Afin de poursuivre ces efforts, la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté prévoit la hausse du pouvoir d’achat en simplifiant le recours aux minima sociaux et une intégration facilitée des jeunes sur le marché du travail. Cette stratégie a été construite autour de la conviction que la lutte contre la pauvreté relève d’une politique d’investissement social, allant au-delà des seules prestations monétaires, en s’appuyant sur le développement de plus de services et d’accompagnement pour les personnes précaires et modestes. Durant les années à venir, il s’agira de poursuivre les mesures qui ont le mieux fonctionné, et d’amplifier l’action menée dans le cadre d’un nouvel acte des solidarités qui permettra de lutter contre la pauvreté et de réduire les dépenses contraintes des ménages.
Le paysage français reste contrasté, avec des disparités en matière de pauvreté qui s’expriment aussi sur le plan régional. La Seine-Saint-Denis, l’Aude et les Pyrénées-Orientales affichent un taux de pauvreté élevé atteignant jusqu’à 20 %, voire 30 à 40 % en outre-mer et, a contrario, ces taux sont inférieurs à 10 % en Savoie et Haute-Savoie, dans les Yvelines ou en Vendée. Ce sont les départements comprenant des grandes villes qui présentent les inégalités de revenus les plus marquées [1]. Cependant, on peut supposer un changement dans l’économie territoriale puisqu’on on observe un certain regain d’attractivité des villes moyennes [2] accéléré par la pandémie, même si ses effets sur le moyen et long terme restent à confirmer. Les chiffres montrent que la dynamique d’emploi a été légèrement plus favorable dans les villes moyennes que dans les métropoles.
Afin de surmonter la crise économique et sociale causée par la pandémie de la Covid-19, l’UE finance, par la facilité pour la reprise et la résilience (FRR), les politiques de relance des États membres. Le plan de relance français, d’un montant total de 100 milliards d’euros, sera remboursé à hauteur de 40 milliards d’euros grâce à la FRR. Pour bénéficier de ce remboursement, les mesures de relance prises par la France devront notamment contribuer à l’égalité entre les femmes et les hommes et à l’égalité des chances pour tous, les orientations données par la Commission européenne pour la rédaction des plans nationaux de relance et de résilience faisant explicitement référence à l’ODD5.
Sur la dernière décennie, les inégalités de revenus restent stables.
L’écart entre les niveaux de vie moyens des 10 % les plus riches et les 10 % les plus pauvres (après impôts et prestations sociales, pour une personne seule) est de 4 288 euros par mois. Selon les dernières estimations de l’Insee, l’indice de Gini et le rapport interdécile D9/D1 seraient stables entre 2013 et 2019 et même en baisse entre 2018 et 2019. Le taux de pauvreté en conditions de vie [3] a légèrement diminué entre 2013 et 2021 passant de 11,8 % à 11,4 % [4]. Un autre point positif à relever est la baisse du surendettement, dont les taux ont été divisé par deux depuis 2014, en partie grâce aux politiques de sensibilisation [5].