Ana Novakovic, ministre de l’environnement (Montenegro)
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Pour le Monténégro, Ana Novakovic, ministre de l’environnement : se réjouit de la construction, de la mise en œuvre et du suivi des Objectifs de Développement Durable par l’ensemble des parties prenantes (société civile, gouvernements locaux et national, secteur privé…). Les analyses des politiques se basent sur trois principes : la fiabilité des données, leur vérification par un auditeur externe et une contrainte d’évolution minimale de 5 années pour chaque indicateur étudié (2016-2021). Les investissements publics s’élèvent à 1,6 milliards pour l’atteinte des ODD mais des efforts doivent être poursuivis pour assurer la cohérence et la coopération des différentes politiques. Le système de recueil des données doit également être amélioré et adapté. La création du ‘’Fonds d’accélération’’ est vu comme une étape majeure avec une ‘’peers review’’ systématique afin de s’assurer de l’alignement des projets les ODD. Le Monténégro a également lancé un appel à l’ensemble des ONG afin de travailler en synergie à l’évaluation des politiques de mise en œuvre.
Pour le Sri Lanka, Mohan Pieris, Ambassadeur auprès des Nations Unies, a présenté l’interdiction récente (2020) des plastiques à usage unique afin de protéger les terres et milieux aquatiques du pays. La diversification de l’économie est un enjeu majeur que le Sri Lanka veut mettre en synergie avec l’atteinte des ODD et le développement d’une économie verte et bleu. Le rôle majeur des petites et moyennes entreprises dans le tissu industriel et comme source d’emploi a poussé le gouvernement à mettre en place un cadre législatif et économique favorable pour promouvoir les entreprises à haut potentiel. Cela s’inscrit dans la décennie du ‘’développement des compétences’’ (2021-2030). La mise en place d’une gouvernance en partenariat multi-acteurs est une priorité afin d’assurer un suivi sérieux de la mise en œuvre des ODD. La participation de 66 organisations de la société civile ainsi que la mention explicite de chacune d’entre elle dans le rapport va en ce sens et promeut également la transparence des processus. Enfin, le Sri Lanka demande une meilleure intégration au système financier international afin de faire face aux déficits jumeaux (commercial et budgétaire), ainsi qu’à l’incohérence politique et l’instabilité institutionnelle récente.
Pour le Pakistan, Ahsan Iqbal, Ministre de la planification, du développement et des initiatives spéciales : a présenté les 7 piliers du plan ‘’Vision 2023’’ lancé en 2014, auxquels se sont incorporés les différents Objectifs de Développement Durable. Par la suite, les ODD ont été adoptés comme Agenda National. Cela s’ajoute à des unités de soutien créées au sein du Conseil Economique National avec un sous-comité dédié à la mise en œuvre des ODD. Concernant l’égalité Homme Femme, le lancement du Cadre National sur l’Egalité des Sexes est un réel progrès. On note également le lancement du Cadre National de lutte contre le Changement Climatique, décliné à l’échelle locale. Enfin, un Programme d’engagement citoyen a été mis en place afin de valoriser les éco-comportements par la récompense chaque année de ‘’champions’’. Plusieurs mesures législatives pour la protection des groupes vulnérables sont en cours alliés à une ligne téléphonique d’assistance spéciale, à un niveau fédéral et provincial. Afin de pousser ces problématiques d’inégalités entre les différentes régions, 20 districts parmi les plus pauvres ont été sélectionnés pour une intervention directe à hauteur 40 milliards de roupies pour les cinq prochaines années.
Session : Présentation des Revues Nationales Volontaires du Botswana et du Cameroun.
Pour le Botswana, Madame Philda KERENG, Ministre de l’environnement, de la préservation des ressources naturelles et du tourisme, a d’abord expliqué l’impact significatif du Covid qui a aggravé des défis socio-économiques préexistants. Elle a rappelé la réponse forte de son pays face à la pandémie, comme un large programme de vaccination ou encore une politique de préservation des revenus, qui a permis au Botswana de retrouver le chemin de la reprise avec un taux de croissance de + 8,5% en 2021. Elle a aussi voulu voir cette crise comme l’opportunité de rendre l’économie du Botswana plus résiliente, par la mise en place de services de protection sociale, par la numérisation des chaines de valeur ou encore la promotion d’un esprit entrepreneurial chez les jeunes, le tout par une méthode inclusive auprès de l’ensemble des parties prenantes de la société civile et accompagné d’un mécanisme de suivi. Le Botswana a réalisé sa première revue nationale volontaire en 2017. Sur le plan éducatif, le Botswana a rendu obligatoire le suivi de dix années d’éducation primaire, mis en place des programmes de discrimination positive pour les écoliers des communautés éloignées, ainsi que des formations professionnelles pour les jeunes actifs. Sur le plan de l’égalité entre les femmes et les hommes, le Botswana a adopté plusieurs lois contre les discriminations. Cependant, il existe encore des lacunes quant au nombre de femmes en position de pouvoir et de leadership. Par exemple, seulement 11% des parlementaires sont des femmes actuellement. Les violences faites aux femmes restent également élevées. En matière de préservation de la biodiversité, le Botswana dit aller au-delà des engagements internationaux, avec 40% d’aires protégées et une stratégie nationale de préservation de la biodiversité et de gestion durable des sols. Le pays a également établi une liste d’espèces menacées qui doivent être protégées. Les principaux défis dans ce domaine concernent le braconnage, les conflits locaux, les feux, mais aussi les ressources financières manquantes pour contrôler cette grande superficie de terres.
Pour le Cameroun, Paul TASONG NJUKANG, Ministre Délégué auprès du Ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, chargé de la Planification, a d’abord affirmé la détermination du pays à accélérer la mise en œuvre des ODD, à travers une nouvelle stratégie de développement, un suivi précis et chiffré - par une plateforme de données et l’amélioration de la production de statistiques - et une stratégie de financement, laquelle prévoit notamment d’allouer davantage de ressources aux ministères en charge du développement social. Sur le plan éducatif, le Ministre s’est vanté d’une réussite de l’école primaire de 70%, de la construction de nouvelles salles de classe et du recrutement de professeurs. Il reconnait cependant le besoin d’améliorer l’accès à l’éducation, en particulier dans les régions fragiles, et de recruter de nouveaux professeurs. L’accès des femmes à l’éducation est également un enjeu critique, tout comme leur accès à la santé reproductive. 71% des travailleurs de l’économie informelle sont des femmes, ce qui implique des inégalités économiques et sociales accrues avec les hommes. En matière de protection de la biodiversité, le gouvernement camerounais travaille à réduire les déchets dans la mer, notamment en développant l’économie circulaire et la formation des pêcheurs à la pêche responsable. Un parc national a été créé en 2020 et une politique de reforestation est en cours. Sur le plan économique, le pays ambitionne de devenir un pays industrialisé, de réduire le chômage et d’investir dans le capital humain. Le financement des ODD a pu augmenter par une meilleure performance de la taxation des revenus et une baisse de la part des exportations dans l’économie camerounaise. La coordination de l’ensemble des acteurs pour atteindre les ODD doit encore être renforcée au travers d’une approche nationale intégrée et en trouvant les financements nécessaires pour accélérer à l’échelle la mise en œuvre des ODD.
Adoption de la déclaration ministérielle : conclusion du FPHN