Crédits : Photographie : Rachel Carson en 1944 (U.S. Fish and Wildlife Service, domaine public)
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Rachel Carson : « Printemps silencieux »
La commémoration du décès de Rachel Carson, le 14 avril 1964, justifie s’il en était besoin de réfléchir à son influence durable. Son œuvre phare, « Silent Spring », a non seulement dévoilé les dangers des pesticides chimiques, mais a également fait émerger une prise de conscience mondiale quant à notre appréhension de l’environnement.
« Pour la première fois dans l’histoire du monde, chaque être humain est désormais soumis au contact de produits chimiques dangereux, de la conception à la mort. »
Rachel Carson, Printemps silencieux, (1962)
Il s’agit en effet du 1er ouvrage sur le scandale des pesticides, qui entraînera l’interdiction du DDT aux États-Unis. Cette victoire historique d’un individu contre les lobbies de l’industrie chimique a déclenché au début des années 1960 la naissance du mouvement écologiste.
La vision de Carson dépassait la simple dénonciation du potentiel destructeur des pesticides, notamment sur les oiseaux. Elle a également obligé le monde scientifique à reconsidérer les paradigmes dominants de gestion environnementale afin de parvenir à une coexistence symbiotique avec la nature.
C’est que, « dans la nature, tout est lié » : Rachel Carson a décrit un monde, notre monde, où, sous l’effet des pesticides, « la puce meurt d’avoir mordu le chien, l’insecte est asphyxié par l’arôme de la plante, l’abeille rapporte à sa ruche un nectar empoisonné, et fabrique du miel vénéneux ».
Cela implique de rechercher des solutions qui exploitent les systèmes naturels pour équilibrer le développement et l’intégrité écologique. C’est le cas par exemple des récents essais sur le terrain menés par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui ont démontré l’efficacité des biopesticides à base de champignons contre les essaims de criquets en Afrique de l’Est.
En 1970, l’Agence américaine de protection de l’environnement est créée pour remédier au danger écologique que Carson a identifié dans ses ouvrages. En 1972, huit ans après sa mort, les États-Unis interdisent officiellement les pesticides connus sous le nom de DDT.