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Le 18 janvier 2021, le Comité 21 présentait ses vœux en visioconférence, et organisait à l’occasion un débat autour de la relance verte, avec la participation de Laurent Berger, Secrétaire général de la CFDT et Christian de Pertuis, économiste et fondateur de la Chaire économie du climat (CEC).
Bettina Laville, présidente du Comité 21, a présenté ces vœux en rappelant que nous avons fait en 2020 l’expérience de la première crise globale du 21ème siècle, première d’une série de crises à venir. Elle a appelé à concevoir les instruments pour y faire face. Parmi les instruments disponibles, elle a évoqué le Plan de relance qui, pour la première fois dans l’histoire des post-crises, est « vert » à hauteur de 30 %. Le débat sur la compatibilité entre la transformation écologique indispensable et l’incontournable relance économique et sociale est également sur le devant de la scène depuis quelques mois. Le Comité 21 s’inscrit dans la droite ligne de son rapport sur la Grande Transformation et de son adhésion au Pacte du Pouvoir de Vivre de la CFDT.
Laurent Berger et Christian de Pertuis ont apporté leur éclairage sur les aspects sociétaux du plan de relance. Que celui-ci soit européen ou français, peut-il ralentir le « tic-tac de l’horloge climatique » pour parler comme Christian de Pertuis ? Va-t-il nous donner plus de « pouvoir de vivre » selon l’espoir de la CFDT ? Va-t-il nous aider à opérer la « grande transformation » comme le préconise le Comité 21 ?
Laurent Berger et Christian de Perthuis ont salué l’effort du plan de relance, mais ont débattu des montants alloués au fonds de transition. Christian de Perthuis aurait aimé une politique du carbone vivant dans le plan de relance verte, concernant l’agriculture, l’élevage, la forêt et la biomasse. Laurent Berger souhaite un contrôle de l’emploi des aides publiques distribuées au nom de la COVID-19 au sein des entreprises, précisant que, d’après lui, les écoconditionnalités ne suffisent pas.
Concernant la vie démocratique, Christian de Perthuis considère que la pandémie accélère l’idée du « capitalisme viral », à cause de la valeur de l’information. Laurent Berger indique que ce n’est pas par un rapport direct entre les dirigeants et les citoyens que l’on reformera la gouvernance, mais par la codétermination des acteurs à partir des territoires. Tous deux ont rappelé la « nécessité d’alliances entre ONG, territoires, syndicats et entreprises locales pour construire la démocratie nouvelle ».
Dans une réflexion sur ces sujets de nécessaires transformations, Christian de Perthuis a publié en octobre un plaidoyer pour une économie de la résilience : « Covid-19 et réchauffement climatique ».
En conclusion, Bettina Laville a appelé à bâtir un cap commun et à faire face à la force des antagonismes : « Nous n’avons pas encore inventé la démocratie de la relance ».