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Renforcer l’action locale pour contrôler la pandémie et accélérer la mise en œuvre
La session « renforcer l’action locale pour contrôler la pandémie et accélérer la mise en œuvre », plus spécifiquement liée aux Objectifs de développement durable (ODD) 9, 11 et 17, abordait la question cruciale de la mise en œuvre à l’échelle des territoires.
Comme cela était relevé par le représentant du « groupe des gouvernements locaux », il reste encore quelques pays à ne pas avoir associés les échelons territoriaux à l’élaboration des revues nationales volontaires qui seront présentées pendant ce Forum politique de haut niveau (5 pays sur 47).
Pourtant, comme madame Christiane Brunet, vice-présidente du Conseil général de la Savoie et membre de la délégation française, l’a expliqué, l’action locale est celle qui est à même « d’humaniser » les politiques publiques et de répondre aux aspirations concrètes des populations.
La pandémie de COVID-19 ajoute bien sûr des défis inédits aux villes et aux collectivités, notamment la pression sur leurs systèmes de santé, d’éducation et de sécurité. Comme l’ont souligné la plupart des panélistes, ses conséquences socio-économiques affectent de manière disproportionnée les groupes les plus vulnérables de la société, dont les femmes, les jeunes, les migrants et les travailleurs du secteur informel.
La secrétaire générale de la Commission économique européenne des Nations unies, madame Olga Algayerova, a en outre appelé à ce que les mesures de restrictions des libertés prises dans le cadre des confinements ne restreignent pas la capacité des populations à participer à la définition des politiques locales.
Le gouverneur de la préfecture japonaise de Kanagawa a prononcé un vibrant plaidoyer pour la mise en œuvre des Objectifs de développement durable centrée sur le concept de « l’Inochi », concept englobant « la puissance naturelle de la vieen harmonie avec la nature », et pour la coopération internationale entre collectivités.
Le numérique a également été évoqué à de nombreuses reprises, avec l’objectif de créer des « villes intelligentes » ou pour son utilisation dans les applications de traçage du COVID-19.
L’architecte et chercheur équatorien Santiago del Hierro a plaidé à cet égard pour que l’attention et l’application du numérique soient davantage portées vers l’amélioration des services publics de base (accès à l’eau, énergie, éducation, etc.), lesquels représentaient les leviers essentiels de transformation et de réponse à la pandémie, plutôt que vers une course aux derniers outils technologiques.
La ville de New York, enfin, première ville au monde à avoir réalisé une Revue locale Volontaire de sa mise en œuvre des ODD à l’image des Revues nationales desÉtats, a invité toutes les collectivités locales à rejoindre sa « déclaration des revues locales volontaires » , signée aujourd’hui par 22 grandes métropoles mondiales.
Ne laissez personne de côté
Tous les ODD ayant maintenant été abordés depuis le début du FPHN, la session suivante interrogeait « ne laissons-nous personne de côté? ».
La pandémie de COVID-19 se nourrit et amplifie les inégalités entre et/ou à l’intérieur des pays : l’habitat précaire ou insalubre, l’accès à l’eau potable et l’assainissement, l’accès à l’énergie, les inégalités entre les femmes et les hommes, les violences conjugales, les inégalités de richesse, les inégalités d’accès aux soins, à l’éducation, la fracture numérique, la situation des migrants et des travailleurs du secteur informel, l’isolement des personnes handicapées aggravé par les – nécessaires – gestes barrières ou par le port des masques, etc.
Face au sombre tableau dressé par de nombreux panélistes, au sein duquel la Chine qui « atteint ses objectifs 2030 avec dix ans d’avance » faisait figure d’exception, de nombreux appels ont été lancés en faveur d’une plus grande coopération entre pays, d’une plus grande solidarité, d’un vaccin anti-COVID « bien public mondial », du développement de la couverture médicale universelle, de partenariats entre secteurs publics et privés, de politique d’égalité femmes-hommes, d’une croissance durable et d’emplois décents (ODD8 levier central), du renforcement du rôle des syndicats (pour la Norvège), de la lutte contre la répartition inégale des richesses, d’un plus grand respect des droits des populations autochtones, d’une attention particulière pour la jeunesse frappée par la crise économique, et d’une mesure plus précise et plus désagrégée des données.
Universel, solidarité et coopération étaient les trois mots qui résumaient les interventions, parmi lesquelles on pourra retenir le propos du représentant de l’Union européenne : « Tout est lié. Si quelque chose tombe, tout tombe. Cette fois, c’est un virus. La prochaine fois, ce sera autre chose, un dommage environnemental par exemple. Il y a une recette : ça s’appelle le développement durable, faisons-le ».