Journal de bord Forum Politique de Haut Niveau 2020 - Jour 8

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Figure 350

Pour ce dernier jour, les Comores, la République démocratique du Congo ; le Kyrgystan, la Lybie, le Malawi, la Moldavie, la Zambie, la Barbade, le Libéria et les Iles Salomon présentaient leurs revue nationale volontaire (RNV) pour la première fois. On pourra retenir notamment :

Les Comores

L’Union des Comores, qui a rejoint le groupe des pays à revenu intermédiaire en juillet 2019 vise à devenir « un pays émergent » à l’horizon 2030. A cet effet, elle a révisé son cadre stratégique de développement, la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCA2D) pour l’aligner à l’Agenda 2030 et s’est doté d’un plan de développement à l’horizon 2030, le Plan Comores Émergent (PCE), qui est devenu le document de planification nationale de référence. Celui-ci prévoit notamment de développer le secteur du tourisme, l’économie bleue, le rôle des Comores dans les flux financiers et logistiques au sein de l’Océan indien, la modernisation de l’agriculture et le développement de l’industrie. De nombreux progrès sociaux et économiques ont été enregistrés ces dernières années (pauvreté, santé maternelle, accès à l’électricité et à l’eau potable, etc.), que le passage du cyclone Kenneth en septembre 2019 et l’apparition du COVID-19 sont susceptibles de fragiliser.

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Figure 522

La République démocratique du Congo

Deuxième pays d’Afrique par sa superficie, quatrième par sa population (premier dans l’espace francophone) dont la moitié a moins de 15 ans, la République démocratique du Congo affronte des défis de taille, parmi lesquels la stabilité politique, les conflits armés dans l’est du pays, l’accroissement rapide de certaines aires urbaines, un grande dépendance aux revenus issus de l’exportation des matières premières non transformées, lesquelles ont vu leurs prix baisser - diminuant d’autant les ressources financières du pays, et une large prédominance du secteur informel.

D’un autre côté, la République démocratique du Congo est riche de forêts qui couvrent 65% du territoire, de ressources en eau, qui représentent 50% des réserves du continent, et d’une incommensurable biodiversité avec 9 parc nationaux classés au patrimoine mondial de l’Humanité. Si des progrès socio-économiques ont pu être accomplis (santé maternelle et infantile, accès à l’éducation, à l’eau potable, à l’énergie, etc.), la situation de la malnutrition infantile reste préoccupante et l’indice de développement humain (IDH) est l’un des plus faibles de la planète (le 174ème en 2018).

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Figure 523

 

Bilan du FPHN

La secrétaire générale adjointe des Nations Unies, Mme Amina J. Mohammed, concluait le Forum avec un message d’espoir en appelant à maintenir la dynamique lors des rendez-vous à venir en septembre, notamment la célébration du 75ème anniversaire des Nations-Unies, les rendez-vous de haut niveau sur la biodiversité et sur l’égalité des genres, et pour le « moment ODD » décidé lors du sommet de septembre 2019 et appelé à être convié par le secrétaire général à chaque assemblée générale des Nations Unies.

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Figure 524

La déclaration ministérielle du FPHN, négociée non pas en séance mais par les canaux diplomatiques entre représentations permanentes des Etats, n’emportait pas au dernier jour du Forum le consensus nécessaire à son adoption. Elle devait être placée sous « procédure de silence » pour n’être adoptée que le mercredi 22 juillet, dernier jour de la réunion du Conseil économique et social de l’ONU sous l’égide duquel s’était tenu le FPHN, à condition que ce « silence » ne fût rompu par aucune délégation entre temps. Le silence était rompu, finalement, par les petits Etats insulaires en développement estimant le langage sur le climat insuffisamment ambitieux, par le groupe des Etats arabes sur la question des territoires occupés, par le G77 sur pas moins de huit points (occupation, commerce, climat, relance verte, sanctions, aide publique au développement et solutions basées sur la nature) et par la Russie. Après les premières anicroches provoquées par les Etats-Unis en 2018 et 2019, mais qui n’avaient pas alors empêché le vote à la majorité d’une déclaration, le FPHN 2020 se terminait donc pour la première sans l’adoption de déclaration ministérielle.

Au final, malgré la pandémie de COVID-19 qui aura obligé le Forum à se tenir en format dématérialisé, moyennant parfois quelques problèmes techniques et des restrictions à la taille des délégations - et donc à la participation, le FPHN 2020 sera parvenu à maintenir la mobilisation pour la réalisation de l’Agenda 2030, grâce à l’engagement des 47 pays qui se seront prêtés à l’exercice de redevabilité sur la mise en œuvre des ODD au travers de leurs revues nationales volontaire (26 présentant pour la première fois, 20 pour la deuxième fois et le Bénin pour la troisième).

Les « pays du Sud », autrefois familiers des Objectifs du millénaire pour le développement 2000-2015, continuent de mettre en œuvre de manière sérieuse et appliquée le cadre de référence du développement durable adopté en 2015, qu’ils placent au centre de leurs stratégies de croissance et de développement durable, pilotées la plupart du temps par les chefs d’exécutifs. A ceux-là s’ajoutent quelques « pays du Nord » exemplaires en matière de mobilisation pour les ODD, parmi lesquels la Finlande fait figure de championne toutes catégories. L’ensemble confirme que les ODD sont définitivement devenus la grammaire des institutions internationales et le meilleur – peut-être parce que le seul - outil pour parvenir à un monde meilleur en 2030.

Alors que la pandémie de COVID-19 expose et aggrave les faiblesses structurelles dans tous les pays qui, comme l’avait souligné le secrétaire général des Nations Unies, M Guterres, résultent de « nos erreurs du passé et du présent », ce qui devait être « la décennie de l’action » devient « la décennie de la reconstruction ».

Il faut maintenant ne pas abandonner mais redoubler d’efforts.