Réduction des déchets et « Fast fashion »

Retour sur le bilan de la Semaine Européenne de la Réduction des déchets 2023, et focus sur le projet de loi « fast fashion » qui vise à encadrer la pratique de vêtements bons marchés qui suivent les tendances à la mode ; de par sa nature ; ce modèle commercial incite à la surconsommation de vêtements de qualité inférieure et augmente la production de déchets.

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Semaine européenne de la réduction des déchets

Retour sur la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets 2023

La SERD 2023 était dédiée aux emballages, qui tiennent une place importante dans la production de déchets. Découvrez le bilan de cette dernière édition, disponible sur le site de l’ADEME. Zoom sur quelques points marquants…
En 2023, les porteurs de projets étaient majoritairement des administrations et des collectivités territoriales (40%) et des associations et ONG (35%). Les entreprises ont participé à hauteur de 13%, les établissements scolaires représentaient 10%, et 2% étaient des particuliers, volontaires pour faire connaître leurs projets.
Au total, ce sont près de 2,5 millions de participants qui ont été sensibilisés à la production et à la consommation responsable ainsi qu’à la réduction des déchets, dont un nombre croissant de citoyens, de professionnels et de publics scolaires.
Cet évènement européen, piloté en France par l’ADEME, est un temps fort annuel de mobilisation sur la réduction des déchets. Elle intervient deux mois après la Semaine Européenne du Développement Durable qui promeut les 17 ODD et leur transversalité, et est une opportunité pour maintenir l’engagement. La consommation responsable et la réduction des déchets sont des sujets majeurs et fédérateurs, au cœur de l’Agenda 2030.
Avec un record qui culmine à 7.209 actions de la SERD en 2022, la France se place parmi les pays les plus investis dans cette action.

Une proposition de loi pour réduire l’impact environnemental de l’industrie textile et encadrer la « fast fashion »

L’édition 2022 de la SERD avait mis en avant la « fast fashion », qui est une pratique commerciale à forts impacts sur l’environnement, les conditions sociales et sanitaires des travailleurs et sur la production de déchets engendrés. Ces impacts expliquent l’importance d’un encadrement.
L’industrie textile représente près de 10% des émissions de gaz à effet de serre mondiales et, selon les estimations, elle pourrait atteindre 26% d’ici 2050. Dans ce contexte, la loi « Anti-gaspillage » de 2020 a introduit un bonus réparation pour favoriser l’économie circulaire et contribuer ainsi à réduire les déchets issus du textile.
La proposition souhaite aller plus loin :

  • Les entreprises de vente en ligne de « fast fashion » seront tenues d’afficher sur leur site des messages pour sensibiliser à l’impact environnemental de leurs produits, et encourager la sobriété, le réemploi, la réparation et le recyclage. En cas de manquement, elles seront passibles d’une amende ;
  • Un affichage environnemental est prévu, une sorte d’éco score sur les étiquettes pour communiquer sur l’impact environnemental des produits ;
  • Le projet de loi prévoit aussi la possibilité de renforcer le malus écologique de ces produits, d’un montant de 5 euros en 2025, de 6 euros en 2026, de 7 euros en 2027, jusqu’à atteindre 10 euros par produits en 2030 avec une hausse de 1 euro chaque année. Ces malus permettraient de financer des bonus au bénéfice d’entreprises vertueuses dans l’industrie du textile ;
  • Enfin, le texte prévoit une interdiction de la publicité pour les marques de « fast fashion » à partir du 1er janvier 2025, tout comme la promotion des entreprises, enseignes ou marques qui les diffusent. Cette interdiction a été étendue aux influenceurs commerciaux.
    Le texte a été adopté le 14 mars 2024 à l’Assemblée nationale, et est en attente de l’examen par les sénateurs. Un grand pas en avant pour la réduction des déchets.

Poursuivons, chaque jour par nos gestes quotidiens, la mobilisation autour de la réduction des déchets pour atteindre collectivement les engagements de la France et l’atteinte des 17 objectifs de développement durable de l’Agenda 2030.