L’enjeu 3, « Éducation et formation tout au long de la vie », a été discuté par deux intervenants dans le cadre de la semaine anniversaire de l’Agenda 2030 organisée par le Commissariat général au développement durable (CGDD) en septembre 2021
Coralie Noël, haute fonctionnaire au développement durable, ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports
Eric Favey, vice-président de la Ligue de l’enseignement
Apports de la discussion :
L’éducation au développement durable (EDD) est au cœur des politiques du ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports. Elle a été renforcée dans les programmes scolaires en 2019- 2020, enseignements couplés à des actions pédagogiques concrètes dans les établissements. Il y a aussi la systématisation des éco-délégués depuis la rentrée 2020 : élus dans chaque classe de collège et de lycée, ce sont des ambassadeurs des enjeux de transition. 7 000 écoles et établissements sont aussi engagés dans la labellisation E3D, démarche globale de développement durable. Les politiques de jeunesse et sport ne sont pas en reste : l’objectif est de porter ces enjeux dans les temps périscolaires et extrascolaires.
Le système éducatif français présente de bons indicateurs au regard des objectifs cibles de l’Agenda 2030. Pour contribuer davantage à réduire les inégalités sociales, l’Éducation nationale met en place de nouveaux dispositifs, notamment en éducation prioritaire.
La Ligue de l’enseignement suggère de s’intéresser davantage à l’articulation entre l’école et le reste de la vie (collectivités, vie familiale, activités extrascolaires). Elle préconise aussi d’intégrer plus de données qualitatives à l’État des lieux. Aujourd’hui, l’école a besoin de connaissance, d’analyse et de développement des dispositifs existants. La réforme des programmes scolaires apporte des connaissances sur le développement durable, au-delà l’enjeu est d’améliorer la transdisciplinarité et d’encourager un processus transformatif vers de nouvelles manières d’apprendre. Il faut que l’école intègre les notions de transition et de préservation de la planète, dans les savoirs fondamentaux qui ne se résument pas à lire, écrire et compter.
Il y a énormément de leviers pour faire avancer les choses aujourd’hui, et de nombreux enseignants et partenaires mobilisés.
Les partenariats sont essentiels, avec les collectivités, les associations, les établissements publics. En interministériel aussi, d’où les conventions signées en mai 2021 par le ministère de l’Éducation nationale avec le ministère de la Transition écologique et le ministère de l’Agriculture.
À la suite de la loi climat, l’évolution des CESC en CESCE, comités d’éducation à la santé, à la citoyenneté et à l’environnement, constituera un nouveau levier d’action en élargissant les missions de cette instance présente dans les collèges et lycées.
Il existe une forte sensibilité des jeunes sur ces sujets, ce qui se traduit à la fois par une formidable opportunité d’apprentissage mais aussi une source d’angoisse (éco-anxiété) qui nécessite une attention. On note aussi l’effet levier : ce que les enfants apprennent à l’école favorise la transmission aux familles et à toute la société.
L’enjeu ne concerne pas seulement les enfants mais aussi les adultes, et recouvre une diversité de situations et d’acteurs. Apprendre tout au long de la vie est fondamental, il faut poursuivre collectivement nos efforts.