La crise sanitaire de 2020 marque la première hausse de la pauvreté dans le monde en dix ans. Plus de 20 % de population de l’Union européenne est menacée d’exclusion sociale. Même si la France est globalement bien classée selon les indicateurs internationaux, les enjeux d’inclusion et de santé demeurent prégnants.
La lutte contre la pauvreté demeure un point d’attention prioritaire : 9 millions de français sont concernées. Pour rappel, en 2020, 12 millions de salariés ont été touchés par le chômage partiel. Si la consommation des ménages a diminué de presque 20 % (en volume), la situation inédite causée par la crise sanitaire pourrait laisser entrevoir de nouveaux modèles de société plus respectueux des ressources et de l’humain. Accentuées par la crise, des actions d’économie sociale et solidaire émergent, que ce soit à travers le bénévolat, le don, l’envie d’agir individuelle ou par l’essor d’initiatives collectives telles que les emplois solidaires. L’engagement continu dans des démarches de responsabilité des entreprises ou des organisations suggère une prise de conscience de la société civile comme du secteur public.
Cependant, l’écart entre les 10 % des Français les plus riches, qui perçoivent des revenus presque sept fois supérieurs aux 10 % les plus pauvres, s’accroît. Des disparités régionales en termes de richesse perdurent, plus marquées au nord, au sud et au centre de la France ainsi que dans les grandes villes. La difficulté à se loger reste également un point d’attention avec notamment 2 millions de demandes de logement social en attente.
L’état de la France au regard de l’enjeu 1 de la Feuille de route s’analyse également par l’accès des jeunes à la vie active. Leur situation, en particulier pour les moins qualifiés, reste préoccupante avec un taux de chômage de 22 % qui dépasse largement le taux de chômage national (9 %). En 2020, les étudiants ont également été fortement fragilisés par la crise, financièrement et psychologiquement.
Si les inégalités territoriales restent très marquées en 2020, elles sont aujourd’hui mieux prises en compte par les politiques de l’État. L’ambition de fournir à tous un meilleur accès aux services, physiques ou numériques, concerne toujours davantage de personnes dans le contexte de l’essor du télétravail. Avec ces nouvelles pratiques de télétravail, un regain d’attractivité des villes moyennes pourrait se confirmer et ainsi contribuer à la réduction de certaines disparités régionales. Les inégalités générationnelles, telles les difficultés des personnes âgées à accéder aux soins ou aux services numériques, ont quant à elles augmenté avec la crise.
Des progrès vers l’accès à une alimentation saine pour tous sont en cours, à l’exemple de la loi Egalim qui instaure une part accrue de produits de qualité et bio dans la restauration collective. Si l’alimentation bio se démocratise peu à peu, il faut garder à l’esprit qu’une part de la population ne peut toujours pas assurer trois repas équilibrés par jour ni un apport régulier en protéines. En corollaire, les problèmes d’obésité touchent un quart des adolescents en milieu ouvrier.
La France mène une politique engagée pour la parité. La France est en 2020 placée 16e sur 156 dans le classement du forum mondial. À titre d’exemple, les conseils d’administration du secteur public comptent aujourd’hui en France un tiers de femmes.