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Les évènements parallèles :
Mettre l’économie circulaire au service d’une relance économique post-COVID transformatrice et durable, organisé par UNECE
Analyse rédigée en partenariat avec l’Institut Open Diplomacy par Jade Plancke
La discussion prend comme point de départ le constat suivant : le modèle économique linéaire basé sur l’extraction, la transformation et le jet, n’est plus viable. Ainsi, la pandémie de la COVID-19 représente une opportunité pour transformer ce modèle et promouvoir l’économie circulaire.
Joss Blériot de la Fondation Ellen MacArthur, rappelle qu’il est important d’avoir une vision holistique de l’économie circulaire. Il faut s’éloigner de l’idée que l’économie circulaire concerne simplement la gestion des déchets et prendre en compte l’économie circulaire dès la phase de conception. Le panéliste souligne qu’il faut des réformes structurelles profondes afin de favoriser la transition vers une économie circulaire.
Sylvain Chevassus, représentant du ministère de la Transition écologique en France, présente les actions prises par la France pour promouvoir l’économie circulaire. Ce concept a officiellement fait son entrée en France dans la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, en 2015. La loi contient d’importantes avancées en matière d’obsolescence programmée, droit de réparabilité, ou bien d’objectifs de recyclage. En 2018, la France a publié la feuille de route pour l’économie circulaire en France. Cette feuille de route a mené à la création de « la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire ». Cette loi contient entre outre la création d’un index de réparabilité, une amélioration des systèmes de garantie et l’interdiction de détruire les invendus. Le panéliste a souligné l’importance de permettre aux consommateurs de prendre leur part dans la transition vers l’économie circulaire, en facilitant leur accès à des données qui leur permettront de faire des choix informés. Sylvain Chevassus conclut enfin en soulignant que malgré le ralentissement de la transition vers un modèle économique circulaire du fait de l’épidémie de la COVID-19, celle-ci a réaffirmé le besoin de se diriger vers des modèles plus durables et respectueux de l’environnement.
Les panélistes mettent l’accent sur l’industrie du textile. Joss Blériot rappelle ainsi que moins de1 % des matériaux utilisés pour produire des vêtements est recyclé en nouveaux vêtements, ce qui représente une perte de plus de 100 milliards de dollars de matériaux chaque année. Ainsi, Ilkhom Khaydarov, président de UzTextileProm, dénonce la fast fashion et rappelle que les consommateurs étaient moteurs dans cette pratique. Il souligne l’importance d’avoir plus de transparence et de traçabilité au niveau de la chaîne d’approvisionnement. Ainsi, l’ensemble des panélistes insistent sur l’importance d’une forte collaboration entre le secteur public et le secteur privé afin de promouvoir l’économie circulaire.
Les entreprises et les Objectifs de développement durable : concevoir des politiques industrielles pour les ODD, organisé par l’OCDE, le Japon et le Costa Rica
Le secteur privé a un rôle important à jouer dans la réalisation des ODD, aux côtés d’autres parties prenantes. De nombreuses entreprises considèrent qu’il est économiquement viable de développer des produits et services durables liés à leur activité principale. Les ODD attirant de plus en plus l’attention, cette ligne de conduite peut accroître à la fois les opportunités commerciales pour les entreprises et la valeur ajoutée pour la société. Le Japon, co-organisateur de l’évènement a exprimé son engagement à l’Agenda 2030 et l’importance des partenariats publics-privés, ainsi que des subventions mises-en place en Afrique et en Inde pour améliorer la transition des start-up et entreprises.
Les intervenants se sont accordés sur dire que les entreprises peuvent participer aux ODD soit à travers leur activité principale, soit indirectement. Cependant le lien entre durabilité et performance financière n’est encore pas assez clair et des difficultés demeurent quant au financement de la transition. Elles sont particulièrement fortes pour les PME, il y a des grandes différences en fonction de la taille des entreprises. La gouvernance est la clé : les politiques orientées vers des missions comme le Nouvel Accord en Corée par exemple. Il faut également augmenter la taille des marches des produits durables.
Dans son intervention, Dirk Pilat, Directeur pour technologies et innovations à l’OCDE, constate un grand retard et exprime le besoin de finance verte, d’engagement des consommateurs. Les politiques publiques doivent aider les entreprises à franchir les obstacles qu’elles rencontrent, et que ces dernières manifestent un réel engagement. Richard Bolwijn, UNCTAD, a fait une distinction entre ce que font les entreprises et la manière de faire. La dernière décennie, on s’est plus concentré sur la manière que sur ce qu’elles font, il est désormais temps que les activités adressent directement les ODD. Mais le coût peut poser un problème pour restructurer les chaines de production et les rendre plus résilientes. Par ailleurs, les différences de discours entre les pays sont un obstacle : les politiques durables sont implémentées à des rythmes différents, ce qui créé de l’insécurité pour les entreprises. Enfin, la manière de mesurer l’impact doit être améliorée : il faut inventer un système de comptabilité global.
Le Costa Rica s’est exprimé par l’intermédiaire de Pilar Garrido, qui a interrogé la question des PME et la difficulté pour elles de trouver des ressources et des investissements : il est important d’intégrer davantage les banques de développement dans ces réflexions. Rodrigo Carazo finalement a remercié le Japon d’avoir participé à l’organisation de l’évènement. Il rappelle l’écart d’investissement de 2,5 trillions dollars de besoin et de 3,3 trillion de dollars à la recherche d’investissement, et de l’excès de liquidité que les pays du Nord notamment pourraient utiliser pour financer les entreprises dans leur transition environnementale.
Analyse rédigée en partenariat avec l’Institut Open Diplomacy par Clémentine Fournier
Ce panel a rassemblé des représentants du Japon, du Costa Rica, de l’OCDE ainsi qu’un expert de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Il a permis de souligner les opportunités ainsi que les défis liés à l’implication du secteur privé dans la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD), s’appuyant notamment sur un rapport préliminaire publié par l’OCDE en juillet 2021 sur les politiques industrielles pour les ODD.
M. Yahagi Tomoyoshi, directeur général japonais chargé du commerce au Ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie, a ouvert la session en rappelant l’engagement du Japon vis-à-vis des ODD, et l’importance des partenariats public-privé pour mener à bien cet engagement, comme l’illustre l’importance du secteur énergétique pour atteindre l’objectif de réduction des gaz à effet de serre de 45% d’ici 2030.
M. Dirk Pilat, directeur adjoint, Direction de la science, de la technologie et de l’innovation de l’OCDE, a ensuite présenté les résultats du rapport de l’OCDE paru en juillet 2021, sur les opportunités et les défis que représentent les ODD pour les entreprises, ainsi que le type de politiques que les gouvernements mettent en place pour encourager la mise en œuvre des ODD. Ainsi, bien qu’un grand nombre d’ODD, par exemple le 9, sur l’industrie, l’innovation et les infrastructures, ou encore le 8 sur le travail décent et la croissance économique, dépendent directement des activités des entreprises, les changements nécessaires pour s’aligner sur des modèles économiques durables sont coûteux et complexes, notamment pour les PME. C’est pourquoi les gouvernements doivent mettre en place des politiques industrielles pour inciter les entreprises au changement. Cela passe par des mesures aussi variées que des subventions ou des impôts ciblés.
Ces points ont ensuite été repris par les panélistes, M. Richard Bolwijn, chef du Service de recherche sur les investissements de la Division Investissement et entreprises de la CNUCED, et Mme María del Pilar Garrido Gonzalo, Ministre de la planification et de la politique économique du Costa Rica. M. Bolwijn a souligné qu’avec l’écart de 2,5 trillions de dollars entre le besoin et les investissements reçus pour les ODD, estimés en 2014, l’une des contributions essentielles du secteur privé serait avant tout de fournir des financements. Mme Pilar Garrido a ensuite pu partager son expérience de soutien aux PME costaricaines dans la mise en œuvre des ODD et confirmer l’existence de nombreuses difficultés pour ces entreprises, comme par exemple la complexité des analyses et des rapports à produire, et l’absence d’accès à des financements stables, aggravée par la crise de la COVID-19.
Construire la reprise post-COVID autour de la richesse plutôt que du PIB ?, organisé par l’International Institute for Sustainable Development
Des mesures élargies de la richesse (mesures "complètes" ou "inclusives") qui complètent le PIB sont en cours d’élaboration par le PNUE, la Banque mondiale, l’Institut Bennett de l’Université de Cambridge et l’Institut international du développement durable, entre autres organisations de premier plan. Elles sont essentielles pour aider les gouvernements à déployer des politiques visant à améliorer le bien-être sans déprécier le capital naturel, comme l’a souligné le récent rapport Dasgupta.
Cet événement parallèle a présenté des exemples de mesures élargies de la richesse et démontre comment elles peuvent être utilisées pour prioriser les investissements de redressement post-COVID tout en promouvant et en contribuant aux ODD 8, 13 et 17.
Les présentateurs étaient Rob Smith, associé principal (Institut international du développement durable, IIDD) Pushpam Kumar, économiste environnemental en chef (Programme des Nations unies pour l’environnement, PNUE) Matthew Agarwala, chef de projet (Bennett Institute for Public Policy, Université de Cambridge) Alin Halimatussadiah, professeur adjoint (Faculté d’économie et de commerce, Universitas Indonesia).
Ils ont principalement fait des exposés dont voici ce que l’on pouvait en retenir : La richesse est plus importante que le revenu comme outil de mesure du niveau économique. Seule la richesse peut être utilisée pour mesurer la résilience et la durabilité du bien-être. Elle se divise en capital naturel, financier, économique humain etc. et le capital social qui lie les autres. Une telle mesure, qui s’axe sur la richesse, permet une vision à long terme plus que celle qui s’axe sur le revenu : Nous vivons peut-être bien aujourd’hui, mais si nous ne mesurons pas la richesse qui est à la base de notre bien-être actuel, nous ne savons pas si nous serons bien lotis à l’avenir. Le capital naturel doit donc être mieux géré. Cela est désormais consensuel, mais une meilleure gestion ne peut être atteinte sans un meilleur suivi et une meilleure comptabilité. Une telle approche permet de lier les différents aspects de la richesse, par exemple l’économique et l’écologique etc. Le capital social, sûrement le plus important selon les intervenants, à son niveau le plus simple c’est la capacité des communautés à surmonter les problèmes par le biais d’actions collectives. Le capital produit peut remplacer le capital naturel, mais pas pour toujours, la limite s’appliquera et a déjà commencé à s’appliquer. Tous les pays possèdent un certain degré de capital naturel. Mais ils ne disposent pas tous du même capital social qui leur permet d’utiliser efficacement leur capital naturel. L’inégalité est donc, à bien des égards, une question d’égalité d’accès ou d’inégalité d’accès aux actifs. Finalement, cette mesure et cette évaluation de la richesse sont prometteuses en ce qui concerne l’atteinte des ODD.
Une relance industrielle inclusive et durable grâce à la transformation digitale et l’économie circulaire, organisé par ONUDI et le Rwanda
Analyse rédigée en partenariat avec l’Institut Open Diplomacy par Bastien Beauducel
Face aux défis que constituent le dérèglement climatique, la pollution mais aussi la diminution de la biodiversité, l’innovation a unanimement été reconnue comme une réponse pour permettre un renouveau industriel inclusif et durable. Deux innovations ont été mises en avant durant cette discussion : d’une part une innovation d’organisation économique, l’économie circulaire, et d’autre part une innovation de produits, de procédés et de technologie, l’accroissement de la numérisation. L’économie circulaire peut permettre une moindre utilisation des ressources par un taux de recyclage plus important des produits comme le souligne Astrid Schomaker, directrice de la stratégie à la Direction générale environnement de la Commission européenne. La numérisation peut, de son côté, contribuer à la préservation de la biodiversité. Bryon Shand, le président directeur général de la société Aquabyte présente une solution technologique permettant de connaître et d’analyser les mouvements et la croissance de chaque espèce de poisson afin d’adapter plus rapidement et plus finement les quotas de pêche et ainsi assurer une pêche soutenable.
Ces deux innovations se complètent dans l’objectif de préserver l’environnement. La numérisation nécessite de nombreux terminaux (téléphones, ordinateurs, imprimante 3D) et de réseaux (data centers, câbles internet notamment sous-marins) dont la production, par l’intermédiaire des principes de l’économie circulaire, est nécessaire au vu de la quantité de métaux rares entrant dans leur fabrication. De même, la numérisation peut accompagner l’économie circulaire en favorisant, par la constitution de bases de données et de technologies innovantes, la connaissance de l’ensemble des matières incorporées dans un produit et ainsi favoriser le recyclage, mais aussi en créant des procédés plus efficaces économiquement et énergétiquement pour recycler ces matières.
Ces innovations sont toutefois développées de manière inégale au niveau mondial. Stella Abrahams, ministre de la communication en Afrique du Sud, déclare que près de la moitié de la population mondiale n’a pas accès à internet. Il est fondamental que l’innovation se développe de manière inclusive. Cela nécessite des investissements publics dans le domaine de la recherche mais également dans les infrastructures, comme le souligne Bogolo Kenewendo, économiste et ancienne ministre de l’investissement, du commerce et de l’industrie au Bostwana, rappelant que l’ancêtre d’Internet est l’Arpanet, une innovation créée par une institution publique américaine.
Toutefois, ces innovations, et en particulier la numérisation, posent également de nouveaux défis nécessitant la participation de tous les acteurs de la chaîne de décision : des organisations internationales à l’entreprise individuelle. Astrid Schomaker explique que la numérisation de l’économie conduit à une hausse importante de la consommation d’énergie, amenant à se poser la question des sources d’énergie utilisées. De même, la transformation du monde du travail induite par ces technologies est soulignée. La numérisation entraîne l’automatisation de nombreux emplois. Face à ce défi et pour permettre une reprise inclusive, l’importance de l’éducation primaire pour les jeunes générations et tout au long de la vie pour s’adapter aux transformations du marché du travail est mise en avant par Stella Nbabeni Abrahams, ministre de la communication en Afrique du Sud. En effet, comme le rappelle Roberto Alvarez, directeur général de la fédération internationale du conseil de compétitivité aux États-Unis, l’innovation améliore la situation économico-sociale des entreprises et a fortiori des États. Une enquête récente a en effet démontré que les entreprises les plus innovantes sont les plus productives et offrent de meilleurs emplois.
Partenariats nationaux - construire une voie inclusive et efficace pour la réalisation de l’Agenda 2030, organisé par le Danemark
Analyse rédigée en partenariat avec l’Institut Open Diplomacy par Clara Beauvoir
Les Objectifs de développement durable (ODD) concernent des enjeux mondiaux. Cela implique la prise en compte des défis spécifiques à chaque pays, en tenant compte de circonstances locales. Le Danemark, la Malaisie et l’Argentine présentent ainsi l’approche de leurs parlements nationaux avec l’ensemble des parties prenantes de la société civile. Le panel s’accorde à dire que les partenariats nationaux sont la clé de voûte de la reconstruction d’une société inclusive et résiliente post COVID-19.
En 2021, le Danemark présente son deuxième examen national volontaire (VNR). À l’échelle mondiale, le Danemark est à l’avant-garde du développement durable selon le Réseau de solutions pour le développement durable des Nations Unies (SDSN), mais il reste encore des défis importants à relever. L’initiative danoise « 2030 Beyond » constate que le gouvernement pourrait davantage consulter des acteurs de la société civile à la fois pour construire sa stratégie de développement durable, et afin de prioriser des objectifs et cibles à atteindre pour l’Agenda 2030.
5 propositions sont faites pour améliorer ce partenariat :
1. Établir une structure de responsabilité claire pour la surveillance des ODD ;
2. Mettre en œuvre un mécanisme de sélection des ODD pour la législation ;
3. Introduire des outils de budgétisation des ODD ;
4. Établir une structure de participation multipartite ;
5. Identifier des indicateurs nationaux supplémentaires.
L’Argentine met l’accent sur l’importance de l’éducation pour atteindre les ODD, notamment dans un pays souffrant de pauvreté. C’est pourquoi la loi Yolanda a été votée, instituant une formation obligatoire en environnement, dans une perspective de développement durable. De plus, l’Argentine rappelle l’importance de promouvoir les ODD afin de ne plus mettre en compétition la productivité et la durabilité. Comme le présente également la Malaisie, de nombreux acteurs économiques comme les pêcheurs ou les agriculteurs peuvent penser que tout oppose ces deux enjeux. C’est pourquoi, l’Argentine propose une meilleure éducation aux enjeux de l’Agenda 2030, et la Malaisie propose d’impliquer durablement l’ensemble des communautés (populations autochtones, pêcheurs, agriculteurs, jeunes, femmes et autres groupes minoritaires) dans la prise de décisions.
Le panel confirme l’importance d’inclure les populations locales dans les actions gouvernementales pour atteindre les ODD : « Rien pour nous sans nous », telle est la formule utilisée par l’UNGC Danemark. Les gouvernements doivent prendre en compte les enjeux et les expériences locaux. C’est pourquoi il faut augmenter la création et l’utilisation d’outils de partages d’expériences et d’évaluations comme le fait l’initiative Our Goals Project, piloté par l’Institut de statistiques du Danemark. Ce projet unique représente un effort du Danemark pour atteindre les citoyens, le secteur privé, la société civile et le monde universitaire, permettant à chacun de contribuer à atteindre les objectifs de l’Agenda 2030 dans un contexte national.
L’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde 2021 (SOFI), organisé par la FAO, le FIDA, l’UNICEF, le PAM et l’OMS
Analyse rédigée en partenariat avec l’Institut Open Diplomacypar Clara Beauvoir
Le rapport 2021 SOFI (L’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde) étudie les progrès mondiaux en matière de sécurité alimentaire et de nutrition. Il présente et analyse les tendances mondiales, régionales et nationales sur les nouveaux enjeux à considérer pour stopper la faim, l’insécurité alimentaire et la malnutrition sous toutes ses formes. Le thème de cette année s’intitule « Transformer les systèmes alimentaires pour la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et offrir une alimentation saine à un prix abordable pour tous ».
Ce rapport est un véritable exemple de travail collaboratif, réalisé conjointement par cinq organismes des Nations Unies (FAO, FIDA, UNICEF, PAM et OMS). C’est la troisième fois que ce rapport est présenté au Forum de Haut Niveau. Comme cela a été souligné lors des éditions précédentes, la longue baisse de la faim dans le monde, qui a débuté en 2005, s’est arrêtée en 2014. Depuis, le nombre de personnes souffrant de sous-alimentation augmente. La réduction du retard de croissance des enfants a considérablement ralenti, le surpoids des adultes et l’obésité ont continué d’augmenter dans l’ensemble des régions du monde.
La COVID-19 s’ajoute à la multiplicité de facteurs à l’origine de la pauvreté et de la faim dans le monde : conflits, changement climatique, ralentissements économiques et récessions, le tout aggravé par les causes sous-jacentes de la pauvreté et des inégalités. Cependant, cette crise inédite permet aujourd’hui un consensus international sur le besoin d’œuvrer en collaboration internationale, à toutes les échelles et avec tous les acteurs. Le panel lance donc un appel aux gouvernements nationaux à faire preuve de volonté politique pour financer la transition de notre système agroalimentaire en une structure plus efficace, inclusive, résiliente et durable.
Le rapport SOFI 2021 identifie ainsi les voies de transformation nécessaires, notamment à travers 6 recommandations :
- Intégrer les politiques humanitaires, de développement et de consolidation de la paix dans les zones touchées par les conflits ;
- Renforcer la résilience climatique dans tous les systèmes alimentaires ;
- Renforcer la résilience des plus vulnérables à l’adversité économique ;
- Intervenir dans les filières d’approvisionnement alimentaire pour réduire le coût des aliments nutritifs ;
- Lutter contre la pauvreté et les inégalités structurelles, à travers des interventions inclusives, en faveur des plus pauvres ;
- Renforcer l’environnement alimentaire et modifier le comportement des consommateurs : promouvoir des habitudes alimentaires positives pour la santé humaine et l’environnement.
En outre, le rapport fournit des estimations actuelles du coût et de l’abordabilité d’une alimentation saine dans le monde, en lien avec l’insécurité alimentaire et toutes les formes de malnutrition, y compris le retard de croissance, le gaspillage, les carences en micronutriments, le surpoids, l’obésité et les maladies non transmissibles. Le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, qui présentera, en septembre prochain, une série d’actions concrètes pour soutenir la transformation des systèmes alimentaires mondiaux, s’appuiera notamment sur le rapport SOFI 2021.
La relance post COVID 19 dans les aires urbaines : construire des villes durables et inclusives, organisé par Habitat pour l’humanité Internationale et le PNUD
Cet événement a mis en lumière les pratiques innovantes des villes, des gouvernements locaux et des communautés pour assurer une reprise robuste de COVID-19 qui réponde aux défis urbains que sont les inégalités croissantes, la pauvreté urbaine et la résilience. Les gouvernements locaux et régionaux, ainsi que les communautés locales, sont confrontés à d’énormes défis aujourd’hui et dans les années à venir. Malgré les défis de la COVID-19, les histoires locales émergentes de résilience montrent comment les gouvernements locaux et les communautés trouvent des solutions innovantes pour atténuer l’impact sanitaire et socio-économique de la pandémie.
Les intervenants se sont accordés pour dire que les villes sont paradoxales : elles ont de grandes ressources, représentent 8% du PIB mondial, sont digitalisées. En ville, les personnes vivent mieux, plus longtemps. Les villes concentrent innovations et développement. Mais elles sont également responsables de 40% des émissions de GES, de pollution, leur construction et destruction entrainent de nombreux déchets. Elles concentrent des populations vulnérables, qui ont particulièrement souffert du COVID19 et souffriront des désastres climatiques et sanitaires à venir, comme le rappelle Smruti Jukur Johari qui porte la voix des communautés vivant dans les bidonvilles. Le rôle des communautés locales est essentiel et les autorités politiques doivent travailler en partenariat avec elles.
Robert Muggah, politologue, urbaniste et expert en sécurité, co-fondateur de l’Institut Igarapé et du groupe SecDev, a affirmé que la manière pour les villes de prendre action est d’agir collectivement, en réseau interconnecté et de ne pas prioriser uniquement la digitalisation mais de penser plus globalement. Le retour en arrière n’est pas possible, la ville doit désormais être neutre en carbone, inclusive, accueillante pour les migrants… Sara Candiracci a ajouté à ces points clés le pourcentage d’espace piéton : la ville doit favoriser le modèle de vie à 15 minutes, mais également la connexion avec la nature. Il s’agit également de penser la ville pour les besoins des jeunes et des enfants, qui ont été particulièrement mis de côté pendant la pandémie. Le Dr Jonathan Reichental a, pour sa part, souligné que seule 60% de la population mondiale a un accès à Internet. Or la pandémie a démontré à quel point l’accès à ce service était essentiel pour vivre, pour travailler, pour manger même parfois. Il est nécessaire que les maires et autorités locales intègrent dans leurs plans d’action la connexion pour tous. Pour Chiu Hao Chen, qui s’est exprimé depuis Singapour, il faut se fonder sur les jeunes générations, nées à l’aire digitale, pour faire mieux, en moins de temps et moins cher. Ces jeunes connaissent leur communauté, ils sont investis et ont la passion nécessaire. Grâce à eux, des données ont pu être récoltés en Asie du Sud Est pour comprendre les besoins des populations pendant la crise et pouvoir leur apporter une aide efficace. Le point clé est la technologie. Beaucoup de ces entrepreneurs ont continué de travailler et lever des fonds, lever des projets pendant la pandémie. Il faut désormais diriger leurs efforts vers la durabilité. La question des logements abordables et résilients a été également abordée et caractérisée comme indispensable pour la ville de demain. La résilience doit être proactive et non pas réactive : elle doit venir d’une compréhension profonde des systèmes de la ville.
La "Décennie d’action", qui vise à faire des Objectifs de développement durable une réalité d’ici à 2030, reposera en grande partie sur la création de villes centrées sur l’être humain, qui concilient inclusion et compétitivité, et durabilité et prospérité. De nombreux dirigeants locaux dans le monde sont à l’avant-garde d’efforts audacieux pour remodeler leur paysage urbain afin d’améliorer la vie et les perspectives de leurs communautés. Il est important désormais de voir les investissements se diriger vers ces espaces complexes mais dynamiques, qui sont clés dans la construction de communautés résilientes et de territoires durables.
Le journal de bord est réalisé par différents acteurs et les propos n’engagent pas le Gouvernement français.
Certaines analyses sont rédigées en partenariat avec l’Institut Open Diplomacy.