Une carte interactive pour suivre les achats de pesticides dans son département

Crédits : Générations Futures Agrandir la figure 2947

L’association Générations Futures a développé Géophyto, une carte interactive qui offre une vue détaillée des achats de pesticides en France

L’association Générations Futures a développé Géophyto, une carte interactive qui offre une vue détaillée des achats de pesticides en France entre 2015 et 2022. Accessible au niveau départemental, cet outil permet d’analyser les données selon divers critères, tels que les volumes achetés, la toxicité des substances, ou leur compatibilité avec l’agriculture biologique. Basée sur des informations issues de plusieurs bases nationales, la carte classe les pesticides selon leur dangerosité, notamment leur potentiel cancérogène, leur effet perturbateur endocrinien ou leur toxicité pour les milieux aquatiques.*

Ce travail s’inscrit dans la continuité de l’effort initié en 2020 par le ministère de la Transition écologique, qui avait analysé l’évolution des ventes de pesticides entre 2008 et 2018 grâce à l’outil Dataviz Il vient également compléter les travaux de l’association Solagro, notamment sa carte Adonis, qui évalue les fréquences d’utilisation des produits phytosanitaires à l’échelle des parcelles.

Les premiers résultats révèlent que les départements consommant le plus de pesticides ne sont pas nécessairement les plus préoccupants. Par exemple, la Gironde, en tête des achats, utilise principalement des produits autorisés en agriculture biologique, comme le cuivre et le soufre. En revanche, des départements tels que l’Eure-et-Loir, la Somme et la Marne se distinguent par une forte utilisation de substances dangereuses, souvent associée aux grandes cultures. Générations Futures prévoit d’enrichir cet outil en y intégrant de nouveaux paramètres, comme les risques pour les pollinisateurs, et en affinant l’analyse jusqu’au niveau du code postal.

L’ONG reconnaît néanmoins que cette cartographie reste incomplète et appelle à davantage de transparence de la part des agriculteurs et des autorités publiques. François Veillerette, porte-parole de l’association, insiste sur l’importance de rendre accessibles les registres d’épandage, actuellement limités à des cas spécifiques, afin de localiser précisément l’utilisation des pesticides, conformément aux recommandations de l’Union européenne.

Cette nécessité de données précises est illustrée par une étude récente qui n’a pu établir qu’une corrélation suggérée entre l’exposition aux pesticides et le cancer du pancréas, faute d’informations détaillées.

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