauréat est une association, Pacific scan en Nouvelle-Calédonie, qui a créé, à l’aide d’un professeur et de ses étudiants, une application de référencement des déchets les plus retrouvés dans la nature, dans des sites où la problématique des déchets est prioritaire pour préserver la nature environnante, riche et somptueuse. En scannant ces déchets par le biais de photos, l’application donne des consignes de tri, des informations sur le lieu où jeter l’objet pour qu’il soit revalorisé. A la suite d’un séminaire qui s’est tenu il y a quelques semaines, d’autres territoires se sont montrés intéressé par ce dispositif comme la Polynésie française.
La SERD est donc l’occasion de mettre en lumières des actions que l’on peut reproduire sur tous les territoires.
Avez-vous des attentes particulières pour cette édition 2023 ?
Cette année, le thème est dédié aux emballages. On espère beaucoup de mobilisations et d’actions. Le nombre de projets présents sera particulièrement intéressant, car l’objectif est non seulement de fédérer les acteurs engagés les années précédentes, mais aussi de sensibiliser de nouveaux acteurs à s’inscrire dans la démarche.
Quels conseils donneriez-vous aux collectivités et aux citoyens pour engager des démarches de réduction de leur production de déchets ?
La SERD est une opportunité pour mettre en visibilité le plus grand nombre d’actions inspirantes et valoriser ce qui est fait partout sur les territoires, et qui ne se voit pas toujours... Les participants à la SERD sont toujours positivement surpris de découvrir l’engagement de leur territoire, la motivation des acteurs de terrain pour avancer dans une démarche éco responsable.
Donc un conseil, mobilisez-vous, et découvrez les actions engagées menées votre territoire. Si vous êtes une collectivité, montrez ce que vous faites, les habitants en seront forcément réjouis !