En route vers un avenir durable : La Semaine Européenne de la Mobilité 2024

Publié le 27 août 2024


En Europe En France

L’édition de la Semaine Européenne de la Mobilité (SEM) 2024 se tiendra du 16 au 22 septembre comme chaque année. Juan Caballero, coordinateur européen de l’évènement, présente les enjeux de la mobilité en Europe valorisés lors de ce temps fort.

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Quels sont les principaux enjeux, notamment au regard des politiques publiques, que porte l’Europe à travers la semaine européenne de la mobilité ?

Depuis le début de la campagne à l’initiative de la Commission Européenne en 2002, des pratiques ont évolué dans le domaine de la mobilité urbaine : certains enjeux sont nouveaux tandis que d’autres sont toujours d’actualité, comme la réduction des émissions des gaz à effet serre, la diminution de la pollution sonore et de l’air dans les zones urbaines. La SEM est l’occasion d’évoquer la création de villes plus saines et habitables, la promotion de l’activité physique et un mode de vie plus équilibré. De nouveaux concepts sont apparus comme les Plans de Mobilité Urbaine Durable et la gestion de la mobilité comme une responsabilité partagée avec les entreprises pour assurer plus d’inclusion et d’accessibilité pour toutes et tous. Sans oublier l’objectif de la fin des accidents de la route !

Quelle plus-value de porter ces enjeux à l’échelle européenne ?

Eurocities, qui coordonne le Secrétariat Européen de la campagne, s’est construit sur la base des échanges d’expériences entre villes de différents pays en Europe. Les enjeux et défis de la mobilité urbaine durable sont à nuancer au regard de chaque contexte local, mais ils sont les mêmes partout, et les solutions peuvent être trouvées grâce à la réflexion collective et aux initiatives des collectivités locales.

Par ailleurs, un cadre légal européen est nécessaire pour accompagner les collectivités à développer leurs politiques publiques de mobilité durable, comme par exemple, les types de véhicules permis dans le marché européen. La SEM est un moment idéal pour évoquer tous ces enjeux et sensibiliser au niveau local aux grands défis partagés partout en Europe.

Est-ce qu’il y a des partenaires traditionnels de la SEM ?

Plusieurs types de partenaires sont présents chaque année : les écoles, les associations de voisins, les groupes de personnes à mobilité réduite ou encore les groupes culturels et sportifs. Certains partenaires sont plus récents et assoient leur légitimité : les commerces locaux, les nouveaux professionnels comme les influenceurs sur les réseaux sociaux, sans oublier les médias traditionnels. Une attention est portée aux sollicitations pour des partenariats qui présentent un intérêt commercial plutôt qu’une ouverture sur les enjeux de la mobilité.

A l’échelle européenne, des acteurs sont-ils particulièrement engagés ?

Au niveau de la coordination européenne, nous travaillons étroitement avec la fédération européenne des cyclistes (ECF), l’union international des transports publiques (UITP) et la fédération internationale des piétions (IFP).

Concernant les pays les plus impliqués dans la SEM, l’Autriche et l’Espagne comptent toujours le plus grand nombre de collectivités dans la campagne de la SEM, mais il y a aussi la Pologne, la Hongrie, l’Allemagne, le Portugal et la Slovénie. En dehors de l’Union Européenne, la Turquie est de loin le pays qui organise le plus d’évènements durant la campagne de la SEM.

Observez-vous des spécificités dans la nature des engagements en fonction des pays ?

En général, les pays scandinaves et les pays de l’Est et Sud-est recensent une moindre participation. Par contre, des pays comme l’Ukraine sont toujours actifs, même si plus timidement. Les actions de sensibilisation dans les écoles fonctionnent bien dans certains pays, tandis que chez les autres, les mesures pérennes sont plus importantes. Tous les gestes comptent !

Pouvez-vous nous partager des actions innovantes en 2023 qui pourraient inspirer des porteurs de projet cette année ?

L’année passée, Budapest nous a impressionné avec tout un week-end sans voitures et ses actions pour promouvoir les déplacements au travail à pied et à vélo. La piétonisation, l’accessibilité et la sécurité ont été au centre du projet de Budapest, tout comme la promotion des véhicules électriques.

La ville autrichienne d’Innsbruck avait quant à elle mis l’accent sur l’inclusion et la promotion de l’utilisation des transports publics. La participation citoyenne a été indispensable pour favoriser les moyens de transports plus propres et réduire la dépendance de la voiture privée comme principal moyen de locomotion.

Amadora, tout près de Lisbonne, a amélioré l’accessibilité des places et espaces publics et a imposé des mesures pour réduire le trafic des voitures. La participation d’un public jeune a été essentielle pour les succès des projets menés à Amadora.

Quels attendus pour l’édition 2024, autour de combien de pays engagés dans la SEM ?

Cette année, l’accent est mis sur la notion d’espace public partagé. Le thème phare se base sur quatre piliers : redécouvrir l’espace public avec le respect d’autrui, repenser ensemble l’espace public, les rues scolaires et les rues plus sûres.

Nous attendons plus de 40 pays et plus de 3.000 collectivités locales qui rejoindront la campagne en septembre 2024.

Comment des pays très engagés s’appuient sur la SEM pour des changements à long terme ?

Un exemple très concret, l’Espagne : depuis les débuts de la campagne dans les années 2000, la coordination demandait à ce que les mesures mises en place dans le cadre de la SEM deviennent obligatoires afin de laisser un impact à long terme dans ses rues.

La Grèce quant à elle, a profité de la campagne pour développer un réseau de villes qui travaillent sur la mobilité durable pendant toute l’année.

Aujourd’hui quels sont les leviers pour engager un plus grand nombre de pays et un plus grand nombre de porteurs de projet dans chaque pays ?

Bien que la SEM soit une initiative déjà bien connue partout en Europe et ailleurs (des pays comme l’Argentine ou la Corée du Sud s’engagent), notre objectif est l’augmentation du nombre total de collectivités mobilisées dans un pays, car tout territoire présente des défis de mobilité, qui impactent nos modes de vie, la qualité de l’air et notre santé et celle de notre planète.

Si les sujets qui inquiètent la population sont très présents, il est essentiel de rappeler que se déplacer dans le milieu urbain pourrait et devrait être sain et plaisant, même amusant, pour engager un plus grand nombre de personnes.

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Pour participer au concours photo : informations dans l’article dédié
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