Gouvernement
L’Agenda 2030 en France
Le site des objectifs de développement durable (ODD)
Publié le 16 juillet 2020
À l’International
Pour le dernier jour du segment technique, des revues nationales volontaires (RNV) inspirées par la pratique et l’héritage des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).
Pour le dernier jour du segment technique, 14 revue nationales volontaires (RNV) étaient présentées avec pour certaines des vidéos entièrement préenregistrées (comprenant parfois les questions et réponses soumises à l’avance).
Beaucoup de Revues développaient les impacts de la crise du COVID-19 (Nepal et Pérou notamment), y compris sur le processus d’élaboration participative de leur RNV, pendant que l’Inde, l’Argentine et le Bénin y accordaient peu de place.
Cette première session de la journée réunissait des pays ayant tous été concernés au premier chef par les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), qui ont structuré l’aide au développement de 2000 à 2015 et ont, alors, conditionné des stratégies de croissance et de réduction de la pauvreté placées au cœur des politiques publiques.
Pour ces pays, familiers de la grammaire multilatérale, les ODD sont devenus le nouveau référentiel d’action et de réforme souvent placé sous la conduite effective du plus haut niveau de leurs exécutifs gouvernementaux.
Le Népal se présentait ainsi comme bon élève de la mise en œuvre de l’Agenda 2020, pilotée sous l’autorité du Premier ministre et travaillant en association avec les autorités locales, le secteur privé et les organisations de la société civile. Avec 7,3 % de croissance économique et un coefficient de Gini descendu à 0,3, le Nepal peut se targuer d’être devenu un pays à revenu intermédiaire.
Le Covid a ici comme ailleurs affecté les transports, le tourisme, et les flux financiers. La réponse passe par une approche intégrée portant une attention particulière aux groupes les plus vulnérables.
Il en allait de même pour la Géorgie, dont les « 36 stratégies nationales et son accord d’association avec l’Union européenne couvrent 93 % de ses cibles ODD nationales ». Malgré l’occupation de ses territoires par la Russie, qui crée des lignes de séparation indépassables, la Géorgie a enregistré de grands progrès socio-économiques ces dernières années (la population au-dessous de seuil de pauvreté a baissé de 9,7 % depuis 5 ans, des croissances de PIB à deux chiffres ont été enregistrés, le système de santé a été amélioré, de même que la gouvernance et les institutions (avec des progrès en matière de parité femmes-hommes), un guichet unique des administrations, et le pays est bien classé en matière de transparence fiscale et de climat favorable aux affaires (7e mondial selon la Banque mondiale).
Ses prochains défis à relever les plus importants sont : ne laisser personne de côté, investir dans la jeunesse, décentraliser et verdir l’économie. Pour cela la Géorgie, prévoit notamment d’améliorer son système statistique, le territorialiser les ODD au niveau des municipalités, lier le budget national aux cibles ODD et renforcer les partenariats.
Au Nigéria, l’engagement du président envers les ODD avait été déterminant pour les intégrer dans les politiques nationales. En 2016, le plan de croissance et de reconstruction économique 2017-2020 a marqué une intégration supplémentaire des ODD. En consolidant les leçons apprises des OMD, le pays a notamment conduit une évaluation approfondie de ses priorités nationales, en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et avec l’UNICEF par rapport à 3 ODD : la pauvreté (ODD1), la santé (ODD3) et l’éducation (ODD4).
Du Kenya, et de l’Ouganda qui suivait, deux États qui ces dernières années avaient enregistré de nombreux progrès socio-économiques, avant la crise provoquée par la pandémie de Covid-19, on pourra retenir un effort particulier de communication/sensibilisation des populations à l’Agenda 2030 avec notamment, dans chacun des deux, des programmes de traduction des ODD dans les dialectes locaux, effort fondamental pour parvenir à leur territorialisation. En Ouganda, le budget national est discuté au Parlement sur la base des ODD, avec lequel le plan de financement/développement 2020-2025 est aligné à 90%.
Le Bangladesh, qui célèbrera l’année prochaine le cinquantenaire de son indépendance, et où 17 ministères sont chargés de mettre en œuvre les 17 ODD, se présentait lui aussi comme un bon élève des ODD.
Tout comme l’Inde qui faisait état des progrès enregistrés ces dernières décennies, notamment la sortie de la pauvreté de plusieurs centaines de millions de ses habitants, l’accès à l’électricité maintenant assuré à 100%, « le plus grand programme de santé mondial », avec 500 millions de personnes couvertes. Pour le représentant indien, « le virus nous a tous mis dans le même bateau. C’est donc une raison pour laquelle nous devrions travailler ensemble. »
Le Maroc, où là encore le chef de gouvernement préside lui-même la commission nationale de mise en œuvre des ODD, pouvait se prévaloir lui aussi des investissements réalisés ces dernières années (« un tiers du PIB investi dans les infrastructures économiques et sociales) et mettre en avant son TGV et ses fermes solaires (34 % de l’énergie est aujourd’hui d’origine durable) ou, sur le plan social, sa politique en faveur de l’éducation et sa réponse rapide et déterminée au moment de l’apparition du COVID-19.
Le Royaume chérifien, qui avait accueilli la COP22 sur le climat dans le contexte de l’adoption de l’Accord de Paris, insistait par ailleurs sur son action internationale : la coopération Sud-Sud constituait une part dominante de son discours, avec des références appuyées à l’Afrique, de même que son « action exemplaire », basée sur les droits humains, en matière de traitement et d’intégration des migrants.
Le Niger concluait cette première session avec la même mise en œuvre sérieuse et appliquée de l’Agenda 2030 et de ses principes que les autres pays autrefois familiers des OMD : « stratégie nationale de développement durable et de croissance inclusive » unique et structurante au Niger, portée par le Président de la République, communication/sensibilisation des populations (mais aussi des administrations) pour favoriser l’appropriation au niveau des territoires, approches participatives, égalité femmes-hommes, etc. La pérennisation des financements, et de l’aide des bailleurs internationaux, était rappelée comme cruciale afin de renforcer le capital humain du pays.
Le Panama prononçait un vibrant appel à la coopération internationale dans le contexte de la crise de COVID-19 et, pays multiethnique, insistait sur la question des diverses inégalités au niveau national (entre territoires, entre populations, entre genres, entre générations, etc.) avec l’engagement de servir les 300 zones les plus pauvres.
Le Bénin, réitérait en outre son engagement pour les ODD avec sa quatrième revue nationale volontaire au FPHN depuis 2016 et l’intégration des ODD dans son programme national de développement, aidée par le soutien de quatre agences nationales créées à cet effet et développait notamment sa stratégie numérique, avec la numérisation de ses administrations et ses efforts pour augmenter la couverture internet du pays.
Au Costa Rica, pays souvent cité comme référence en matière de développement durable en Amérique centrale, 44% des gouvernements locaux ont maintenant aligné leurs outils de planification avec les ODD et 59% des indicateurs ODD enregistrent des résultats positifs (et 28% des résultats négatifs). Une attention particulière a été donnée aux processus participatifs et aux capacités du système statistique de suivi et de mesure et son initiative 2050 de décarbonisation était saluée par les délégations.
L’Argentine, pour sa deuxième RNV, faisait état des sérieuses difficultés socio-économiques qu’elle a connues ces dernières années (inégalités, inflation de plus 53%, dette publique colossale, etc.). Pendant les 120 jours que le nouveau gouvernement de décembre 2019 a exercé le pouvoir, il a décidé de mettre « la valeur de la vie au-dessus de tout », ce qui s’illustre notamment avec les mesures prises pour affronter la pandémie de COVID, par le plan « Argentine contre la faim » (le plus important du gouvernement) et les aides financières directement fournies aux populations les plus fragiles.
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