Gouvernement
L’Agenda 2030 en France
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Publié le 7 mars 2022
En France
Le jeudi 3 mars a eu lieu la Journée mondiale de la vie sauvage, pour célébrer les nombreuses formes de la faune et de la flore sauvage, sensibiliser la population à l’importance de sa conservation et lutter contre la criminalité liée aux espèces sauvages. Mathilde Maïsano, chargée de mission « Territoires Engagés pour la Nature » à l’Office français de la biodiversité (OFB), nous parle de la nécessité à se mobiliser et à s’engager pour la protection de la vie sauvage en France.
La vie sauvage participe à nombreux ODD. Mais cette vie est sous pression ; vie sauvage et ODD, des impacts à regarder de plus près : villes et communautés durable (ODD 11), consommation et production responsable (ODD 12), lutte contre le changement climatique (ODD 13), vie aquatique (ODD 14), vie terrestre (ODD 15).
Les pressions exercées sur la vie sauvage sont diverses et ont des impacts économiques, environnementaux et sociaux. L’artificialisation des espaces a concerné plus de 75 000 hectares du territoire en France métropolitaine entre 2007 et 2015. Ce changement d’usage des espaces entraîne la perte de nombreuses espèces naturelles. Par ailleurs, les ressources naturelles sont surexploitées, qu’il s’agisse des espèces marines, des tourbières ou encore des forêts.
Le dérèglement climatique a aussi un impact très élevé sur la vie sauvage. Les événements météorologiques connaissent une fréquence et une intensité croissantes, les cycles de vie de la faune et de la flore sont décalés, le rythme des saisons déréglé. L’usage de produits phytosanitaires impacte grandement la vie des espèces sauvages. Enfin, l’’introduction d’espèces exotiques envahissantes constitue une menace pour les espèces locales. Elles désignent certains animaux ou végétaux dont l’introduction sur un territoire par l’être humain, volontaire ou fortuite, représente un danger pour les écosystèmes.
Le programme TEN est porté par l’OFB. Il vise à faire émerger, reconnaître et valoriser des plans d’actions en faveur de la biodiversité, portés par des collectivités locales. Cet échelon est déterminant pour répondre aux enjeux et aux spécificités de chaque territoire. L’initiative s’adresse en priorité aux intercommunalités et aux communes volontaires. Elle est ouverte à toutes les collectivités infra-départementales, qu’elles soient rurales ou urbaines, métropolitaine ou ultra-marine, débutantes ou initiées en matière de biodiversité.
Une collectivité reconnue TEN bénéficie d’un accompagnement par des experts, d’un renforcement des connaissances et des compétences sur la biodiversité, d’une visibilité à l’échelle nationale et internationale, et d’un accès au « club des engagés », pour échanger collectivement. Pour obtenir la reconnaissance TEN, la collectivité formalise un plan d’actions et s’engage, sur trois ans, à réaliser des actions pour la biodiversité. Ce plan d’actions est l’objet d’une évaluation par un jury régional selon quatre critères : 1. Être impliquant, cohérent et proportionné ; 2. Être mesurable, révisable et inscrit dans une perspective d’amélioration continue ; 3. Être impactant et additionnel ; 4. Être en lien avec l’action publique pour la biodiversité.
Parmi les communes françaises engagées, prenons l’exemple de quatre qui ont mis en place des plans d’actions efficaces et innovants ! En Occitanie, la ville de Tournefeuille a trouvé une réponse aux impacts du changement climatique sur les points de chaleur, avec la création d’îlots de fraicheur via la végétalisation des cours d’écoles. Dans la même région, la commune de Castanet-Tolosan s’est emparée de la question de la pollution lumineuse, qui perturbe le cycle naturel de croissance des plantes et présente de forts impacts sur des espèces animales, en projetant de remplacer ses luminaires énergivores par des luminaires programmés pour n’éclairer qu’à certaines heures de la nuit.
Plus au Nord, la commune de St Martin d’Auxigny a déployé d’importants efforts à la renaturation d’un cours d’eau, favorisant la vie et le développement des espèces florales et fauniques locales. Enfin, la commune urbaine d’Avignon a mobilisé ses citoyens sur la question en réalisant un Atlas de la Biodiversité Communale (ABC). Cette démarche permet à une commune de connaître, de préserver et de valoriser son patrimoine naturel, à travers la réalisation d’un inventaire cartographié des habitats, de la faune et de la flore.
Depuis plus de 10 ans, le concours Capitale française de la biodiversité valorise les collectivités qui agissent concrètement en faveur de la biodiversité. Le thème de l’édition 2022 porte sur le paysage ; les candidatures sont closes ; les gagnants seront annoncés en juin.
« Ce concours a des effets très positifs pour les collectivités : la reconnaissance de leurs actions en faveur de la biodiversité entraîne une prise de conscience beaucoup plus importante chez les élus, les services et les citoyens. C’est une manière efficace de pérenniser leur engagement, à travers la valorisation de leurs actions. Le concours commence à être connu du grand public et le titre de Capitale française de la biodiversité est devenu un argument attractif pour s’installer dans la commune » explique Mathilde Maïsano.
Mathilde Maïsano : « Il est très important de se mobiliser, car nous sommes tous concernés, à tous les niveaux. Les élus y trouvent leur compte en rendant leurs territoires plus attractifs. Cela va aussi, et surtout, dans le sens de l’amélioration de nos cadres de vie : l’aspect sécuritaire et les questions de santé publique sont intrinsèquement liés à la protection de la biodiversité. La qualité de l’air, des eaux et des sols a une incidence sur notre santé et nos factures. Toute cela implique de revoir les choses différemment, de vivre au quotidien de manière différente. Collectivités, vous avez votre part de responsabilité et, un programme pour vous aider et vous accompagner ! »
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