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Journée développement durable
Faculté de médecine et de pharmacie - Université de Poitiers
Dans le cadre de la Semaine européenne du développement durable
Quel est votre projet ?
Le mercredi 5 octobre 2023, nous avons organisé, avec les associations étudiantes de la faculté, une journée consacrée au développement durable pour sensibiliser à des pratiques quotidiennes favorables à la protection de l’environnement : un moment riche en cohésion et partage. L’un des objectifs était que chacun s’approprie davantage sur les enjeux de développement durable, les interactions climat/santé et les défis qui en découlent. La journée a accueilli près de 150 personnes - étudiants, enseignants et agents administratifs.
La journée était organisée autour de stands et ateliers pour donner à voir des actions de développement durable concrètes, en lien avec la vie citoyenne. En fin de journée, une table ronde portait sur : « La santé et la transition écologique, un amour durable ? ». Cette conférence interactive, animée par les étudiants, était destinée à échanger sur la manière dont les professionnels de santé peuvent s’inscrire dans le développement durable. Lors de cette conférence, le témoignage de Sarah Ouanhnon, pilote du programme « For a Greener NHS » a été diffusé. Des professionnels de santé de Poitiers et d‘autres grandes villes sont également intervenus : le Dr Jane Muret, cheffe de service d’Anesthésie-Réanimation de l’Institut Curie à Paris et présidente du groupe développement durable de la Société Française d’Anesthésie Réanimation (SFAR), Sylvie Lavaud-Leymarie, cadre sage-femme de Poitiers et porteuse du projet d’éco-maternité, et nous deux, en tant que pharmaciens, enseignants et praticiens au CHU de Poitiers impliqués dans le développement durable. Il s’agissait aussi de réussir une conférence pluriprofessionnelle pour s’adresser à l’ensemble des étudiants et membres de personnel. Près de 90 personnes ont assisté à la table ronde.
Quelles ont été les motivations pour organiser cet évènement et s’engager dans la SEDD ?
Nous voulions que la journée s’inscrive dans la Semaine Européenne Développement Durable (SEDD) 2022. Nous avons commencé à y travailler en mai-juin. L’Université de Poitiers participe depuis plusieurs années à des actions de sensibilisation dans le cadre de la SEDD. L’année dernière, pour la première fois, la Faculté de Médecine a rejoint la démarche.
Nous nous sommes intéressés aux différentes actions qui se déroulent en France et en Europe. La journée est une idée qui a émergé lors d’un échange avec les associations d’étudiants.
L’année dernière, nous avions réalisé une enquête auprès des étudiants de santé de Nouvelle-Aquitaine. Cette enquête visait à recueillir leurs connaissances sur les interactions climat/santé, sur le développement durable, comment ils intègrent ces enjeux dans leur quotidien et comment ces enjeux sont intégrés à leur formation. L’enquête a recueilli 550 réponses. Elle a révélé que, s’il est nécessaire de prendre en compte le développement durable dans les études de santé, celui-ci est trop peu abordé : 80 % des étudiants interrogés déclarent que leur cursus de formation devrait intégrer les enjeux du changement climatique alors que 60 % indiquent ne jamais avoir abordé ce thème à ce stade de leurs études. Pour eux, c’est une évidence, la formation est essentielle !
Ces résultats nous ont plutôt surpris. A l’Université, depuis plusieurs années maintenant, nous organisons un séminaire obligatoire pour les étudiants en début de 2e année qui s’appelle « Happy Doc ». C’est un séminaire sur trois jours à destination des étudiants de médecine, de pharmacie, de maïeutique et d’orthophonie pour parler du bien-être, de prendre soin de soi à travers notamment des ateliers sur la gestion du stress, du sommeil, de l’alimentation. Ces notions sont très importantes, surtout après une première année compliquée pour beaucoup d’étudiants où la priorité n’a été de s’occuper de soi. Au cours de ce séminaire, nous sensibilisons également les étudiants à la santé environnementale et au développement durable. La journée de sensibilisation au développement durable, organisée à la faculté le 5 octobre, a permis de faire écho à ce séminaire chez certains et d’élargir le public touché.
De notre enquête auprès des étudiants, il est également ressorti que ces derniers n’étaient pas au courant des événements organisés au sein de leur campus, une raison de plus de participer à la SEDD, et de communiquer pour fédérer les étudiants en santé autour de ces enjeux !
Le but est d’inscrire les actions proposées lors de la SEDD dans un continuum, dans l’ensemble des cursus.
Travaillez-vous avec des acteurs locaux pour mettre en place ces initiatives ? Si oui, de quelle manière ?
L’idée était de pouvoir faire appel à des prestataires locaux pour mettre en lumière les actions déjà mises en œuvre autour de nous. Plusieurs partenaires tenaient des stands, disposés dans le hall de la faculté : une association locale animait un atelier sur le thème du Do It et du recyclage d’objets du quotidien, un stand était dédié au calcul de son empreinte carbone, un stand proposait d’échanger des livres … Un food truck s’était également installé devant la faculté et proposait des plats cuisinés à partir de produits locaux.
Nous avions mis à disposition une collecte de vêtement avec une borne de récupération, également obtenue par une association locale. Cette borne, initialement installée provisoirement, est finalement restée au vu de son succès ! Les associations étudiantes ont même pu visiter les locaux de la collecte de vêtements et découvrir le circuit de recyclage jusqu’au bout.
Pensez-vous y participer à nouveau cette année ?
Oui, l’idée est de se mobiliser chaque année avec les associations étudiantes. L’objectif était de s’inspirer des actions rapportées sur la plateforme SEDD pour mettre en œuvre de nouvelles actions. Nous continuerons à porter les ODD et nous mettrons en œuvre des idées que nous n’avions pas encore pu concrétiser, notamment l’équilibre vie privée - vie professionnelle. Les étudiants se sont emparés du sujet et ont eu de nouvelles idées d’animation pour cette nouvelle édition qui aura lieu le 4 octobre.
Sur l’Agenda 2030 ?
L’Agenda 2030 est bien pris en compte, nous l’expliquons, nous avons essayé de construire avec les étudiants des actions qui croisent plusieurs ODD. De manière générale, la santé est directement en lien avec des enjeux environnementaux, de qualité de l’air et de l’eau, d’égalité d’accès aux soins…
En quelques mots, si vous deviez donner un conseil aux citoyennes et citoyens qui n’osent pas participer, lequel donneriez-vous ?
Premièrement, il faut choisir un projet réalisable, et il est important d’identifier localement des prestataires et des ressources disponibles à proximité.
Tellement d’actions sont menées autour de nous : penser global, agir local ; c’est le message que nous voulons faire passer. : « la lutte contre le changement climatique peut paraître une montagne, mais en agissant déjà par des actions simples à mettre en œuvre au quotidien, cela permet d’avancer dans le bon sens ».
Il est difficile de se lancer dans un gros projet, par où débuter ? Nous avons choisi de nous appuyer sur la SEDD en commençant la 1ere année par l’organisation d’une journée. Dans deux ans peut-être, nous réussirons à monter une semaine entière avec une action chaque jour. Nous agissons progressivement, l’important est de s’engager et d’impliquer dès le départ nos étudiants. L’idée était de coconstruire cette journée ensemble : trouver des actions captivantes et ludiques, qui parlent aux étudiants et qui mettent en lumière des acteurs locaux. Cette coopération entre pairs est bénéfique pour tous. Notre but est de parler du développement durable de façon apaisée, tournée vers l’action, surtout face à l’éco-anxiété et à l’anxiété qui gagne notre société plus généralement. Pour la première année, il s’agissait d’implanter le concept pour montrer la nécessité de poursuivre l’année suivante. A la fin de la journée, à l’issue de tous nos riches échanges, la question n’était pas « est-ce qu’on recommence l’année prochaine ? » mais plutôt « comment est-ce qu’on arrive à faire mieux et davantage ? ».