La capacité à transformer les modes de vies implique d’avoir des habitants à même, d’une part, de vivre au-dessus du seuil de pauvreté et de subvenir à leurs besoins essentiels et, d’autre part, d’avoir un minimum de connaissances ou de détenir une formation initiale ou professionnelle pour comprendre et adhérer à ces transformations.
Par ailleurs, la discrimination à l’encontre des femmes ne respecte pas les principes de l’égalité des droits et du respect de la dignité humaine, elle entrave la participation des femmes, dans les mêmes conditions que les hommes, à la vie politique, sociale, économique et culturelle de leur pays [1]. Ainsi, les capacités de résilience, et d’adaptation de l’ensemble de la population aux modes de vie durables, seront facilitées en éliminant dès le plus jeune âge toutes formes de sexisme et de discrimination.
L’accès à la connaissance, l’éducation et les formations initiales et continues sont indispensables pour faire évoluer les comportements des hommes et des femmes vers des modes de vies durables. Au niveau international, les approches comparatives permettent d’appréhender un certain nombre de caractéristiques et de points forts/points faibles des systèmes éducatifs. Ainsi, seules 4 % des régions du monde telles que définies par l’OCDE ont atteint l’objectif de permettre à ce que toute la population puisse suivre une éducation de qualité dans des conditions d’équité, en promouvant également des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie [2]. À l’échelle mondiale, la France, qui se positionne en 13e position, rencontre de fortes disparités sur son territoire dans l’accès à l’éducation [3]. En effet, elle peine à réduire les inégalités scolaires qui sont fortement liées à l’origine sociale, les conditions de vie et de logement des élèves [4].
La France est en bonne voie pour atteindre l’objectif [5] de réductions des inégalités qui a été atteint par environ 20 % des pays de l’OCDE. Cette réduction des inégalités vise l’accès à l’éducation et à la formation, de même qu’elle porte sur les sorties précoces du système éducatif des populations les moins aisées [6] .
L’Union européenne (UE) s’est saisie des enjeux liés à l’éducation et la formation. Le cadre 2020 étant arrivé à son terme, l’UE s’est fixée de nouveaux objectifs en éducation et formation à l’horizon 2030. L’UE s’est ainsi assignée six cibles : réduire les sorties précoces du système scolaire (la part des jeunes de 18 à 24 ans qui ont quitté le système scolaire sans diplôme doit être inférieure à 10 % [7]) ; augmenter la part de diplômés de l’enseignement supérieur (atteindre au moins le seuil des 45 % de diplômés de l’enseignement supérieur parmi les individus âgés de 30 à 34 ans d’ici 2030) ; renforcer l’éducation de la petite enfance (au moins 96 % d’enfants âgés entre 3 ans et l’âge d’entrée au cours élémentaire obligatoire devraient participer aux dispositifs de développement éducatif ou de l’enseignement préélémentaire) ; élever le niveau de maîtrise de la lecture, des mathématiques et des sciences (la proportion de jeunes âgés de 15 ans qui ont un niveau de compétences faible dans chacun des domaines évalués par PISA [8] devrait être inférieure à 15 %) ; encourager l’apprentissage tout au long de la vie (la proportion d’adultes âgés de 25 à 64 ans qui participent à des activités d’éducation et de formation au cours des 12 derniers mois devrait être d’au moins 47 % en 2025) ; et d’avoir d’ici 2025 au moins 60 % des jeunes diplômés des voies professionnelles qui ont fait de l’apprentissage.
Deux cibles sont atteintes pour la moyenne des pays de l’UE : celle concernant les diplômés de l’enseignement supérieur et celle sur la scolarisation des jeunes enfants. L’UE est sur la bonne voie pour la réduction des sorties précoces du système éducatif et de formation. Toutefois, la tendance est moins favorable en ce qui concerne deux autres cibles : le taux d’emploi des jeunes diplômés est en lente progression (73,1 % en 2019) au regard de la cible d’une part, et l’éducation mesurée, via l’étude PISA, par la capacité des élèves pour la lecture, les mathématiques et les sciences s’éloigne de l’objectif de l’UE, d’autre part. Enfin, la cible de 15 % d’adultes participant à des activités d’éducation et de formation tout au long de la vie n’a pas été atteinte.
Enfin, en ce qui concerne l’égalité et l’absence de discrimination entre les hommes et les femmes, les inégalités entre les hommes et les femmes dans le domaine de l’éducation et du marché du travail ont stagné [9]. Pourtant, en matière d’éducation, les garçons accusent un décrochage scolaire et de l’enseignement supérieur plus important [10] que les filles. Même si, en matière d’éducation, des résultats globalement positifs sont notables dans l’UE, des écarts de genre continuent d’appeler des réponses spécifiques (des obstacles de nature différente demeurent : stéréotypes de genre, autocensure féminine à l’entrée des filières valorisées, difficulté à convertir des compétences scolaires en ressources professionnelles). Selon la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail (Eurofund), la crise de la Covid-19 a mis un coup d’arrêt aux progrès enregistrés en matière d’égalité des genres depuis dix ans en Europe [11].
[1] Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes adoptée par l’ONU dans sa résolution 34/180 du 18 décembre 1979
[7] European policy cooperation (ET 2020 framework).
[8] PISA : Programme international pour le suivi des acquis des élèves.
[9] Eurostat, Sustainable development in the European Union : Overview of progress towards the SDGs in an EU context, 2021.