Gouvernement
L’Agenda 2030 en France
Le site des objectifs de développement durable (ODD)
Publié le 13 juillet 2023
À l’International
Le Forum politique de haut niveau (FPHN) est un forum intergouvernemental annuel au cours duquel les pays examinent et rendent compte des progrès accomplis vers la réalisation des Objectifs de développement durable. Le FPHN 2023 se tient du 10 au 19 juillet, sous le thème : « Accélérer la reprise après la maladie à coronavirus (COVID-19) et la mise en œuvre intégrale de l’Agenda 2030 pour le développement durable à tous les niveaux ».
– Energie propre et à coût abordable
Quel est l’impact des crises sur l’accès à une énergie propre et à un coût abordable? Comment accélérer les progrès vers des transitions énergétiques justes ? Comment tirer parti de la dynamique créée par le dialogue de haut niveau de l’Assemblée générale sur l’énergie et mettre en place des initiatives et des partenariats à fort impact ?)
Présentation rapide de la structure
Electriciens sans frontières, ONG de solidarité internationale, lutte depuis 1986 contre les inégalités d’accès à l’électricité et à l’eau dans le monde. Grâce à l’implication de nos 1 200 bénévoles et à nos partenariats avec des acteurs locaux, nous favorisons le développement économique et humain en utilisant les énergies renouvelables.
Nous avons eu la chance d’être invités à parler depuis la chaire France pour témoigner de notre expérience de projets d’accès à l’énergie, dans le cadre de la session dédiée à l’Objectif de Développement Durable 7. L’occasion pour nous de faire entendre notre voix en tant qu’ONG et en tant qu’acteur spécialiste de l’énergie, avec plus de 35 ans d’expérience dans les zones rurales hors réseau à travers le monde.
A mi-parcours de l’agenda 2030 pour les ODD et de l’objectif des 1.5°, les crises actuelles (inflation, guerre en Ukraine, démultiplication des évènements climatiques extrêmes) menacent les progrès faits à date, tout en soulignant l’importance d’une transition verte durable. Certaines zones, comme le Liban, l’Ukraine connaissent aujourd’hui un recul de l’accès à l’énergie avec des conséquences dramatiques pour les populations. Et malgré d’importants progrès, au rythme actuel, 675 millions de personnes resteront sans accès à l’électricité en 2030, la très vaste majorité en Afrique subsaharienne, dans les zones rurales les plus défavorisées. Les plus vulnérables sont également les premiers touchés par les catastrophes climatiques. Pour connecter le dernier km de manière durable, pour que cette transition soit la plus juste et inclusive possible, il nous faut associer aux volontés politiques/étatiques et aux forces du secteur privé la mobilisation des acteurs de la société civile afin de ne laisser personne de côté.
Des solutions propres et abordables existent, et nous les portons à notre petite échelle : micro réseaux communautaires, électrification des centres de santé, des écoles, pompage solaire pour améliorer l’accès à l’eau mais aussi pour plus de récoltes. Elles doivent être soutenues de manière bien plus importante, c’est un enjeu de justice. C’est le message que nous portons auprès des États, des décideurs du secteur privé, et des partenaires de la société civile.
« Mesdames et messieurs,
En tant qu’ONG de solidarité internationale mobilisant les compétences de milliers de bénévoles issus du secteur de l’énergie français depuis plus de 35 ans, nous sommes honorés d’avoir été invités à rejoindre la délégation française pour cet évènement crucial de l’Agenda 2030.
Nous avons vu l’attention croissante portée à l’énergie, devenue un Objectif à part entière en 2015 et plus récemment entendu les appels du Secrétaire Général Mr Antonio Guterres à une révolution des énergies renouvelables pour je cite « l’action climatique, la sécurité énergétique et pour fournir de l’électricité propre aux centaines de millions de personnes qui en sont actuellement privées ». Nous nous réjouissons également que leur financement pour les pays en développement et émergents soit en tête des priorités de la stratégie française d’investissement solidaire, annoncée par Emmanuel Macron à l’issue du conseil présidentiel du développement le 5 mai dernier.
En tant qu’ONG, nous pouvons contribuer aux échanges en portant la voix d’un acteur de la société civile qui mène chaque année une centaine de projets dans les zones rurales isolées du réseau électrique à travers le monde. Au Sahel, nous appuyons la diffusion à bas prix de pompes solaires, avec un suivi dans la durée, pour les petites et petits maraichers. Ils sont les premiers à subir les impacts du changement climatique, rendant la pluviométrie irrégulière, alors qu’ils n’y ont pas contribué. Les pompes leur permettent de ne plus en dépendre pour l’irrigation, de faire plus de récoltes, et donc d’améliorer leur résilience, dans une démarche d’adaptation. Les impacts sont là et mesurés : pour les femmes ce sont des corvées d’eau divisées par 4, et ce sans polluer. Mais à l’achat, une pompe solaire est plus couteuse qu’une motopompe. Alors il est essentiel de subventionner les plus vulnérables, les plus pauvres pour qu’ils puissent en bénéficier. C’est ce que nous mettons en place, avec des ONG locales, et en appuyant un opérateur privé à cibler ce public
Pour fournir de l’énergie propre aux 675 millions de personnes qui en sont encore privées, principalement situées en Afrique subsaharienne, il faut certes les capacités du secteur privé pour la diffusion à large échelle de kits solaires, de mini réseaux, pour répondre aux besoins individuels, ceux du foyer, mais, pour ne « laisser personne de coté », il faut également des micro réseaux électriques communautaires, qui proposent une gamme de services, adaptés aux moyens de chacun, y compris des plus pauvres. Nous identifions actuellement des modèles économiques vertueux qui permettent de prendre en charge les couts de l’accès à l’énergie pour les services publics que sont l’école, le centre de santé au sein du village. Nous le voyons sur place, c’est par l’amélioration de ces services difficilement rentables que l’énergie peut réellement transformer le développement humain et social des communautés.
Enfin, lorsque nous intervenons en réponse à une situation d’urgence, nous cherchons à « mieux reconstruire », et là aussi nous sommes persuadés que les solutions renouvelables décentralisées sont une réponse pour : sécuriser l’accès à l’énergie des services essentiels, mais aussi pour réduire les factures d’énergie et contribuer à la décarbonation du mix énergétique, c’est ce que nous avons mis en place à la Dominique suite à l’ouragan Irma, au Liban après l’explosion du port de Beyrouth, et bientôt en Ukraine.
Mesdames et messieurs, il est encore temps d’inverser la tendance, et d’assurer un accès universel à une énergie propre et abordable d’ici 2030. Pour que cette transition soit la plus juste et inclusive possible, il nous faut associer aux volontés politiques, étatiques et aux forces du secteur privé la mobilisation des acteurs de la société civile. Je vous remercie. »
(Comment promouvoir le développement industriel, l’innovation et l’infrastructure durable pour passer à la vitesse supérieure en matière de redressement, de résilience et de promotion des objectifs de développement durable).
« Merci Madame la modératrice / Monsieur le modérateur,
Selon le dernier rapport du UN-SDSN, la France est en bonne voie pour atteindre la majorité des cibles de l’ODD 9 à horizon 2030 et nous nous en réjouissons. Elle montre notamment des résultats encourageants en matière d’innovation par rapport à son niveau d’investissement en recherche et développement et sur la qualité de ses infrastructures.
Cependant, des défis demeurent pour la pleine réalisation de l’objectif et le secteur privé joue un rôle tout particulier dans la construction d’infrastructures résilientes ou dans la promotion d’une industrialisation inclusive et durable. Une transformation de l’appareil productif et des infrastructures est nécessaire pour allier développement économique, faible utilisation des ressources et adaptation au changement climatique. L’accélération de la transition écologique et sociale est fondamentale pour ne laisser personne de côté et pour permettre au secteur industriel de se repenser. Cet effort a pour objectif de transitionner vers un monde résilient et durable. L’atteinte de l’ODD 9 est intimement liée à l’atteinte de l’ODD 13 et à la mobilisation des entreprises pour penser leur responsabilité sur l’ensemble de leur chaîne de valeur : les questions environnementales, comme les Droits de l’Homme, ne connaissent pas des frontières.
L’accompagnement vers la formation, le développement de compétences et l’anticipation des besoins futurs sont centraux pour assurer une transition juste et efficace. Il faut former tout au long de la vie et dès le plus jeune âge, des étudiants aux salariés. Pour ce faire, la mobilisation de tous les acteurs est essentielle : secteur public, secteur privé et société civile. L’atteinte de l’ODD 9 est particulièrement indissociable de celle de l’ODD 17.
Le français, langue officielle de l’ONU, et l’espace de la francophonie représentent une opportunité unique pour créer des ponts entre des personnes de pays différents se réunissant autour d’une langue commune et pour favoriser le développement de compétences et la transdisciplinarité autour de l’atteinte de plusieurs ODD. C’est pourquoi le Pacte mondial – Réseau France, en collaboration avec le Pacte mondial des Nations unies et le Ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, lancent un programme d’accélération de compétences sur les enjeux de développement durable en Afrique francophone. Cet accélérateur permettra de favoriser l’accès aux connaissances en matière de RSE aux entreprises de la région, de partager des bonnes pratiques et de porter la réalisation l’Agenda 2030 dans un cadre multilatéral. »
ECOSOC : les participants au forum politique pour le développement durable se mobilisent pour doper l’accès à l’énergie propre et encourager l’innovation
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