Gouvernement
L’Agenda 2030 en France
Le site des objectifs de développement durable (ODD)
Publié le 7 juillet 2021
À l’International
Le thème de cette édition 2021 du FPHN sera : « Une reprise durable et résiliente après la pandémie de COVID-19 qui promeut les dimensions économiques, sociales et environnementales du développement durable : construire une voie inclusive et efficace pour l’atteinte de l’Agenda 2030 dans le contexte de la décennie d’action et la réalisation du développement durable »
Compte-rendu :
Cette session introductive, présidée par M. Munir Akram, président de l’ECOSOC a réuni des intervenants de haut niveau pour discuter de la réponse à apporter à la crise de la COVID-19.
Cette discussion a été introduite par M. Liu Zhenmin, vice-secrétaire-général des Nations unies à la tête de l’UNDESA. Il a en introduction mentionné le retard dont souffraient les ODD dans leur mise en œuvre dans le contexte de la pandémie. M. Achim Steiner, administrateur du PNUD a animé un échange riche entre de nombreux participants. On peut notamment en retenir :
La France est intervenue dans la discussion, et a également souligné l’urgence à étendre l’accès aux vaccins ainsi que le rôle clé des femmes. Elle place la lutte contre les inégalités mondiales et la protection des biens publics mondiaux au cœur de son action internationale. Pour mieux reconstruire ensemble, il faut se réengager sur des trajectoires plus justes et durables. Les priorités : un accès universel à une vaccination équitable, remettre les droits des femmes au cœur de l’agenda international et des systèmes sociaux plus résilients
Pour aller plus loin...Revoir l’intervention française et l’ensemble de la session
Cette courte discussion animée par Mme Jane Barratt, présidente de la Fédération internationale du vieillissement, a été l’occasion de se pencher sur le sort des plus vulnérables et sur les inégalités croissantes entre pays et au sein des pays. Parmi les interventions marquantes :
Cette conversation animée par Mr. Atif Kubursi, professeur à l’université McMaster a permis d’échanger autour du thème de la résilience et des infrastructures durables. En général, on peut retenir de cette discussion que les infrastructures durables sont un catalyseur clé pour la réalisation de l’Agenda 2030 et qu’un équilibre doit être trouvé entre efficacité et résilience.
La France est intervenue pour souligner notamment les actions de l’Agenda française de développement (AFD). Le Groupe AFD investit en effet entre 5 et 6 milliards d’euros dans les infrastructures, en finançant directement des projets, en apportant des ressources d’appoint aux banques locales, ou en accompagnant des réformes structurelles sur ces secteurs par des prêts aux États. La résilience des infrastructures aux catastrophes est désormais cruciale. C’est la raison pour laquelle la France a adhéré et soutient la coalition pour les infrastructures résilientes aux catastrophes (CDRI). Les besoins de financements sont considérables et vont bien au-delà des capacités de financements publics. La France, à travers le Groupe AFD, cherche donc à favoriser l’investissement privé dans les infrastructures d’intérêt public en développant les partenariats publics-privés et les outils de garantie. Cette discussion permet d’envisager la relance non seulement comme une urgence, mais également comme une opportunité pour renforcer notre résilience face aux crises futures et ainsi réaliser l’Agenda 2030.
Analyse rédigée en partenariat avec l’Institut Open Diplomacy par Bastien Beauducel :
La crise de la COVID-19 s’est avérée un défi majeur pour nos sociétés. Par son caractère systémique, elle a conduit à des régressions dans la réalisation des objectifs de développement durable après des années de progrès. La période post-pandémie doit maintenant constituer une opportunité pour mettre en œuvre des changements économiques et sociaux structurels visant à assurer une sortie harmonisée de la crise et la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) en 2030. Sans cela, une crise sanitaire pourrait être amenée à se répéter dans le futur et les inégalités au sein et entre les pays pourraient encore croître.
Afin de prévenir un tel scénario, plusieurs mesures complémentaires sont mises en avant. A court terme, le développement au niveau mondial de la campagne de vaccination est un préalable nécessaire. Il a été rappelé que si 60% de la population américaine est vaccinée, seule 2% de la population africaine l’est.
A moyen terme, la reprise socio-économique nécessite de donner la priorité à des investissements dans des infrastructures résilientes dans des domaines comme l’assainissement, la santé, l’immobilier - prenant en compte les possibles futurs chocs - et inclusives, intégrant l’ensemble des populations en son sein à l’image des programmes sociaux initiés dans les pays développés au plus fort de l’épidémie à l’image des programmes très large mis en œuvre aux États-Unis.
L’investissement dans ces infrastructures nécessite des fonds provenant tout d’abord des États eux-mêmes via des mesures fiscales. Deuxièmement, pour les pays en voie de développement, les fonds provenant de la communauté internationale et du secteur privé sont également indispensables et doivent être débloqués au plus vite pour permettre à des projets de se développer. Il a été souligné que beaucoup de fonds ont été promis mais que pour le moment, peu d’entre eux ont été effectivement débloqués.
Pour se diriger vers les projets résilients, les pays en développement doivent pouvoir compter sur le soutien des institutions financières internationales pour la mise en œuvre d’un projet et inspirer confiance aux investisseurs internationaux. Cela est nécessaire afin de diriger les innovations, développées dans les pays du nord, vers l’ensemble des pays du monde. A ce titre, la France finance, en lien avec les autorités locales, des infrastructures pour limiter les effets des changements climatiques dans les pays du sud en promouvant les partenariats publics-privés. Elle apporte également un intérêt tout particulier aux infrastructures de transports.
En outre, face aux changements climatiques et à l’augmentation des catastrophes naturelles, il a également été souligné que des infrastructures résilientes au niveau mondial sont des infrastructures permettant une plus grande flexibilité de nos approvisionnements. Cela passe par une diversification de la provenance des matières premières et des produits finis mais également par l’interconnexion de nos réseaux de fourniture en énergies afin de pouvoir pallier un événement ponctuel et localisé.
Cet événement visait à partager les résultats des différentes recherches sur le volontariat pendant la pandémie de la COVID-19, ainsi que l’expérience sur le terrain des organisations de volontaires.
La modératrice a présenté en introduction le Volunteer Groups Alliance : une coalition mondiale d’organisations qui contribuent au développement durable par le volontariat. L’alliance aide ses organisations membres à promouvoir la contribution des volontaires au développement durable et à faire reconnaître le rôle important que jouent les volontaires aux niveaux local, régional et national et dans les processus des Nations unies. Durant le HLPF, le VGA a soumis un document de position et organise un événement parallèle pour amplifier le rôle des volontaires dans la réalisation des ODD. Cinq recommandations aux États membres de l’ONU ont été formulées : 1° Reconnaître formellement la contribution du Volontariat, dans les VNR des Etats membres ; 2° faire en sorte qu’elles soient reconnus et soutenus dans les plans nationaux de mise en œuvre de l’Agenda 2030 ; 3° soutien à la participation des acteurs non gouvernementaux ; 4° assurer le cadre de responsabilité, de transparence et d’examen des ODD, y compris la représentation des voix les plus marginalisées ; 5° Reconnaître le rôle du volontariat dans la prévention, la gestion et la résolution des crises.
Assiatou Balde, Minister of Youth and Youth Employment GUINEA : la ministre a rappelé le contexte de l’engagement volontaire et solidaire en Guinée. Le gouvernement guinéen contribue à la construction d’un environnement favorable au développement du volontariat au travers d’une politique nationale qui a conduit à la création d’une agence nationale de volontariat jeunesse en Guinée. La ministre a souligné le rôle essentiel du volontariat et l’engagement citoyen dans la crise actuelle et dans la réalisation des ODD, les volontaires ont joué le rôle de relai du gouvernement et de ses partenaires dans différentes opérations. Elle note l’intervention de la Croix rouge avec ses 17156 bénévoles, France volontaires et volontaires AMVJ. Un grand nombre de volontaires interviennent sur le terrain, rôle capital, parfois négligé dans l’élaboration des plans de développement. La ministre a toutefois fait remarquer que parmi les indicateurs de suivi des ODD, adoptés en mars 2016 par la Commission statistique des Nations Unies, aucun de ces indicateurs ne permet de mesurer l’apport de l’engagement citoyen et du volontariat à la mise en œuvre des ODD. Il serait nécessaire que les organisations de volontariat s’associent au travail des agences statistiques nationales. En 2018, le Gouvernement guinéen a reconnu la contribution des volontaires dans son rapport national au HLPF, grâce au travail des organisations nationales et internationales de volontaires. Toutes les organisations ont priorisé les cibles des ODD pour les 5 prochaines années (objectif 17 prioritaire). Dans le domaine de la réponse aux crises – climatiques ou humanitaires, la ministre a mentionné qu’il serait bénéfique de renforcer l’articulation entre le Volontariat de Solidarité Internationale, les volontaires au niveau local qui sont les premiers à agir en cas de crise et les volontaires internationaux.
Yann Delaunay, France Volontaires France : Dans cette présentation, Yann Delaunay a rappelé que le volontariat est une composante essentielle dans le cadre de la politique de coopération et de solidarité internationale. On peut retenir de son intervention : les volontaires internationaux ont continué d’apporter leur aide aux pays d’accueil dans la lutte contre la pandémie : soit en choisissant rester sur place, en réorientant leur mission ou contribution par le biais de partenaires avec le volontariat à distance après rapatriement. Pour la France, un tiers des missions ont été maintenues en présentiel et seulement 10% des missions ont dû être interrompues. Les volontaires participent dans des thématiques très diverses : collecte de dons, distributions de kit d’hygiène, action de sensibilisation et d’intervention, volontaires ont adapté leurs priorités et champs d’actions. Santé, éducation, formation, activité génératrice de revenue, gestion des déchets, égalité femmes hommes. Et ils participent à l’atteinte des objectifs de développement durable. France Volontaires a travaillé sur une étude expérimentale sur la contribution du volontariat international d’échange et de solidarité à l’Agenda 2030. Un rapport a été publié en mai dernier. Cette étude avait pour but d’observer leur contribution et de développer méthode d’analyse. Focus sur l’ODD 4 : « éducation pour tous » et à Madagascar. Divers enseignements dressés autour de 5 enjeux : méconnaissance des ODD ; difficile intégration de L’agenda 2030 dans le cadre des partenaires et le travail des volontaires ; les contributions protéiformes des volontaires ; l’importance du réseau d’acteurs du volontariat ; forme de contribution du volontariat à l’ODD 4.
Renata Santander Ramirez, Instituto Nacional de la Juventud (INJUV) CHILI : l’INJUV coordonne les politiques publiques de jeunesse et vise à créer des expériences d’apprentissage significatives. La directrice de INJUV a souligné la méconnaissance de l’Agenda 2030 et ODD des organisations associatives. L’INJUV Chili considère qu’il est important de renforcer les connaissances sur l’Agenda 2030 et fait la promotion des ODD et des outils pour les atteindre. INJUVG a réussi à adapter son offre durant la pandémie avec 3 programmes piliers : la formation : e-learning ; la collaboration : relier l’Agenda 2030 à la situation nationale ; la communication : plateforme de volontariat en ligne pour publier les offres.
Kyoko Yokasuka - Volontaires des Nations Unies JAPON : l’intervention de Kyoto Yokasuka s’est concentrée sur les résultats du Rapport 2020 sur l’état du volontariat dans quelques pays, accessible sur la UNV Knowledge Portal on Volunteerism. On notera une augmentation des niveaux de volontariat 2020 dans les 8 pays parmi les adultes de 15 ans et plus : Sénégal, Kenya, Ouzbékistan, Indien, Turquie, Thaïlande, Bolivie, Liban. La plupart des personnes ont fait du bénévolat de manière informelle. Un volontaire sur trois a participé au même niveau qu’avant la pandémie de COVID-19. Un des points forts de de l’enquête est que le volontariat dans le cadre de la participation civique a diminué dans 7 pays sur 8, en raison de la pandémie. Enfin les volontaires s’attendent à être impliqués dans un plus large éventail d’activités, y compris la contribution à l’innovation sociale et à être plus engagés civiquement.
Nicole Cirillo - International Association of Volunteer Efforts (IAVE) : Nicole a insisté sur le rôle du leadership du volontariat et les structures pour faire avancer l’Agenda 2030. L’international Association of Volunteer Efforts (IAVE) responsable de la direction du volontariat du réseau mondial a réalisé une étude qui sera disponible en septembre. 70 organisations ont répondu à l’enquête. Elle a rappelé l’importance des réseaux pour faire face au changement. La présentation a permis de mettre en lumière l’impact de COVID 19 sur l’activité du volontariat. En effet, le nombre de volontaires a augmenté. La pandémie a fait naître de nouveaux débats sur la poursuite du volontariat en ligne/présentiel. Enfin, le volontariat a été présenté en tant que véritable composante stratégique : les volontaires se sont engagés dans des coalitions (plaidoyer dans le rôle du volontariat dans la société, droits de l’homme, ...).
Helene Perold - International Association of Volunteer Efforts (IAVE) : Helene Perold a examiné les leçons de la COVID-19 en 2020 sur l’émergence de modèles de programmes alternatifs et l’avenir du volontariat pour le développement ainsi que le besoin de : nouvelles relations et de nouvelles formes de coopération sont importantes pour « pérenniser » les VLO aux niveaux local, régional ou multinational ; surmonter les barrières et les inégalités dans le volontariat, par exemple la discrimination contre le genre, les réfugiés, les personnes handicapées et les minorités sexuelles. 71% des VLOS ont déclaré qu’en raison de la COVID-19, les approches et les programmes de mobilisation seront plus inclusifs à l’avenir ; se préparer à de futures catastrophes : investir dans des infrastructures dirigées par la communauté pour l’action bénévole, élaborer des protocoles de sûreté et de sécurité, réorganiser, restructurer et rééquiper les programmes et les opérations.
Présentations de trois volontaires sur le terrain : Ahmad El ZUbi Naua JORDANIE : Naua est une plate-forme en ligne nationale jordanienne pour l’impact social. Ses principales actions durant la pandémie de COVID-19 se sont concentrées sur : la sensibilisation, la collecte de fonds et la mobilisation et l’aide à 85 000 familles par des Volontaires. Alexandra Infante Perales Pérou Voluntario PÉROU : Perou Voluntario a pu créer différents programmes de bénévolat pendant la pandémie de COVID-19, notamment en matière d’aide aux entrepreneurs, d’éducation, de santé mentale, de programme pour aider les femmes victimes de violence à la maison, de pauvreté, de santé et d’aide aux communautés. Kenneth Ramah, VSO et Youth for Sustainable Development KENYA et ÉTHIOPIE : Youth for Sustainable Development permet de partager des réflexions sur la façon de renforcer la collaboration entre le citoyen et l’État. La pandémie de COVID-19 a permis une évaluation des risques, axée sur le bien-être social, y compris la santé mentale, la santé et les droits sexuels et reproductifs, le renforcement de la résilience et le renforcement des communautés.
Analyse rédigée en partenariat avec l’Institut Open Diplomacypar Clara Beauvoir
Le Partenariat de collaboration sur les forêts (PCF) constate que la pandémie de la COVID-19 accentue l’urgence des efforts visant à éradiquer la pauvreté, et à lutter contre le changement climatique, la perte de biodiversité et les inégalités. Reconnaissant que la pandémie est le résultat d’une rupture entre l’Homme et la nature, il est urgent d’opter pour des processus de production et de consommation durables.
Alors que certaines régions ont ralenti ou inversé la tendance à la déforestation, le monde n’a pas réussi à atteindre l’objectif 15.2 des Objectifs de développement durable (ODD) qui prévoyait l’arrêt de la déforestation d’ici 2020. On estime que 420 millions d’hectares de forêt ont été perdus à cause de la déforestation depuis 1990. En avril 2021, en marge de la 16ème session du Forum des Nations Unies sur les forêts, le PCF a lancé sa déclaration conjointe « Défis et opportunités pour inverser la tendance de la déforestation ».
L’ensemble des panélistes a rappelé l’importance de la lutte contre la déforestation, mais aussi de la restauration des espaces forestiers. Pour cela, la mise en place d’une politique de surveillance est évoquée : l’Allemagne, défendant une ligne politique européenne, prônant un équilibre entre la mise en place de politiques volontaristes et d’obligations légales de protection des écosystèmes, et des moyens de subsistance agricole. Ces deux leviers d’action sont à articuler au sein d’une démarche concertée entre gouvernements, acteurs du secteur privé et société civile. Puisque notre système alimentaire actuel ne permet pas d’atteindre l’ODD14, l’objectif est de l’améliorer, en promouvant des chaînes de valeur durables, dans les différents secteurs alimentaires existant, qui stoppent la déforestation. En 2015, les signataires de la Déclaration de New-York sur les forêts s’engageaient à réduire de moitié la déforestation tropicale d’ici 2020 et à y mettre fin d’ici 2030. Mais en 2019, le taux de perte de forêts primaires irremplaçables a augmenté, notamment sur le continent Africain touché par un grand nombre d’exploitations illégales. Néanmoins, le Ghana présente un modèle durable de filières d’approvisionnement sans déforestation dans la production de cacao. Il est donc possible d’obtenir un système durable améliorant les conditions de vie et l’économie locales, en protégeant la biodiversité.
Les forêts jouent donc un rôle central dans la lutte contre le réchauffement climatique, tout en sauvegardant des conditions de vie dignes aux populations autochtones dépendantes de ces espaces. Elles permettent également de conserver la diversité des espèces planétaires, et de respirer un air sain. L’interdépendance entre l’Homme et les forêts doit conditionner l’ensemble des politiques mondiales afin d’atteindre pleinement les objectifs sur lesquels les États se sont engagés.
Analyse rédigée en partenariat avec l’Institut Open Diplomacy par Jade Plancke
La pandémie COVID-19 a révélé des inégalités de ressources et d’accès aux soins dans le monde. Parallèlement, elle a contribué à l’élargissement de ces inégalités qui nous éloignent de l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) liés à la santé. Elle a eu un effet néfaste sur nos systèmes de santé. En Somalie, par exemple, la COVID-19 a fragilisé le système de santé : la mortalité infantile a augmenté de 15% et 33% des services de santé ont été interrompus.
Les partenaires de l’OMS ont rappelé qu’afin d’atteindre les ODD liés à la santé, les pays les plus pauvres auraient besoin de plus de financement. La Somalie, qui va recevoir entre 11,5 et 15 milliards de dollars par an pour faire progresser son système de santé, a demandé plus de fonds et de financement. Ce financement doit être accompagné d’une stratégie pour engager les communautés et trouver des solutions à leurs problèmes. Dans ce cadre, la décentralisation a été poussée par les panélistes. Ils ont affirmé que donner davantage de responsabilités locales permettrait d’avoir une compréhension des besoins spécifiques pour les différentes communautés. Par exemple, donner plus de responsabilités locales permettrait de comprendre comment le vaccin contre la COVID-19 pourrait être rendu accessible aux communautés avec des taux de vaccination très bas.
Plusieurs panélistes ont encouragé la méthode multilatérale et les partenariats afin d’atteindre les ODD reliés à la santé. Ainsi, ils ont appelé à la continuation du travail fait par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et à l’augmentation de son financement. Le bureau régional pour l’Europe de l’OMS a aussi annoncé le début du European Programme of Work (EPW). Le programme a été proposé afin de renforcer les systèmes de santé en Europe. Le but est de promouvoir la couverture universelle, protéger les populations en cas de crises sanitaires et de promouvoir la santé et le bien-être. Le mouvement pour la Couverture de la santé universelle (CSU) 2030 a aussi annoncé une nouvelle coalition qui a pour mission d’accélérer les progrès équitables et durables permettant à terme une couverture santé universelle.
Cette crise est une opportunité d’améliorer et de faire évoluer notre système. Cette transformation se fera à partir du financement et de la collaboration des différentes parties prenantes. Pendant cette reconstruction, il est essentiel d’inclure les plus vulnérables comme les réfugiés, les personnes en zone de conflit, les enfants et les femmes, et d’éviter leur mise à l’écart comme lors de la récente pandémie.
Analyse rédigée en partenariat avec l’Institut Open Diplomacy par Clémentine Fournier
Cet événement a rassemblé divers acteurs scientifiques, représentants d’États insulaires en développement (les Maldives, le Costa Rica et Belize) ainsi qu’un représentant de la présidence italienne au G20, ainsi que de jeunes activistes pour le climat. Cet événement a permis de mettre en valeur le lien étroit entre actions pour le climat, pour la biodiversité et pour la justice sociale, à travers la mise en place d’entreprises concrètes, notamment sur les sites de l’UNESCO.
En effet, l’UNESCO possède un large réseau de sites répartis sur la planète, représentant au total autour 6% de la surface terrestre. Cela crée de grandes opportunités pour encourager la mise en place de solutions aux crises climatiques et de perte de biodiversité. La concertation entre les différents acteurs locaux tient, à ce titre, une place importante.
Hans-Otto Pörtner et David Obura, rédacteurs du rapport sur l’atelier de collaboration entre l’Intergovernmental platform on biodiversity and ecosystem services (IPBES) et le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), ont souligné non seulement l’interconnexion des systèmes de climat et de biodiversité, mais aussi le lien fort de ces deux systèmes avec les sociétés humaines. Ainsi, toute mesure prise pour sauvegarder des écosystèmes doit prendre en compte les services que ces écosystèmes rendent aux populations locales. Par exemple, les écosystèmes comme les mangroves jouent le rôle de pépinières et sont donc cruciaux pour certaines industries de pêche côtière, alors que d’autres écosystèmes comme les forêts de la côte ouest d’Amérique du Nord font partie des pratiques culturelles et de la vie spirituelle des peuples autochtones qui habitent cette région.
L’importance de ces connexions a été répétée par Abdulla Naseer, ministre d’Etat pour l’environnement et le changement climatique des Maldives, lors du segment ministériel de cet événement parallèle, où plusieurs représentants d’Etats insulaires en développement ont pris la parole. Les récifs coralliens des Maldives font partie d’une réserve de biosphère de l’UNESCO depuis 2011, et sont maintenant un modèle de gestion concertée pour le reste du monde, mais le ministre a également rappelé que seule une action concertée globale pouvait permettre de faire face aux crises environnementales sur le long terme.
Dans cet esprit, Ottavio di Bella, président adjoint des délégués de l’environnement du G20, a annoncé le lancement inédit, en partenariat avec l’UNESCO, d’un réseau d’experts de l’environnement pour apporter un soutien technique à plus de 2 000 sites de l’UNESCO.
Analyse rédigée en partenariat avec l’Institut Open Diplomacy par Clara Beauvoir
Les océans représentent la partie la moins explorée de la planète. Pourtant, ils renferment de nombreuses ressources alimentaires ou sont à la base de la fabrication de médicaments par exemple. De plus, la moitié de l’oxygène que nous respirons est issue du phytoplancton des océans. Cet événement examine ainsi comment améliorer la connaissance des océans par le biais de l’enseignement supérieur et la formation de jeunes chercheurs.
Le panel, entièrement féminin, présente l’importance du rôle des universités dans la formation de futurs chercheurs leaders en sciences océaniques. Que ce soit l’université de Bergen, à l’origine de cet échange, l’université de Cape Town, ou bien l’université des Indes Occidentales, chacune promeut des projets qui placent la jeunesse au cœur de recherches pratiques au sein des océans, en plus d’apprentissages théoriques. Pour atteindre l’Objectif de développement durable (ODD) 14 de préservation et valorisation des océans, il est nécessaire que la communauté scientifique bénéficie de fonds et de moyens techniques nécessaires pour déployer ses recherches dans l’objectif d’échanger et conseiller les décideurs mondiaux pour atteindre l’ensemble des ODD. Dans cette optique, la Commission Européenne a décerné le prix COFUND (Cofinancement de programmes régionaux, nationaux et internationaux) au programme de bourses SEAS (projet « Shaping European Research leaders for Marine Sustainability »). Au cours des cinq prochaines années, l’université de Bergen formera et financera ainsi une nouvelle génération de figures de proue de la recherche marine, afin de stimuler les travaux sur la durabilité des océans.
Conformément à la résolution 72/73 de l’Assemblée générale des Nations Unies, la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’UNESCO a conduit la préparation du Plan de mise en œuvre de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable, la « Décennie des océans pour des actions transformatrices » a été établie, promouvant des objectifs d’actions. Dans ce cadre, l’ECOP (Early career ocean professionals) est un exemple de partenariat international. Ce programme a pour mission d’intégrer de nouvelles façons d’appréhender les défis mondiaux de la durabilité et de l’intendance des océans grâce à un engagement diversifié. Les panélistes mettent en avant la nécessité de coordination et d’échanges, afin de former de futurs spécialistes capables de répondre aux enjeux de notre siècle. Pour cela, les étudiants doivent avoir un accès égalitaire aux expériences scientifiques de terrain, ainsi qu’aux négociations internationales pour se former sur les enjeux actuels. La question de l’inclusion de savoir-faire locaux dans le processus d’apprentissage est également au cœur des débats : ils sont importants car ils conditionnent la dynamique d’échanges et de confiance entre les scientifiques experts des océans et les citoyens travaillant sur ces questions.
Analyse rédigée en partenariat avec l’Institut Open Diplomacy par Bastien Beauducel
Migrations et dérèglement climatique sont deux problématiques mondiales qui s’auto-entretiennent. Aujourd’hui, le dérèglement climatique est devenu l’une des principales causes des migrations de population. L’une des conséquences du réchauffement climatique est la dégradation de l’habitat de 3,2 milliards de personnes selon le document présenté en amont de l’événement entraînant une baisse des rendements agricoles. De même, la hausse du niveau de la mer pourrait submerger l’habitat de 280 millions de personnes d’ici la fin du XXIe siècle.
Incitées par la volonté d’améliorer leur situation économique en trouvant un travail, ces populations convergent principalement dans les villes. Il est prévu que 250 millions de personnes supplémentaires migrent vers des zones urbaines au cours des 25 à 30 prochaines années selon l’ONU. En conséquence, sans aucune mesure mises en place par les pouvoirs publics, les migrations continueront à renforcer les conséquences du dérèglement climatique. A titre d’exemple, l’élargissement des villes entraîne une artificialisation accrue des sols et une augmentation non maîtrisée de la population sans adaptation en conséquence des infrastructures d’assainissements. Ceci conduit à une dégradation de la biodiversité.
Les villes doivent donc continuer à s’adapter au dérèglement climatique mais aussi à la hausse continue de leur population pour éviter une augmentation importante des populations dans les bidonvilles. Pour cela, les intervenants ont mis en avant la nécessité de réformer la gouvernance en donnant de plus grandes responsabilités à l’échelon local et en particulier aux aires urbaines. Cette nouvelle gouvernance permettra d’améliorer la planification urbaine pour adapter la ville au défi climatique d’une part - bulle de chaleur, pollution - et migratoire d’autre part - prévoir les infrastructures nécessaires en matière de logement, d’assainissement, d’accès à l’eau par exemple à l’accueil des populations.
Ce problème est un enjeu mondial qui nécessite des prérequis dans les pays du sud. Les défis du financement et de l’innovation ont été en particulier relevés et constituent un enjeu fort. Des financements sont nécessaires de la part des institutions internationales, des États du nord mais aussi des philanthropes, pour aider les pays du sud à adapter leurs villes aux enjeux de demain. En plus du financement, les participants ont mis l’accent sur la nécessité de voir les innovations développées dans les pays du nord se propager dans les pays du sud. Ce ruissellement d’innovation requiert la constitution de partenariats publics-privés équilibrés au service de la construction des infrastructures urbaines de demain.
La conférence a débuté par le constat suivant : il est urgent d’atteindre la neutralité carbone afin de faire face au réchauffement climatique. Reconnaissant cette urgence, les panélistes (UN ECA, UNFCCC, UNU-INRA, Save Environment and People Agency, et le groupe de travail sur la stratégie environnementale mondiale) ont ensuite rappelé les difficultés auxquelles nous faisons face pour atteindre cette neutralité carbone de manière équitable et inclusive.
Dans ce cadre, l’accent a été porté sur la signification du terme « équité ». Les panélistes ont commencé par souligner le besoin d’assurer l’atteinte de l’ensemble des Objectif du développement durable (ODD) pour atteindre une situation d’équité et se diriger vers une transition juste. Le département des affaires économiques et sociales (UN DESA) a insisté sur la nécessité de garantir l’accès universel à l’énergie. En Afrique en 2018, par exemple, environ la moitié de la population totale n’avait pas accès à l’électricité. Les panélistes ont reconnu que certaines politiques mises en place dans l’objectif d’une neutralité carbone pourraient aussi compliquer l’atteinte de certains ODD. Par exemple, la diminution de l’utilisation d’énergies fossiles en Amérique Latine a engendré des pertes d’emploi qui pourraient menacer l’ODD8. Afin d’assurer une transition juste et équitable, il est donc essentiel que les gouvernements nationaux prennent en compte l’ensemble des ODD lors des évaluations des stratégies politiques mises en place pour la neutralité carbone.
Les panélistes ont également rappelé l’importance de créer un plan d’investissement stratégique pour atteindre les objectifs de neutralité carbone de 2030 et 2050, sans menacer les ODD. Cela permettra d’assurer la transition vers de nouveaux métiers et de nouvelles industries. Plusieurs panélistes ont encouragé l’investissement dans les énergies renouvelables qui pourraient contribuer à l’atteinte de la neutralité carbone et créer de l’emploi. De plus, il est essentiel d’investir dans les domaines de la technologie et l’innovation pour atteindre la neutralité carbone. Par exemple, l’internet des objets ou l’intelligence artificielle peuvent être des leviers importants. Certains pays, comme le Japon, qui s’est engagé à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, ont intégré ces technologies dans leur stratégie pour atteindre cet objectif.
Aujourd’hui les pays les plus pauvres sont les plus impactés par le réchauffement climatique. Cela creuse les inégalités existantes à l’échelle internationale. Par conséquent, il va de la responsabilité des États les plus développés d’apporter le soutien nécessaire pour aider les pays les plus vulnérables à construire une économie verte et résiliente. De plus, les gouvernements doivent s’assurer d’inclure les sociétés dans cette dynamique de transition. Il est donc essentiel de coordonner les actions des acteurs de la société civile et celles des instances territoriales et gouvernementales, afin d’aboutir à une action vertueuse et harmonisée.
Le journal de bord est réalisé par différents acteurs et les propos n’engagent pas le Gouvernement français. Certaines analyses sont rédigées en partenariat avec l’Institut Open Diplomacy.
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