Gouvernement
L’Agenda 2030 en France
Le site des objectifs de développement durable (ODD)
Publié le 22 juillet 2019
À l’International
Le Forum politique de haut niveau (FPHN) est l’enceinte des Nations unies pour le suivi, à l’échelle mondiale, de la mise en œuvre de l’Agenda 2030 dans chaque pays. Il se réunit à New York du 9 au 18 juillet 2019. Les thèmes privilégiés lors de cette rencontre seront l’éducation de qualité (ODD4), le travail décent et la croissance économique (ODD8), les inégalités (ODD10), le climat (ODD13) et la paix, la justice et les institutions efficaces (ODD16) ainsi que les partenariats (ODD17). Suivez chaque jour la délégation française en direct de New York !
Le premier jour du FPHN, l’événement parallèle organisé par ATD Quart Monde et l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) a réuni des fervents de la participation des personnes vulnérables dans la mise en œuvre des Objectifs de développement durable. Après une introduction de Mr. Mansour Ndiaye, du Programme des Nations unies pour le développement, l’ONG “Participate” et l’IRD ont présenté des recherches dans lesquelles les publics vulnérables sont investis. Puis Professeur Robert Walker d’Oxford University a présenté les résultats de la recherche conduite avec ATD Quart Monde sur « les dimensions cachées de la pauvreté ». Conformément à sa méthodologie, des personnes qui ont l’expérience vécue de la pauvreté ont présenté leur participation aux travaux de recherche pour exprimer les conditions de sa mise en œuvre et les transformations produites. Puis une séance de travail en petits groupes a donné des pistes d’action pour utiliser les 9 dimensions de la pauvreté élucidées par la recherche.
A la veille de l’ouverture du FPHN, son Excellence Inga Rhonda King, présidente du conseil économique et social, a reçu une délégation du mouvement ATD Quart Monde de France, Canada, Espagne, de Bolivie, Tanzanie, car elle avait remarqué la participation effective de personnes qui ont l’expérience de la pauvreté dans nos pratiques et notre plaidoyer ONUsien. Ce qu’elle souhaite promouvoir. Elle a été touchée par le dialogue rapportant les efforts de résistance constants qui sont nécessaires pour survivre dans la pauvreté, alors que ces efforts ne sont jamais reconnus. Le lendemain, en séance d’ouverture du FPHN, elle a mentionné cette rencontre comme particulièrement inspirante en rapportant les paroles d’une personne vivant dans la pauvreté « Nous ne voulons plus que l’on décide à notre place, que les choses soient faites sans nous, il faut les faire avec nous ».
Pour aller plus loin... Conférence internationale sur les dimensions cachées de la pauvreté OCDE
Le Forum politique de haut niveau commence par la revue de l’ODD4 : « Éducation de qualité ». La session a permis de réaffirmer qu’il existait une crise de l’apprentissage au niveau mondial avec des performances faibles en lecture et mathématiques des jeunes alors que la proportion des enfants scolarisés s’améliore. Elle a réaffirmé la nécessité de transformation du système éducatif pour viser une plus grande inclusivité et en particulier prendre en compte les enjeux de genre et de développement durable dans l’éducation.
Les inter-relations entre ODD ont été mises en évidences, notamment le lien important entre éducation et alimentation et santé. La France a permis à Sulitest de présenter sa contribution aux Objectifs de développement durable. Jean-Christophe Carteron, président du Sulitest et directeur de la responsabilité sociétale de Kedge Business school a ainsi pu affirmer le rôle prépondérant de l’enseignement supérieur dans l’atteinte des Objectifs. Présent dans 68 pays, le sulitest permet d’évaluer les connaissances et les compétences des étudiants de l’enseignement supérieur relatives au développement durable. Il doit contribuer à rendre les étudiants des acteurs du changement nécessaire aux transitions. Il permet également d’établir une cartographie des connaissances au niveau mondiale sur les ODD.
Pour aller plus loin... Point d’étape 2019 de la France pour la mise en œuvre de l’Agenda 2030
Pour aller plus loin... Rapport Sulitest 2019 pour le FPHN
UNITAR et l’UNSSC ont lancé la nouvelle plateforme SDG : Learn. Cette initiative des Nations Unies vise à proposer aux particuliers et aux organisations des solutions d’apprentissage pertinentes et approfondies sur des thèmes du développement durable. C’est une passerelle unique avec une multitude de produits et services d’apprentissage liés aux ODD, notamment la FAO, l’IIDD, SDG Academy… et Sulitest !
Pour aller plus loin... La plateforme SDG : Learn
Pour aller plus loin... Compte rendu du 9 juillet au FPHN (en anglais)
La revue des avancés sur l’ODD8 sur le travail décent et la croissance économique a débuté par un constat : une croissance économique et une productivité du travail en hausse mais disparate en termes de distribution. Un accent a été porté sur deux facteurs d’hétérogénéité : le genre et la jeunesse. Il a ainsi été mentionné que les jeunes ont trois fois plus de chance d’être sans emploi que les autres adultes dans les pays en voie de développement. L’ensemble des panélistes ont mis en évidence les liens entre ODD et insistent sur le fait que l’ODD8 est stratégique pour la réaliser de l’ensemble de l’Agenda 2030.
La révolution numérique a été présenté comme la fois une opportunité pour encapaciter les personnes dans leurs droits et leur capacité d’actions mais peut également exclure les personnes n’ayant pas les compétences nécessaires. Le lien a donc été fait avec la transformation du système éducatif et de la formation tout au long de la vie des personnes. En outre, le bien-être au travail est également une condition sine qua none pour avoir des travails décents comme l’équité salariale (distribution des salaires en fonction des missions et une égalité salariale femme-homme) et la lutte contre les discriminations relatives au genre, à l’orientation sexuelle et l’âge.
L’organisation internationale du travail a publié ce jour à Genève un rapport sur l’ODD8 pour faciliter le passage à l’action. Il permet de produire un état des lieux sur les 12 cibles de l’ODD8 ainsi que les inter-relations avec les autres ODD à différentes échelles. Ce rapport promeut la transformation institutionnelle et des politiques publiques ainsi que le renforcement du dialogue social afin de modifier les trajectoires en cours pour atteindre les cibles de l’ODD8.
Pour aller plus loin... Rapport de l’Organisation internationale du Travail sur l’ODD8
La France a ainsi mis en avant le rôle de l’emploi durable et de qualité durable dans la protection des personnes afin de générer une croissance plus soutenue et plus inclusive. La stratégie qui vise à libérer le potentiel de notre économie dans une démarche inclusive est fondée sur la réforme du marché du travail, le dialogue social, la transformation des compétences et du système éducatif et la future réforme de l’assurance chômage. La transition écologique doit également être au cœur de la réforme de notre système productif. La transition juste est également un enjeu majeur qui constitue une priorité d’action et de travail au niveau national comme international tout comme la réduction des inégalités. Quatre priorités ont été rappelées : la lutte contre les inégalités femmes-hommes, l’accès universel à la protection sociale, l’accompagnement de la transition numérique et la prise en compte de la transition écologique.
Retrouver l’intervention de Stéphane Bernaudon, Commissariat général au développement durable
Évènement parallèle proposé par France Volontaires avec le soutien de la France
France Volontaires et ses partenaires internationaux de Volunteer Groups Alliance (VGA) ont organisé le 10 juillet 2019 un événement parallèle, coparrainé par la France et le Pakistan, sur le thème : « Connecter les peuples, inspirer l’action : le rôle des volontaires pour l’inclusion et l’égalité dans la réalisation des ODD ». Cet événement, qui a rassemblé une soixantaine de participants, organisations de volontariat et bénévolat (United Way, IAVE, VSO, UNV), membres de la société civile (ATD Quart Monde, Caritas), et représentants d’État comme le Canada, le Danemark, la France, le Mexique, le Panama et la Russie, a permis de montrer comment les volontaires contribuent à connecter les peuples et les communautés aux ODD afin de renforcer l’appropriation locale de l’Agenda 2030.
Vincent Jéchoux, responsable du développement durable à la Mission Permanente de la France auprès des Nations unies a expliqué que « la France inscrit la mise en œuvre des ODD dans une dynamique la plus participative possible, avec le souhait d’impliquer la jeunesse ». Elle soutient le volontariat international : environ 20 000 Français se mobilisent chaque année via le Volontariat pour participer à des actions de développement et de solidarité partout dans le monde sur des périodes variant de quelques semaines à plusieurs années. Parallèlement, « la France soutient le développement du volontariat national dans les pays partenaires grâce à son opérateur France Volontaires ». Vincent Jéchoux s’est félicité du fait que de plus en plus de pays reconnaissent la contribution des volontaires dans leurs revues nationales volontaires, et ainsi améliorent la mise en œuvre des ODD, comme le Burkina Faso, le Cameroun, le Cambodge, la Côte d’Ivoire et le Ghana, notamment grâce aux efforts de France Volontaires.
Flora, volontaire franco-mauritanienne actuellement en mission en Tunisie au sein de l’Association de sauvegarde de l’Oasis de Chenini (ASOC), envoyée par le Centre d’Actions et de Réalisations Internationales, a pu porter la voix des volontaires. Impliquée dans le projet TERO, financé dans le cadre de l’initiative EU Aid Volunteers et coordonné par France Volontaires, elle a pu livrer son témoignage sur la contribution des volontaires à l’ODD13 sur la résilience et la lutte contre les changements climatiques, notamment grâce à la complémentarité entre volontariat local et volontariat international. Flora a insisté sur la perspective unique apporté par les volontaires, leur engagement au niveau local, au plus près des communautés, tout en appelant à davantage de soutien et reconnaissance pour le volontariat.
Lire les recommandations portées par VGA auprès des États membres .
Pour aller plus loin... France Volontaires
L’initiative HESI (Higher Education Sustainability Initiative), qui regroupe 8 entités onusiennes et une quarantaine de réseaux académiques du monde entier est depuis 3 ans la vitrine officielle de l’enseignement supérieur. Pour rappel, HESI a été la plus grande contribution volontaire de la conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20).
Près de 500 personnes ont assisté à notre conférence annuelle où ont été abordé les priorités en matière de développement durable dans l’enseignement supérieur (politiques publiques, classements et autres outils de mesure de la performance durable, engagement étudiants…).
Le sulitest a organisé une session du Quiz de sulitest lors de laquelle les participants ont pu de façon interactive se confronter autour des ODD.
Nous avons aussi pu présenter les tendances de l’intégration des ODD dans l’enseignement supérieur avec l’étude SDG Accord (1045 signataires dans 85 pays) et annoncé l’initiative Global Climate Emergency Letter lancée par le PNUE, Second Nature et the alliance for sustainability leadership in education (EAUC). Aujourd’hui signée par 63 établissements d’enseignement supérieur s’engageant notamment à la neutralité carbone (2030 ou 2050) ainsi que l’intégration et l’action pour le climat (pédagogie, recherche et campus). Pour info, cette initiative est la continuité de la campagne « we are still in » lancée aux États-Unis après la décision du gouvernement fédéral de se retirer de l’Accord de Paris.
Enfin, les International Green Gown Awards ont été remis par EAUC. Parmi les nominés, 2 établissements français se sont distingués : Grenoble École de Management et l’ENSTIB de l’Université de Lorraine.
Pour aller plus loin... Compte rendu de la journée du 10 juillet (en anglais)
Quinze experts internationaux indépendants ont été mandatés pour concevoir le Rapport mondial sur le développement durable(GSDR) en vue du Sommet des chefs d’État relatif à l’Agenda 2030 en 2019. Il vise à renforcer l’interface science/politique pour atteindre les 17 Objectifs de développement durable. La plupart des pays qui se sont exprimés souhaitent que ce rapport soit une référence pour le prochain sommet et la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour les 4 prochaines années.
La présentation du rapport a mis en évidence que seules quelques cibles sur les 169 pourront être atteint avec les trajectoires prises actuellement. En outre, les inter-relations entre les ODD ont été mises en exergue comme un défi de l’action dans les prochaines années : comprendre les compromis entre ODD, mettre en avant les co-bénéfices et instaurer des cercles vertueux. Le rapport identifie les apports de la science à l’atteinte des ODD autour de 3 enjeux : un agenda partagé pour guider la science et la technologie (référentiel, expertise internationale...), le développement de la science de la durabilité (réforme des institutions, mobilisation de la connaissance et éducation au développement durable) et la promotion des partenariats pour accompagner la transformation (capacité scientifique dans les Suds, recherche sociétale).
Jean-Paul Moatti, président-directeur général de l’Institut de recherche pour le développement et membre du groupe d’experts indépendants en charge du GSDR, est intervenu en séance pour alerter sur le fait que nous ne sommes pas ’dans le bon rythme pour atteindre la plupart des 169 cibles des ODD mais pour des enjeux essentiels comme la réduction des inégalités, la perte massive de biodiversité, la hausse des émissions de gaz à effet de serre qui alimentent le changement climatique ou l’aggravation de l’empreinte écologique des modes de production et de consommation des économies avancées, nous constatons des tendances régressives qui menacent de faire échouer tout l’agenda 2030’. Il a encouragé à évaluer le développement par des mesures alternatives au produit intérieur brut pour réorienter les financements des énergies fossiles vers des secteurs d’avenir qui pourraient être promu au travers d’un label. Il a conclu son intervention sur l’urgence et la nécessité de renforcer les capacités scientifiques du continent africain, notamment en orientant une partie de l’aide au développement publique comme privée sur l’enseignement supérieur.
Retrouvez le début de l’intervention de Jean-Paul Moatti sur Twitter ici.
La session a permis de renforcer l’idée qu’il est nécessaire de placer la science et l’innovation davantage au cœur de l’action pour l’Agenda 2030 notamment en investissant dans l’enseignement supérieur et la recherche. Cette dernière doit également accélérer son développement dans le champ interdisciplinaire pour faire émerger la « sustainability science » (science de la durabilité) visant à produire des solutions facilitant la transition vers le développement durable et à mieux comprendre les phénomènes complexes qui relèvent d’interrelations entre les différents ODD. Ceci a des conséquences directes sur les indicateurs à mesurer et devrait influencer et infléchir de façon significative la programmation européenne et française de la recherche.
Pour aller plus loin... Intervention de Jean-Paul Moatti au FPHN 2019
La session sur l’ODD10 « réduire les inégalités » a permis de réaffirmer l’enjeu des inégalités de richesse et de revenus qui s’accroissent entre les 40% les plus pauvres et les 1% les plus riches. Ces inégalités sont également hétérogènes entre femmes et hommes : 40 % des femmes n’ont pas de capacité de décision au sein de leur foyer ou dans la sphère professionnelle. En outre 50 % des personnes vivant dans l’extrême pauvreté sont des enfants de moins de 14 ans. La réduction des inégalités est donc multi-dimensionnelle et toute politique doit être en capacité d’inclure l’ensemble de ces groupes cibles.
Les panéllistes ont également mis en avant les discriminations accrues par les lois ou les politiques publiques, qui touchent certains groupes marginalisés tel que les communautés LGBTQ+ (Lesbienne, gay, bi, trans, queer). Ces discriminations ont des conséquences sur la santé, le logement ou le bien-être des individus. C’est également le cas pour les personnes exclus économiquement qui ne sont bien souvent pas pris en compte dans l’élaboration des politiques publiques et qui sont les premiers à être pénalisées.
ATD quart monde a porté la voix de la France lors de cette session pour mettre en avant les dimensions cachées de la pauvreté. Les inégalités monétaires conduisent à d’autres inégalités de toute nature et peuvent priver d’accès aux droits, tels que le droit à l’éducation, au logement décent, à la santé, mais aussi à la justice etc. Lorsqu’une frange de la population cumule le non accès aux droits, elle tombe dans l’extrême pauvreté. Le cumul des inégalités a donc un impact sur la nature des injustices qu’elles produisent. L’indicateur de l’agenda 2030 pour la réduction des inégalités monétaires n’est donc pas assez exigeant. Les États devraient se donner des cibles quantitatives et qualitatives précises, claires et transparentes.
Aujourd’hui, dans le monde, la concentration des inégalités est incompatible avec la mise en œuvre des Objectifs de développement durable. Elle est également incompatible avec une transition écologique et environnementale solidaire. C’est pourquoi ATD quart monde a appelé que l’ODD10 soit pleinement réalisé. Pour cela, il faut respecter l’exigence transversale de « ne laisser personne de côté » et de « commencer par les personnes les plus vulnérables ».
Retrouvez l’intervention de Geneviève Tardieu pour ATD Quart monde
Le groupe majeur des femmes a distribué des foulards rose afin de marquer les discriminations dont souffrent les femmes dans les processus économiques et politiques.
Pour aller plus loin... Intervention d’ATD quart monde
Pour aller plus loin... Point d’étape 2019 de la France pour la mise en oeuvre de l’Agenda 2030
Le deuxième événement organisé par ATD Quart Monde lors du Forum politique 2019 s’est déroulé le 11 juillet. Sous forme d’un atelier de formation intitulé : Participatory Approaches towards Leaving no one behind, cet événement très interactif a rassemblé de nombreux partenaires détenant chacun des savoir-faire dans le domaine de la recherche participative. Parmi eux, Oxford University, le réseau Participate, Civicus, Action for Sustainable development…
Ces approches participatives ont pour objectif d’inclure le plus possible les groupes qui sont souvent exclus et de mettre en œuvre le principe de ne laisser personne de côté, ce qui consolide la démocratie. Cette démarche renforce la capacité d’autonomie des personnes concernées, ce qui illustre parfaitement le thème du Forum de cette année : « Encapaciter les personnes et assurer l’inclusivité et l’équité ».
Cet atelier a été conduit de façon interactive et il a permis à des personnes très différentes de s’exprimer, y compris en langage des signes. Au nom du Mouvement ATD Quart Monde, ce sont Rachel Bray, professeur d’université à Oxford et Roxana Pertona Quispe Yurja, militante Bolivienne ayant l’expérience vécue de la pauvreté, qui ont présenté la recherche sur « Les dimensions cachées de la pauvreté ». Elles ont développé la méthodologie du Croisement des savoirs utilisée dans cette recherche, et les transformations qui en ont découlé dans 6 pays (Bolivie, Tanzanie, Bangladesh, France, Royaume-Uni et USA).
Pour aller plus loin... Rapport sur les dimensions cachées de la pauvreté
Pour aller plus loin... Rapport sur le cas de la Bolivie « Nous les pauvres, devenons-nous rester sous silence? »
Pour aller plus loin... Rapport sur le cas des Etats-Unis “The multidimensional aspects of poverty - Pushed to the bottom : the experience of poverty in the U.S.”
Pour aller plus loin... Compte rendu du 11 juillet au FPHN (en anglais)
La délégation s’est retrouvée en début de matinée pour stimuler ses méninges et participer au quiz Objectifs de développement durable proposé par le Sulitest. Quatre équipes se sont affrontées dans la bonne humeur sur des questions relatives à l’ODD5 égalité des sexes, ODD12 production et consommation durables, ODD2 sur l’agriculture et l’alimentation et enfin ODD8 sur le travail décent.
Le sulitest, soutenu par les Nations unies et l’initiative de l’enseignement supérieur (Higher Education Sustainability Initiative) permet à tout un chacun de tester ses connaissances, compétences et mentalités sur le développement durable au travers de la matrice des Objectifs de développement durable.
Pour aller plus loin... Vers le Sulitest
Pour aller plus loin... Raising and mapping awareness of the global goal
Ce vendredi 12 juillet 2019 a été l’occasion de réunir un panel de haut niveau pour discuter des moyens de lutte contre les changements climatiques et le passage à l’action en faveur du climat. Il a été réaffirmé le besoin de réduire de 45% les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 et d’atteindre la neutralité carbone comme s’y est engagée la France en 2050. L’accent a été mis autant sur les mesures d’adaptation que sur les mesures d’atténuation en soulignant la nécessité du passage à l’action et du financement.
La ministre de l’Environnement du Chili et présidente de la COP 25 a appelé à avoir de l’ambition pour la mise en œuvre, un marché carbone unifié, l’usage de la science pour répondre aux défis, des initiatives concrètes et le changement d’échelle. Elle a mis l’accent sur les liens avec l’agriculture et la forêt ainsi que l’océan, tout en identifiant la question du genre comme un levier stratégique pour l’action.
D’autres panélistes ont mis en évidence la nécessité d’utiliser les données pour mieux comprendre les inter-relations entre ODD ainsi que de bâtir des capacités à intégrer les enjeux climatiques dans les décisions et les politiques publiques.
Jennifer de Temmerman, députée du Nord a porté la voix de la France lors de cette session. Elle a réaffirmé le leadership de la France sur les questions climatiques avec l’ambition de la neutralité carbone en 2050 qu’elle promeut aux échelles européennes et internationales. Le rôle du Haut Conseil pour le climat a été promu dans son rôle de conseil et d’évaluation. C’est une transition juste qui est visée, pour ne pas faire retomber le poids de la transition énergétique sur les plus faibles. La France a également mis en avant ses investissements en France et à l’étranger en la matière.
Retrouvez l’intervention de Jennifer de Temmerman, députée du Nord
Retrouvez l’intervention de Fabien Gouttefarde, député de l’Eure
Pour aller plus loin...Point d’étape 2019 de la France pour la mise en oeuvre de l’Agenda 2030- Droits humains et Agenda 2030 : ne laissez personne de côté
Le 12 juillet 2019, un événement intitulé « Human rights and the 2030 agenda, leaving no one behind while accelerating SDGs implementation » était organisé de manière conjointe par l’Office du haut commissaire des Nations unies pour les droits humains et l’Institut danois des droits humains.
Les 17 objectifs de développement durable (ODD) proposent un modèle pour une société plus juste, équitable, inclusive et durable. Leur caractère universel, contrairement aux anciens Objectifs du millénaire pour le développement, renforce les liens entre les droits de l’Homme et les droits fondamentaux mis en avant par l’Agenda 2030. Au sein de l’Union européenne, les cibles des ODD peuvent être rapprochées de manière pertinente avec la Carte des droits fondamentaux. Mettre en avant ces liens et développer pour cela des outils à la manière du Danish Institute contribuent à augmenter l’efficience et la cohérence des politiques, mais aussi facilitent le rapportage.
Malheureusement, de la même manière que l’on assiste à la remise en cause de certains droits fondamentaux, l’atteinte des ODD reste problématique dans l’état d’avancement actuel. C’est pourquoi pour les organisations présentes, l’ODD10 demeure fondamental. Aussi longtemps que les inégalités persisteront, les droits humains resteront fragiles et l’objectif louable de ne laisser personne en chemin compromis.
Pour aller plus loin... Compte rendu du 12 juillet au FPHN (en anglais)
A l’invitation du Syctom, premier opérateur public européen de traitement des déchets gérant chaque année 2,3 millions de tonnes de déchets ménagers sur le territoire du Grand Paris, une partie de la délégation française s’est retrouvée autour de la question du traitement des déchets au sein des Objectifs de développement durable.
Parmi les sujets abordés : la nécessaire territorialisation des solutions de traitement, le défi de l’économie circulaire et les avancées contenues dans le projet de loi anti-gaspillage pour une économie circulaire qui sera débattu à la rentrée, notamment le cas particulier des plastiques non recyclables, …
La présence d’un représentant du programme des Nations-unies pour le développement a permis de passer en revue les portes d’entrée pour faire émerger la question du traitement des déchets au bon niveau international.
Ludovic Mollier, Institut de recherche pour le développement (IRD) Évènement du Sustainable development solution network
Réel changement vis-à-vis des Objectifs du millénaire pour le développement, les Objectifs de développement durable sont définis comme « indivisibles » et nous invitent à penser les interactions positives et négatives entre-eux mais également à prendre en compte les impacts qu’une activité dans un pays peut avoir dans un autre pays à l’autre bout du monde. Il nous faut dans ce sens, pouvoir intégrer ces impacts qui se sont intensifiés avec la mondialisation, et cela tout au long des chaînes de valeur d’un produit tel que le soja, le cobalt, l’huile de palme, si nous voulons porter réellement l’ambition de l’Agenda 2030.
Reste à pouvoir identifier et quantifier sur des bases scientifiques solides ces « externalités négatives » dans leurs dimensions multiples, qu’elles soient climatiques, environnementales, sociales, économiques ou en termes de droit humain. Des données existent mais restent partielles pour nous permettre de pouvoir mesurer ces impacts sur la durée, et avoir les connaissances scientifiques nécessaires pour prendre des décisions éclairées. Le renforcement de la science interdisciplinaire et des programmes de coopération scientifiques internationaux, ainsi que notamment des capacités de recherche des pays en développement, s’avère dès lors essentiel.
Cette lumière une fois faite, l’enjeu sur le modèle de gouvernance et les modalités d’actions collectives à même de pouvoir intégrer ces externalités, reste à aborder avec courage et détermination.
Un évènement parallèle ayant en somme offert un temps d’échange passionnant et des discussions un peu vertigineuses au cœur de la complexité de l’agenda 2030 et de son ambition « transformative ».
Affaire à suivre !
Pour aller plus loin... Rapport 2019 du Sustainable Development Solution Network
L’ouverture du segment ministériel du Forum politique de haut niveau a également été marquée par l’arrivée du chef de la délégation, Thomas Lesueur, délégué interministériel et commissaire général au développement durable. Après le discours inaugural, prononcé pour la première fois dans la salle de l’Assemblée générale des Nations unies, Thomas Lesueur a accueilli la délégation française et félicité l’engagement des acteurs en faveur des Objectifs de développement durable.
Le commissaire a pu ensuite échanger avec les parlementaires sur la place de l’Agenda 2030 dans l’évaluation des lois et projets et dans la mobilisation politique en faveur de la transition écologique et solidaire.
La journée s’est terminée par la réception de l’ambassadeur pour le 14 juillet au consulat général de France.
Pour aller plus loin... Compte-rendu FPHN du 16 juillet (en anglais)
Chaque année, les pays sont invités à présenter une revue nationale volontaire (RNV) des actions mises en œuvre pour implémenter l’Agenda 2030. En 2018, une revue locale volontaire a été publiée pour la première fois par une ville, New York, créant ainsi un mouvement de collectivités se prêtant à cet exercice.
Dans le cadre du side-event “Local Action for Global Commitments”, une conférence sur les RNV était organisée le 17 juillet 2019. A travers les partages d’expérience des villes d’Helsinki (Finlande), New York (États Unis), Barcarena (Brésil), Kitakyushu (Japon), Buenos Aires (Argentine) et de la région de Wales (UK), cet échange fut l’occasion de comprendre les motivations de ces collectivités locales pionnières :
Pour aller plus loin... Compte rendu du FPHN du 17 juillet (en anglais)
Le débat général lors du Forum politique de haut niveau donne l’occasion aux pays membres d’exprimer leur positionnement vis-à-vis de l’Agenda 2030, du Forum politique et des Objectifs de développement durable examinés.
Dans sa déclaration, la France a réaffirmé son ambition et son engagement dans l’Agenda 2030 et l’Accord de Paris et a salué l’engagement de l’ensemble des parties prenantes. Cet engagement est retranscrit dans les points d’étape que la France produit en vue du Forum, en particulier sur les ODD examinés à cette occasion.
Elle a mis en évidence la nécessité d’une approche multilatérale forte, efficace et responsable, en déclarant comme priorité la lutte contre les inégalités. Pour cette raison, la France a choisi ce thème pour sa présidence du G7. Elle a identifié des priorités en termes de méthode pour renforcer la coordination entre États, partenaires sociaux et société civile, et en termes de thématiques, telles que l’égalité entre les femmes et les hommes, ou l’intégration de la Transition écologique au cœur du modèle sociétal. Ces choix se traduisent dans l’évolution de l’Aide publique au développement (0,55% du revenu national brut) et de l’ambition de neutralité carbone à l’horizon 2050.
Enfin, le rôle important de la société civile a été mis en avant dans la réussite de ce Forum, qu’il est nécessaire de préserver.
Pour aller plus loin... Retrouvez l’intervention de la France
Pour aller plus loin... Le Forum politique de haut niveau
Le Forum politique de haut niveau sur le développement durable 2019 est dédié au thème « Encapaciter les personnes et assurer l’inclusivité et l’équité ». Il sera discuté des Objectifs de développement durable suivant : ODD4 Éducation de qualité, ODD8 Travail décent et croissance économique, ODD10 Inégalités réduites, ODD13 Mesures relative à la lutte contre les changements climatiques, ODD16 Paix, justice et institution efficaces et ODD17 Partenariats.
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