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La déclaration ministérielle du FPHN, négociée non pas en séance mais par les canaux diplomatiques entre représentations permanentes des Etats, n’emportait pas au dernier jour du Forum le consensus nécessaire à son adoption. Elle devait être placée sous « procédure de silence » pour n’être adoptée que le mercredi 22 juillet, dernier jour de la réunion du Conseil économique et social de l’ONU sous l’égide duquel s’était tenu le FPHN, à condition que ce « silence » ne fût rompu par aucune délégation entre temps. Le silence était rompu, finalement, par les petits Etats insulaires en développement estimant le langage sur le climat insuffisamment ambitieux, par le groupe des Etats arabes sur la question des territoires occupés, par le G77 sur pas moins de huit points (occupation, commerce, climat, relance verte, sanctions, aide publique au développement et solutions basées sur la nature) et par la Russie. Après les premières anicroches provoquées par les Etats-Unis en 2018 et 2019, mais qui n’avaient pas alors empêché le vote à la majorité d’une déclaration, le FPHN 2020 se terminait donc pour la première sans l’adoption de déclaration ministérielle.
Au final, malgré la pandémie de COVID-19 qui aura obligé le Forum à se tenir en format dématérialisé, moyennant parfois quelques problèmes techniques et des restrictions à la taille des délégations - et donc à la participation, le FPHN 2020 sera parvenu à maintenir la mobilisation pour la réalisation de l’Agenda 2030, grâce à l’engagement des 47 pays qui se seront prêtés à l’exercice de redevabilité sur la mise en œuvre des ODD au travers de leurs revues nationales volontaire (26 présentant pour la première fois, 20 pour la deuxième fois et le Bénin pour la troisième).
Les « pays du Sud », autrefois familiers des Objectifs du millénaire pour le développement 2000-2015, continuent de mettre en œuvre de manière sérieuse et appliquée le cadre de référence du développement durable adopté en 2015, qu’ils placent au centre de leurs stratégies de croissance et de développement durable, pilotées la plupart du temps par les chefs d’exécutifs. A ceux-là s’ajoutent quelques « pays du Nord » exemplaires en matière de mobilisation pour les ODD, parmi lesquels la Finlande fait figure de championne toutes catégories. L’ensemble confirme que les ODD sont définitivement devenus la grammaire des institutions internationales et le meilleur – peut-être parce que le seul - outil pour parvenir à un monde meilleur en 2030.
Alors que la pandémie de COVID-19 expose et aggrave les faiblesses structurelles dans tous les pays qui, comme l’avait souligné le secrétaire général des Nations Unies, M Guterres, résultent de « nos erreurs du passé et du présent », ce qui devait être « la décennie de l’action » devient « la décennie de la reconstruction ».
Il faut maintenant ne pas abandonner mais redoubler d’efforts.