Gouvernement
L’Agenda 2030 en France
Le site des objectifs de développement durable (ODD)
Publié le 18 juillet 2018
À l’International
Le Forum politique de haut niveau (FPHN) est l’enceinte des Nations unies pour le suivi, à l’échelle mondiale, de la mise en œuvre de l’Agenda 2030 dans chaque pays. Il se réunit à New York du 9 au 18 juillet 2018 pour examiner les progrès sur six Objectifs de développement durable particuliers. Suivez chaque jour la délégation française en direct de New York !
Clôture du FPHN, et de nouveau la société civile à l’honneur
New-York, mercredi 18 juillet 2018
Paris, jeudi 19 juillet 2018
Deux événements français marquants, pour cette fin de Forum, le mardi soir et le mercredi, puis les retours sur Paris et l’heure des bilans :
Pour s’outiller... Le compte-rendu du side event « Mobilisation de la société civile » au FPHN 2018
Durant cette journée se poursuivaient les « Revues nationales volontaires », parmi lesquelles celle très remarquée de l’Espagne, présentée par la nouvelle ministre de l’environnement, Teresa Ribeira, que la France connaît bien puisqu’elle dirigeait auparavant un think tank associé à Sciences-po, l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales).
L’occasion, aussi, pour Laurence Monnoyer-Smith d’un temps d’échange bilatéral avec Teresa Ribeira, alors que l’Espagne vient juste de mettre en place une délégation interministérielle au développement durable, rattachée au Premier ministre, et dirigée par Cristina Gallach.
Enfin, et c’est une première, la journée se clôturait par l’adoption, à la quasi-unanimité (moins deux voix) de la « déclaration ministérielle » du FPHN.
La France porte le Pacte mondial pour l’environnement
New-York, mardi 17 juillet 2018
Au programme de la Délégation française ce mardi : les entreprises seront très largement au Business forum mais la France met l’accent sur le Pacte mondial pour l’environnement, ce cadre juridique qu’il s’agirait de bâtir à une échelle internationale, en y regroupant l’ensemble des textes de conventions environnementales existantes. C’est l’objet d’un side event, où l’intervention de la Secrétaire d’ État est très attendue.
Un autre exemple des activités possibles lors d’un Forum politique de haut niveau (FPHN), une rencontre bilatérale avec nos amis finlandais.
La Revue nationale volontaire de Finlande a été faite il y a deux ans (la prochaine en 2020), à la suite de quoi un travail important a été fait avec la société civile. C’est le Premier ministre qui pilote le comité de pilotage national, comprenant entreprises, ONG, secteur de la recherche, les autorités locales, soit 50 personnes. Y sont aussi représentés les plus gros partis parlementaires.
Pour activer les travaux parlementaires en faveur des Objectifs de développement durable (ODD), le « comité pour le futur » (chargé de la prospective), qui pré-existait au sein du Parlement, est mobilisé : une fois par an, un rapport y est présenté sur la mise en œuvre des ODD.
La Finlande a mis en place le dépôt d’engagements volontaires faits de manière transparente, de façon à permettre un contrôle/évaluation par d’autres parties prenantes. Ces engagements sont déposés sur une plate-forme en anglais (mais les engagements peuvent être en finlandais). À titre d’exemple, un engagement personnel du ministre : « to use more than 50 % renewable fuel in my personal car » ! ou « utiliser plus de 50% de carburant renouvelables pour ma voiture ».
Concernant le green budgeting mis en place en Finlande : c’est une initiative du ministère des Finances. Il se trouve que le Secrétaire d’État aux Finances était l’an dernier au FPHN 2017 ; dans la foulée, il a été décidé d’organiser un groupe de travail du ministères des Finances et Budget, mais aussi en présence des parties-prenantes, en novembre 2017. La décision a été de NE PAS créer une annexe ODD mais de s’efforcer d’en faire le cœur du budget. Deux grands blocs ont été définis dits « focus areas » (carbone-neutralité et préservation des ressources, d’une part ; égalité et non-discrimination, d’autre part) et chaque ministère doit faire son évaluation budgétaire au regard de cette structure. Ceci a permis de dépasser le seul cadre des « hauts fonctionnaires au développement durable » de chaque ministère et d’impliquer jusqu’aux départements budgétaires. Ceci permet de faire une évaluation de l’écart avec les cibles. Pour l’instant, il ne s’agit que d’un premier travail relativement rapide qui a été fait, car le budget se prépare en août, donc la programmation était déjà engagée.
Des travaux de même type se font en Norvège mais à un moindre degré, peut-être Danemark. Le réseau européen des fonctionnaires du développement durable, l’European sustainable development network, ESDN, reviendra sur ces travaux.
Pour aller plus loin... Les actions de la Finlande en matière de développement durable (www. kestavakehitys.fi)
Ce side event, organisé par la France, a fait état des nombreux soutiens, tant étatiques que de la société civile, envers le Pacte mondial pour l’environnement, proposé par un groupe de 80 experts, dont de nombreux juristes et porté par le Président de la République, Emmanuel Macron. Après une adoption, en assemblée générale de l’ONU, d’une résolution en faveur du Pacte, un groupe inter-étatique, animé par le Liban et le Portugal, doit proposer un premier texte pour juin 2019.
Le projet consiste à consolider, rassembler, et mettre à jour, les textes internationaux de référence en matière d’environnement, pour établir un nouveau traité international. Il ne se substituera pas aux conventions existantes mais les complétera.
L’introduction de madame Brune Poirson, secrétaire d’État auprès du ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire, a souligné l’urgence de la situation environnementale, et ce, alors que les textes sont aujourd’hui trop dispersés pour être totalement efficaces. Elle a aussi fait valoir que le Pacte permettait d’avancer en matière de droits humains, et de répondre aux besoins des personnes les plus vulnérables. Comme l’a souligné M. Mame Thierno Dieng, ministre de l’Environnement et du Développement durable du Sénégal après elle, le Pacte est « un cadre pour le développement humain en harmonie avec son milieu ».
Le side event a ainsi permis de mettre en évidence que Agenda 2030 et Pacte se soutenaient mutuellement. Le momentum actuel a été souligné, ainsi que le fort leadership politique, tous deux indispensables pour faire avancer ce texte dans les instances onusiennes. Les panélistes comme les intervenants de la salle ont indiqué que l’engagement de la société civile, au-delà des seuls gouvernements, serait important pour poser les conditions d’une appropriation et d’une adoption du Pacte.
Ainsi, en complément de l’Union Européenne, de l’Estonie, du Kenya, du Canada, du Programme des Nations unies pour l’environnement, ce sont des collectivités, des entreprises, des ONG, et enfin l’Union internationale pour la conservation de la nature, qui ont exprimé leur soutien à l’initiative.
Pour s’outiller... Compte rendu par des participants du side event
Par Sébastien Pellion (Suez)
Pour atteindre les ODD, rien de plus efficace que la jeunesse et les technologies disruptives. Ce sont les mots d’ouverture de la Secrétaire Générale Adjointe des Nations Unies lors du SDG Business Forum. Les interventions des panélistes ont ensuite mis en avant le « business case » pour le développement durable : nouveaux business models, nouvelles opportunités d’affaires et nouvelles règles de marché.
Pour Lise Kingo, les entreprises sont un vecteur de transmission privilégié pour faire des ODD une réalité locale et concrète, par leur capacité à innover et à nouer des alliances vertueuses avec leurs partenaires - à la fois leurs fournisseurs et leurs clients – le long de leur chaînes de valeur. Dans son intervention, le directeur général de Solvay, Jean-Pierre Clamadieu, a cité plusieurs exemples de collaborations vertueuses, notamment la construction d’une ferme solaire aux États-Unis afin d’alimenter les usines de Solvay approvisionnant Apple, ou encore la conception conjointe par le World business council for sustainable development, le Conseil Européen de l’industrie chimiqueet l’American chemistry council d’une feuille de route sectorielle pour mettre en œuvre les ODD dans le secteur de la chimie.
Pour la directrice générale de Ladol, madame Amy Jadesimi, les ODD jouent le rôle de fil conducteur de la croissance dans les pays à bas revenus et à forte croissance. Ils apportent au secteur privé l’occasion de brûler les étapes du développement et de générer une économie verte, dynamique et plus inclusive.
Quelques phrases-chocs attrapées au vol durant ce « SDG Business Forum »
Le segment ministériel
New-York, lundi 16 juillet 2018
Lundi 16 juillet, débute ici la seconde semaine du Forum politique de haut niveau (FPHN), dite « segment ministériel ». C’est aussi le moment d’un renouvellement de la Délégation française, avec l’arrivée de madame Brune Poirson, secrétaire d’État auprès du ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire, madame Laurence Monnoyer-Smith, Déléguée interministérielle au développement-durable, mesdames et messieurs les parlementaires, et de plusieurs participants, dont les entreprises françaises en vue du Business forum.
Pour s’outiller... Désormais disponible, le rapport porté par la France sur les Objectifs de développement durable (ODD) « Point d’étape ODD 2018 »
Et ici une interview du Directeur du Programme des Nations unies pour le développement, par Le Monde (Rémi Barroux).
Retrouvez ici deux interventions de madame Brune Poirson, secrétaire d’État auprès du ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire :
Extrait de l’intervention de Brune Poirson - zoom sur un appel à la mobilisation de la société civile en faveur de la biodiversité
Par Elisabeth Hege, Institut de développement du développement durable et des relations internationales (Iddri) et Mélisa Cran, Partenariat français pour l’eau (PFE)
La France était bien représentée dans le side event du 16 juillet, co-organisé avec le Mexique, l’OCDE et le PNUE , qui a permis de relancer l’initiative du « Paris Collaborative on Green Budgeting », un des 12 engagements annoncés par le Président Macron lors du « One Planet Summit ». Cette initiative vise à créer une boîte à outil pour mieux intégrer les engagements internationaux environnementaux, dans les budgets nationaux. De tels outils budgétaires et fiscaux pour la transition écologique peuvent aussi bien prendre la forme de taxes et subventions que de mesures de flux de financements publics ou privés, ou encore d’évaluations de suivi budgétaire. Mais au-delà d’un instrument de mesure, l’objectif du green budgeting est de faciliter les changements de comportements, il doit donc être rendu concret et opérationnel.
Le side event a mis en avant que plusieurs méthodologies existent déjà et qu’il y a peut-être une nécessité de les rassembler pour les rendre plus lisibles par la société civile. Ainsi, le Mexique est bien avancé dans l’alignement de son budget national avec cette initiative, et peut croiser ses programmes budgétaires aussi bien avec l’Accord de Paris qu’avec les ODD.
La secrétaire d’État Brune Poirson (voir plus haut) a souligné l’importance d’un outil de pilotage et de navigation qui ne soit pas technocratique et qui puisse orienter des trajectoires de long terme.
Élisabeth Hege, de l’Iddri, a présenté durant le débat les résultats de l’étude « Intégrer les ODD dans le processus budgétaire », et cité plusieurs exemples de pays engagés dans une démarche pratique (Finlande, Colombie, Mexique, Norvège) ; elle a proposé en outre l’idée de réaliser, dans l’initiative green budgeting, un focus sur les inégalités.
Se tenait aujourd’hui lundi 16 le « Forum des villes et des gouvernements locaux ». Les collectivités françaises, en nombre à ce FPHN, avaient conçu cette journée comme un moment d’intervention majeur pour elles. D’où des prises de parole des élus français en tribune et en salle, pour des plaidoyers riches de contenus et de propositions. Strasbourg, Bourgogne Franche Comté, Occitanie, Aude, en défricheurs qui appellent à de nouveaux partenariats.
Roland Ries, maire de Strasbourg, co-Président de Cités et gouvernement locaux unis, y a insisté sur la nécessité de repenser les systèmes de financement des collectivités locales, leur capacité à accéder aux fonds verts ou climat, afin d’accélérer la réalisation de l’Agenda 2030. Il a souligné, entre autres, le rôle de l’Agence française de développement en France, une des premières à prêter directement aux collectivités : une bonne pratique qui doit faire école !
Réunion de travail des entreprises françaises ce lundi 16 , autour de la Déléguée interministérielle au développement durable. L’idée est de repérer les entreprises ici présentes, de renforcer les liens en s’appuyant sur la dynamique de ce FPHN ; l’occasion aussi de partager des informations avant le « Business forum » du mardi.
Plusieurs pistes de travail sont évoquées, la façon de considérer l’Agenda 2030 dans un langage d’entreprise, l’évolution de la RSE, l’enjeu d’un rapportage extra-financier dont les normes reprendraient les ODD, et plus généralement l’enjeu d’un discours des entreprises françaises sur l’Agenda 2030. Par exemple, s’agit-il d’en faire un outil de pilotage ou seulement un référentiel partagé ?
L’enjeu assumé est de faire émerger une alliance des entreprises pour les ODD, débutant par un partage et une mise à plat de ce qui se fait déjà, dans de nombreux cercles français. Mais tout le monde s’accorde aussi à considérer que la grande nouveauté des ODD est le caractère multi-acteurs, qui appelle les entreprises à travailler de façon très ouverte et partenariale.
L’ensemble de ces pistes sera mis en débat dans le futur « Groupe de travail entreprises » de la feuille de route des ODD que la France s’est engagée à produire, groupe pour lequel les entreprises volontaires sont appelées à contribuer.
Par Noémie Bauer, Pernod-Ricard
Lors de la première journée du segment interministériel, les Nations unies ont invité toutes les parties prenantes à agir : 3 ans après l’adoption des ODD, la mobilisation n’est pas assez forte. Tous les acteurs doivent se mobiliser et plus rapidement. L’année 2019 représentera une année-clé pour la France, qui présentera sa « revue nationale volontaire » (RNV) sur son avancée dans la réalisation des ODD. La Commissaire Laurence Monnoyer-Smith a animé un échange passionnant avec les entreprises membres de la délégation française sur le rôle de l’État et l’accélération de l’appropriation des ODD par les entreprises. Toutes les entreprises présentes ont fait part de leur volonté d’harmoniser le reporting des ODD, reposant sur des indicateurs à même de suivre le progrès sur les 169 cibles, afin de pouvoir comparer les actions et de mesurer la réalisation des ODD au niveau national. Toutes sont convaincues que la France est en très bonne posture pour réaliser cette ambition.
Pour s’outiller... Les initiatives des entreprises
« Bastille Day »
New-York, dimanche 15 juillet 2018
L’actu du week-end (à part la Coupe du monde) : Aujourd’hui, 15 juillet, place au Bastille Day aux États-unis, qui se fête sur la 60e rue. Cette année, édition spéciale, Coupe du Monde oblige. Et pour mémoire, les textes des interventions depuis la chaise France, dans leur intégralité, sont petit à petit disposées et disponibles à partir de ce Journal de bord.
Vive le 14 juillet !
New York, samedi 14 juillet 2018
Vie de la Délégation : avec ces cinq premiers jours, s’achève le « segment technique ». L’heure des premières synthèses et analyses plus complètes - donc plus longues -, que vous trouverez dans les parties dédiées à chaque journée. Un jour qui est d’abord celui... de la Fête nationale : nos remerciements à monsieur l’Ambassadeur François Delattre pour son accueil et la réception offerte dans les locaux des services culturels de l’ambassade !
Témoignage - Raoul Mille, Institut national de la recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture, sur la semaine de segment technique.
Tweets - Ils twittent en direct du Forum politique de haut niveau. Suivez leurs comptes-rendus en direct
Les partenariats à l’honneur au Forum politique de haut niveau (FPHN)
New-York, vendredi 13 juillet 2018
Par Martin Bortzmeyer, ministère de la Transition écologique et solidaire
Une séquence de deux heures sur cet ODD sensible puisqu’il porte aussi bien sur les financements que sur les partenariats, notamment publics-privés, à créer. Un court créneau qui s’est traduit par des interventions hachées de deux minutes par pays ! Que ressort-il alors des débats ? D’abord l’appel à accroître les financements dédiés à l’aide publique au développement (APD) et à réorienter ces financements vers les Objectifs de développement durable (ODD). Mais c’est pourtant l’inverse, à savoir la baisse des APD, qui est constatée, comme l’a soulignée le Vietnam. De ce point de vue, les récentes décisions françaises en matière d’APD constituent une exception.
Les pays du Nord en appellent à des mécanismes de financement nouveaux mais ceux-ci restent suspects pour les pays en développement, qui voient les marchés financiers jouer en fait un rôle de plus en plus grand. Ainsi de l’Afrique du Sud très virulente qui déclare « Les innovations financières dont on parle sont des instruments de la dette, elles peuvent même aggraver la situation ! Et en plus elles ne sont guère nouvelles, les obligations vertes, on en avait dès le XVIIIe siècle ». Un contrôle accru de l’activité des entreprises est ainsi réclamé par certains pays ou plus particulièrement par des représentants de certains des « 17 groupes majeurs » de l’ONU.
Comme indiqué plus haut, au-delà des financements, la Norvège, après avoir souligné que « la lune de miel est terminée en matière d’ODD, il faut maintenant travailler dur », fait valoir que cet ODD ne se limite pas aux financements mais réclame aussi bien d’avancer dans la consolidation d’appareils statistiques, de la science et des technologies, de la bonne gouvernance.
Retrouvez le texte intégral de l’intervention.
Par Jurgis Sapijanskas, ministère de la Transition écologique et solidaire
Un peu plus d’une semaine après l’adoption, sous l’égide du premier ministre, du plan biodiversité par le premier Comité interministériel pour la biodiversité de notre histoire, le Forum politique de haut niveau passait en revue les avancées sur la mise en œuvre de l’ODD15 dédié aux forêts, aux terres et à la biodiversité terrestre.
Le consensus politique établi dans la session a fait écho au consensus scientifique rappelé par Anne Larigauderie, Secrétaire exécutive de l’IPBES (Science and policy for people and nature) : des progrès sont mesurés sur les actions (e.g. augmentation des aires protégées et de la quantité de forêts gérées durablement) mais ceux-ci sont trop faibles et trop tardifs pour que l’ODD15, dont la plupart des cibles ont une échéance à 2020, soit atteint.
Aussi, la France a-t-elle fait valoir son Plan biodiversité et en particulier son objectif de porter à l’international un nouveau cadre ambitieux pour la biodiversité. Elle a annoncé l’organisation le lundi 17 juillet d’un événement parallèle ministériel avec l’Union internationale pour la conservation de la nature, la Convention sur la diversité biologique (CDB) et le Wildlife Conservation Society, pour lancer la mobilisation internationale en vue d’un résultat ambitieux en 2020, à la COP15 de la CDB. Dans la même ligne, la CDB a appelé à la tenue d’un sommet de Chefs d’Etat sur la biodiversité d’ici à 2020 tandis que la représentante de l’UE appelait à ce que la COP15, à Pékin, soit le « Paris moment » pour la biodiversité. Enfin, Anne Larigauderie a témoigné de premiers signes d’une prise conscience de collective et notamment évoqué la mobilisation sincère de 60 chefs d’entreprises à Paris quelques jours plus tôt dans le cadre de « Act for Nature ».
« La biodiversité, tout le monde s’en fiche » déplorait il y a peu, à l’assemblée nationale, le ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire. Puisse être le Forum politique de haut niveau 2018 le début de la mobilisation de la communauté internationale pour, comme il y a trois sur le climat, faire bouger les lignes sur la biodiversité.
S’appuyer sur les Objectifs de développement durable !
Production et consommation durables, ODD12 !
New-York, jeudi 12 juillet 2018
Hasard du calendrier, l’ODD11 se traitait le mercredi 11 et l’ODD12 ce jeudi 12. L’occasion pour la France de présenter sa feuille de route pour l’économie circulaire, un thème qui revient souvent d’ailleurs dans les interventions de ces premiers jours.
La journée de la délégation française, rejointe par de nouveaux acteurs (collectivités, syndicat, le Comité 21 coordinateur du rapport français de la société civile, etc.), débute par un point de repérage et mise en place. Ce matin, séance spéciale dans la foulée de la journée « Éducation » du mercredi, avec une mise en pratique du « Sulitest » pour toute l’équipe, histoire de se mettre en forme.
Premiers croisements des membres de la délégation françaises qui partent et de ceux qui arrivent. L’heure des bilans pour les premiers, avec beaucoup d’intérêt manifesté vis-à-vis de cette séquence onusienne qui est d’abord un formidable lieu de rencontres et d’expériences inspirantes. Il s’agit aussi d’un lieu, aussi, où mettre en visibilité et pousser ses préoccupations, en retrouvant des acteurs ou des réseaux partageant les mêmes engagements.
Deux exemples de retours « à chaud », la question des déchets, peu présente en tant que telle au sein des ODD - mais l’économie circulaire, par contre, reçoit ici un large écho-, qui gagnerait à être mise en avant spécifiquement ; la question de la recherche et de sa contribution aux ODD, pour lesquels les organisations françaises se mettent en ordre de bataille.
La session du jeudi a donné l’occasion aux « groupes majeurs » de l’Organisation des Nations unies, originellement au nombre de neuf (entreprises, syndicats, agriculteurs, collectivités, ONG, jeunesse, femmes, peuples autochtones, Recherche), et depuis passés à 17 (seniors, volontaires, etc), d’organiser une séquence. C’est dans ce cadre que Sarah Schönfeld, au nom du Comité 21, a présenté depuis le siège de la France, le rapport de la société civile qui fait partie intégrante du « Point d’étape ODD 2018 de la France ». Une intervention qui a stimulé toute la Délégation -décidément bien soudée- et a montré que la France était effectivement très active dans l’inclusion de la société civile pour la mise en œuvre de l’Agenda 2030.
Retrouvez ici le texte de la déclaration , et ci-dessous en vidéo.
Plus classique, mais représentative aussi d’un travail très ouvert aux parties-prenantes, le ministère de la Transition écologique et solidaire est intervenu dans le débat sur l’ODD12 (texte complet), en valorisant la feuille de route pour l’économie circulaire. De nombreuses délégations partagent l’idée que l’économie circulaire est un instrument central pour la mise en œuvre de cet ODD, dont tous s’accordent à dire qu’il est sans doute celui qui renvoie le plus à un changement de paradigme global. La seconde partie de l’intervention soulignait l’enjeu de la préservation des forêts et annonçait la « Stratégie de lutte contre la déforestation importée » en cours d’élaboration.
Depuis 20 ans, la convention d’Aarhus encourage la participation du public, l’information environnementale, l’accès à la justice. Cette convention est par exemple au cœur des débats français sur l’enquête publique et des modifications, en 2016, des ordonnances environnementales. Dans un contexte beaucoup plus lourd encore, marqué par l’assassinat de nombreux militants environnementalistes, l’Amérique latine s’est inspirée de la convention d’Aarhus pour faire adopter le premier traité international latino-américain, la convention d’Escazu, qui reprend les mêmes principes en accentuant la protection des activistes. Un side event a réuni les deux expériences pour mettre en valeur la convergence des deux approches et, au-delà pour faire avancer l’idée d’un « Pacte mondial pour l’environnement » qui serait un nouveau cadre législatif contraignant à l’échelle mondiale, codifiant les textes et conventions environnementales existants.
Par Ludovic Mollier, Institut de recherche pour le développement (IRD) et Agathe Euzen, Centre nationale pour la recherche scientifique (CNRS)
Assumer le caractère « intégré et indivisible » des ODD, véritable nouveauté de l’Agenda 2030, ne va pas de soi ! Car au-delà de leurs spécificités individuelles, les 17 ODD forment un « tout » indivisible. Cela suppose un effort de pensée et de conceptualisation, pour élaborer de nouveaux outils capables en même temps de répondre aux enjeux actuels du développement et de rendre opérationnel l’Agenda 2030.
Ce constat a été abordé à de nombreuses occasions lors de ce FPHN 2018, et notamment lors d’un événement du jeudi 12 juillet, organisé par le Conseil International des Sciences (CIS) mobilisant des scientifiques, des élus et acteurs de la société civile. Des solutions émergentes et nouvelles approches, favorisant les dimensions systémiques, interdisciplinaires et multi sectorielles, permettent de mettre la lumière sur différentes formes d’interactions entre les ODD et de venir en appui à une prise de décision plus cohérente à tous les niveaux. Elles ont un rôle clef à jouer dans la compréhension des synergies et autres contradictions qui émergent des actions développées à différentes échelles par les acteurs dans une perspective de développement durable. Un constat important est que la nature de ces interactions dépend profondément du contexte géographique, culturel, social, économique et environnemental. Pour ce faire, il est encore plus essentiel de renforcer les capacités scientifiques des chercheurs actuels et futurs des pays en développement.
Villes et territoires
New-York, mercredi 11 juillet 2018
Ce mercredi, journée consacrée à l’ODD11, villes et territoires durables : avec plus de 40 intervenants, la montée en puissance de ce sujet sautait aux yeux. L’ODD11 apparaît bien comme l’un des plus intégrés, couvrant aussi bien les droits de l’Homme fondamentaux (un toit, l’eau, la santé) que des enjeux environnementaux ou de dynamisme économique et d’innovation. Et si la « territorialisation des Objectifs de développement durable (ODD) » reste un sujet difficile à énoncer ; la référence aux ODD, en tout cas, s’étend dans les collectivités à l’échelle de la planète. Plusieurs villes se sont exprimées directement et les États, par ailleurs, ont rendu compte de nombreux engagements au niveau des communes en vue des ODD. On notera, du côté du Nord, l’action de la ville de Gand en coordination avec l’association des villes flamandes. New-York a fait un exposé très engagé de ses politiques publiques en cohérence avec les ODD, notamment en réalisant - à l’image des États- une « revue volontaire », la première du genre pour une ville : Cliquez ici pour la brochure newyorkaise.
Par Agathe Euzen, Centre national pour la recherche scientifique « Villes », Mais de quoi parle-t-on ?
Lors de la session dédiée à l’ODD11 (villes et territoires durables), le besoin de définir la « ville » et l’« urbain » est exprimé. Les nombreux travaux scientifiques doivent être mobilisés pour apporter des réponses et éclairer les acteurs. Réparer ou se préparer
De multiples actions sont proposées pour renforcer la résilience des villes. Dans un contexte de changement global, ne faut-il pas aussi agir pour limiter, en amont, leur vulnérabilité et limiter le processus de métropolisation et de « littoralisation » ? Pour des villes sûres et durable, l¹écologie urbaine est une voie pour garantir une meilleure qualité de vie en milieu urbain.
Durant cette première semaine, dite de « segment technique » (précédant le « segment ministériel »), les interventions se succèdent en salle de conférence plénière, pour un ODD à chaque demi-journée, et pour des approches plus transversales, comme ce mercredi sur la question des pays les moins avancés (PMA ou LDC) et des pays à revenus intermédiaires. En parallèle, se tiennent de très nombreuses réunions, dites side events, organisées par des acteurs ou des États qui prennent l’initiative. Troisième type de séquence, celle des « journées spéciales » comme ce mercredi sur l’éducation, journée durant laquelle nos amis de Kedge business school ont présenté les avancées de leur outil « Sulitest ». Et des rencontres bilatérales à foison, au hasard des discussions de café ou des rendez-vous stratégiques !
Ce qui est notable, pour tous les habitués des instances onusiennes, est la place faite à la parole directe des acteurs de la société civile, y compris durant les séances plénières où siègent en général les seuls représentants étatiques. Cela fait du Forum un lieu particulièrement dynamique, souvent plus concret, qui, s’il reste formaté par le cadre interétatique, apporte son lot de nouveautés.
27 membres de la délégation sont présents en ce mercredi, qui marque ainsi son présence au FPHN.
Par Ludovic Mollier, Institut de recherche pour le développement (IRD)
L’interface « science-politique » pour le climat s’est structurée autour du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat et de leurs fameux rapports, celle sur la biodiversité autour de la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques, etc. Qu’en est-il pour celle sur les Objectifs de développement durable (ODD) dont la complexité et l’étendue peuvent donner le vertige ?
Le Rapport mondial sur le développement durable (connu sous son acronyme en anglais GSDR) a été mandaté par les États membres des Nations unies afin de faire le suivi de l’Agenda 2030 pour le Forum politique de haut niveau pour le développement durable, avec un premier rapport attendu pour fin 2019. Un groupe indépendant de quinze scientifiques et experts internationaux, dont fait partie le Prof. Jean-Paul Moatti - Directeur de l’IRD -, travaille actuellement à la rédaction de ce rapport qui fera le point sur l’état d’avancement du développement durable et sur les trajectoires de transformations nécessaires pour y parvenir. Le rapport aidera à aborder la mise en œuvre de l’Agenda 2030 en mettant en lumière les nouvelles tendances, enjeux émergents, et en servant d’interface entre les connaissances scientifiques et les décisions politiques.
Mercredi 11 juillet, lors d’un évènement en marge de ce FPHN, ces 15 experts, plusieurs États Membres et autres parties prenantes de l’ONU ont pu faire un point d’étape et avoir plusieurs échanges sur la rédaction du rapport.
Les trajectoires de transformations pour réaliser les objectifs de l’Agenda 2030 seront une question centrale abordée par ce rapport, de même que les interactions entre les ODD et leur cohérence politique. Comment ainsi traiter de la protection de la biodiversité sans évoquer l’agriculture, la croissance économique ou les infrastructures, sans prendre en compte le changement climatique, les inégalités ou encore la santé de nos océans ? Les ODD prévoient de répondre aux difficultés croissantes découlant de l’interdépendance entre les dimensions économiques, sociales, environnementales et de gouvernance mais sans véritablement proposer à ce stade de méthode pour ce faire. Définir des trajectoires de développement et les leviers clefs à même de pouvoir dépasser ces contradictions et assurer un développement durable seront au cœur du GSDR.
Pour plus d’info
Énergies renouvelables
New-York, mardi 10 juillet 2018
L’après-midi a été consacré à l’ODD7, sur les énergies renouvelables. Peu de spécialistes dans notre groupe sont présents aujourd’hui et des experts sont très mobilisés par ailleurs à Paris par l’anniversaire du Plan Climat et les travaux comité Acte (« Accélérateur de la transition écologique ») mis en place par le ministre. À noter l’intervention de Laurence Tubiana en tant que présidente de Europe climate foundation.
Les side events de ces deux premiers jours ont été particulièrement appréciés comme des lieux d’échanges spécifiques et ciblés.
La session consacrée aux sciences et à la technologie s’inscrit dans la continuité du 3e Science Technology and Innovation for SDGs » qui s’est tenu le 5-6 juin 2018 à l’Organisation des Nations unies. Elle invite à une réflexion sur la place des scientifiques dans la mise en œuvre des ODD. La mobilisation des savoirs scientifiques et traditionnels, tout comme le développement d’approches interdisciplinaires, sont en effet nécessaires à une meilleure compréhension de la complexité du monde qui nous entoure, de ses dynamiques et ses transformations. Observer, mesurer, expérimenter, modéliser, développer des scenarios, sont autant d’étapes pour produire et consolider des données (quantitatives et qualitatives) nécessaires à l’évaluation des risques, la compréhension des processus d’adaptation aux changements globaux, ou encore les changements d’échelles. La production de connaissances, libre et indépendante, essentielle à toute innovation. Elle doit être développée et soutenue dans tous les pays, et davantage encore dans les pays en développement. Pour être viable, le recours aux innovations technologiques suppose d’être adapté à la singularité des contextes et des besoins, gage de son appropriation. Au risque d¹être source d¹inégalités, ces technologies doivent bénéficier à tous et s¹intégrer à une approche globale, régulée, inclusive et intersectorielle. Le transfert de connaissances, nécessaire à la prise de décision, facilitera quant-à-lui un dialogue science-société, science-politique, à tous les niveaux. Cela doit participer à la sensibilisation et la formation de tous pour prendre en charge la mise en œuvre des ODD de façon efficace.
Eau et assainissement
New-York, lundi 9 juillet 2018
Voici comme annoncé quelques nouvelles de la Délégation française au Forum politique de haut niveau (FPHN).
La journée du lundi a été consacrée à l’ODD6, c’est-à-dire aux enjeux de l’accès à l’eau. Le Partenariat français pour l’eau (PFE), dans ses diverses composantes (entreprises, associations, syndicats intercommunalités, le secteur de la recherche) ont été à l’honneur lors de l’intervention de sa directrice Mélisa Cran, depuis le siège de la France.
Vous pouvez retrouver l’intégralité de l’intervention ici.
Par Agathe Euzen, Centre national de la recherche scientifique (CNRS)
Alors que la question des migrations est discutée par les États membres de l’ONU, en ce moment même, pour convenir du texte final du Pacte mondial sur les migrations, un side event, « Vanishing Waters and Drying Lands : Impacts on Migration », organisé par l’office des migrations internationales, dans le cadre du FPHN 2018, met l’accent sur les liens entre migrations, environnement et changement global. Avec les sécheresses, les populations ne pouvant cultiver leurs terres et subvenir à leurs besoins alimentaires sont de plus en plus vulnérables et sont obligées de se déplacer, traverser des frontières, pour subvenir à leurs besoins vitaux. Les fleuves transfrontaliers subissent par conséquent des pressions importantes et peuvent être le lieu de tensions fortes pour l’accès à la ressource (entre pasteurs nomades et habitants sédentaires, populations déplacées, migrants, réfugiés...). Leur gestion intégrée et globale est alors fondamentale, non seulement pour la préservation de ces milieux fragiles mais également pour le maintien de la paix et la sécurité dans certaines régions. Comprendre la complexité des contextes est essentiel pour limiter les phénomènes de migrations à toutes les échelles. Parmi les actions pour limiter les migrations saisonnières, ponctuelles ou sur le plus long terme, plusieurs initiatives ont été lancées dans une perspective de prévention et de limitation des flux migratoires. Par exemple, l’initiative 3S, « Sustainability Stability Security initiative », qui vise essentiellement à créer de l’emploi en milieu rural afin de réintégrer les migrants et limiter les risques de radicalisation.
Par Geneviève Tardieu -ATD Quart Monde- et Ludovic Mollier - Institut de recherche pour le développement (IRD)
Mettre fin à la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde est le tout premier objectif de l’Agenda 2030. Qu’entendons-nous par pauvreté ? Comment comprendre au mieux ce qu’est la pauvreté ? Comment la mesure-t-on dans toute sa complexité? Les indicateurs de pauvreté monétaire les plus couramment utilisés – le plus connu étant celui de la Banque mondiale fixé à 1,90 dollar par personne et par jour (en parité de pouvoir d’achat) – sont-ils suffisants et représentatifs de la réalité ?
Ces questions, cruciales pour le développement durable, ont été au cœur de l’événement parallèle « Comment mesurer la pauvreté avec les personnes qui sont laissées de côté », tenu en marge du FPHN, ce lundi 9 juillet.
Organisé par ATD Quart Monde, l’IRD, l’Université d’Oxford, et officiellement soutenu par la France, l’Equateur, le département des affaires économiques et sociales de l’ONU (UNDESA), et par le Groupe Indépendant d’Experts chargé de la rédaction du rapport mondial sur le développement durable en 2019 (GSDR), cet événement a rassemblé plus de 130 personnes pour discuter et affiner la compréhension des dimensions multiples de la pauvreté.
Un message central est que, pour appréhender la pauvreté dans sa complexité, la recherche participative avec les personnes les premières concernées est absolument nécessaire.
Modéré par le professeur Jean-Paul Moatti, Directeur de l’IRD et expert du GSDR, cet événement a donné lieu à plusieurs interventions de qualité telles que celle du professeur Jeffrey D. Sachs (Université de Columbia), professeur Robert Walker (Université d’Oxford) et docteur Javier Herrera (IRD). Plusieurs échanges ont également eu lieu entre des acteurs clefs des enjeux de la pauvreté tels que le Programme des Nations unies pour le développement, des militants qui ont l’expérience vécue de la pauvreté et des experts des données statistiques.
Par Agathe Euzen (CNRS), Mélisa Cran (PFE), Sandra Metayer (Coalition Eau)
L’ODD6 « Garantir l’accès de tous à l’eau et l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau », faisait partie cette année des ODD révisés. Une session officielle de 3 heures et plus de de 25 side events, ont tiré la sonnette d’alarme, sur la base du récent rapport de l’ONU-Eau : les tendances actuelles ne permettent pas l’atteinte de l’ODD6 d’ici 2030.
À noter que les données pour évaluer les progrès de l’ODD6 sont encore largement insuffisantes et obligent les Agences à produire des estimations qui reflètent partiellement les réalités. Comme évoqué depuis plusieurs sessions du FPHN, accentuer les efforts pour l’acquisition généralisée de données est une priorité, qui renvoie à de nombreux enjeux (financement, renforcement de capacité et aussi viabilité et comparabilité des données).
Les différentes interventions des panélistes et des États-membres ont essentiellement porté sur la nécessité d’agir de façon urgente et coordonnée. Différents leviers pour la mise en œuvre de l’ODD6 ont été fréquemment cités, parmi lesquels le besoin d’une forte volonté politique, d’une vision intégrée des ressources en eau, d’une gestion coordonnée des bassins partagés entre pays, tout comme la mise en place de partenariats (plateforme multi-acteurs, coopération internationale, coordination intersectorielle), l’alliance de solutions grises et vertes (dont réutilisations des eaux usées et solutions basées sur la nature), ainsi que l’augmentation significative de financements et d’innovations. Ces réflexions reflètent les messages fréquemment portés lors de grands évènements internationaux de la communauté de l’eau.
Lors de la séquence de réaction des États-membres, le gouvernement français a offert la parole au Partenariat Français pour l’Eau, plateforme multi-acteurs (Etat, autorités locales, ONG, secteur privé, recherche et formation). Son message, appelant à la création de réunions politiques intergouvernementales régulières pour le suivi des ODD, a également été porté dans cette même session par l’Allemagne, le Mexique, la Finlande et l’IUCN.
La thématique de l’eau et de l’assainissement est à l’interface des enjeux de l’Agenda 2030, tant pour éradiquer la pauvreté, pour préserver la biodiversité, pour assurer une bonne hygiène, nutrition et santé, et favoriser le développement économique (agriculture, industrie, loisirs). Tout cela doit s’inscrire dans une plus forte cohérence entre l’Agenda 2030 (cadre volontaire) et les cadres existants contraignant (notamment les droits humains à l’eau et à l’assainissement et les conventions internationales sur l’eau de 1992 sur les eaux transfrontières et des lacs internationaux et 1997 sur le droit relatif aux utilisations des cours d’eau internationaux à des fins autres que la navigation).
Pour aller plus loin... Les Forums politiques de haut niveau
ODD6 (gestion de l’eau) - ODD7 (énergie) - ODD11 (ville durable) - ODD12(consommation et production) - ODD15 (vie terrestre)- ODD17 (partenariat) qui est revu chaque année.
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