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L’institut du genre en géopolitique crée du contenu lié à l’ODD5 afin d’informer et de sensibiliser la population avec la mise en place notamment d’un calendrier du genre et la création de podcasts et d’épisodes thématiques sur des sujets allant de la diplomatie féministe à l’évolution du droit à l’avortement dans le monde.
La place des femmes dans les postes à responsabilité a évolué positivement et la France occupe la première place du classement européen sur le périmètre des conseils d’administration et des comités exécutifs, avec 46,2 % de femmes dans les conseils du CAC 40 et 46,1 % dans ceux du SBF 120 en 2021.
La loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, promulguée en septembre 2018, a permis la mise en place d’un indicateur permettant de mesurer les inégalités salariales au sein des entreprises d’au moins 50 salariés - dit index Égalité professionnelle [7 ] - calculé sur 100 points reposant sur cinq indicateurs : l’écart de rémunération ; l’écart dans les augmentations, l’écart dans les promotions ; la part de salariées augmentées après la maternité et la part des femmes dans les dix plus hauts salaires. En 2022, la note moyenne est de 86/100. 56 % des entreprises de plus de 50 salariés ont obtenu une note supérieure à 75/100, limite en deçà de laquelle les entreprises sont tenues de prendre des mesures correctives [8 ] .
L’obligation de mesurer ces données est complétée par des obligations de publication et de transmission des résultats. La note globale doit être publiée de manière visible et lisible, chaque année au plus tard le 1er mars, sur le site internet de l’entreprise. En parallèle, les résultats doivent être mis à disposition du comité social et économique (CSE) via la base de données économiques et sociales, et transmis à l’administration. Au plan salarial et de l’emploi, les inégalités se réduisent mais il persiste un écart de salaire de 15,8 % en 2020 et le taux de travail à temps partiel est de 28,1 % pour les femmes contre 7,6 % pour les hommes.
Enfin, pour favoriser l’emploi des femmes, la durée du congé paternité et d’accueil de l’enfant a doublé, pour passer de 14 à 28 jours depuis le 1er juillet 2021. Son allongement poursuit deux objectifs : il offre de meilleures conditions de développement pour les nouveau-nés, en permettant au second parent d’être plus présent pendant ses premiers jours et il contribue à un rééquilibrage des tâches domestiques et parentales entre les parents.
Concernant la lutte contre les violences sexistes dans le milieu professionnel, le ministère de la Culture a, dès 2019 conditionné l’accès aux financements publics à la mise en place de procédures et d’outils efficaces pour prévenir et lutter contre les violences sexistes et sexuelles dans tous les secteurs de la culture et des médias. Cette démarche participe de la promotion d’une culture de l’égalité non seulement au travail, mais aussi par extension dans les produits artistiques et culturels, puissants vecteurs de construction de nos imaginaires collectifs et de lutte contre les stéréotypes. Ces violences restent une réalité prépondérante pour les femmes dans le monde du travail puisque près de quatre femmes sur dix en ont été victimes au moins une fois dans leur carrière [9 ] .
Une attention particulière est portée à la lutte contre les stéréotypes sexistes en milieu scolaire et dans l’enseignement supérieur, afin de faire évoluer la division sexuée des rôles dans la société et prévenir les discriminations. La Convention interministérielle pour l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes, dans le système éducatif a été renouvelée pour cinq ans en 2019 (2019-2024). La convention dégage plusieurs axes d’intervention (formation du personnel ; transmission d’une culture de l’égalité et du respect mutuel ; lutte contre les violences et cyberviolences sexistes et sexuelles ; politique d’orientation en faveur d’une plus grande mixité des filières et métiers.
La loi Rixain [10 ] (2021) prévoit également un nouvel indicateur pour le système éducatif avec la publication d’un index de l’égalité des chances entre les femmes et les hommes par les établissements d’enseignement du supérieur pour chacune de leurs formations. Les jurys de sélection pour l’accès à l’ensemble des formations du supérieur devront également comprendre au moins 30 % de femmes.
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Ces dernières années, les femmes qui entreprennent des cursus scientifiques à l’université sont de plus en plus nombreuses avec 49,4 % en 2022 [11 ] [12 ] . Ce résultat masque cependant des disparités entre les filières, puisque les femmes représentent 86 % des étudiants dans les formations paramédicales et sociales, mais seulement 28,9 % des étudiants dans les formations d’ingénieurs [13 ] à la rentrée 2020. Ce résultat est tout de même en progression puisque les femmes n’étaient que 26,5 % en 2010.
En complément du cadre institutionnel, des actions ont été mises en œuvre pour inciter les femmes à faire davantage valoir leurs droits. En mars 2022, le Défenseur des droits a publié un guide juridique portant sur les discriminations en raison de la grossesse dans l’emploi privé. Ce guide fournit des outils juridiques aux victimes et vise à accompagner les professionnels du droit dans l’identification et le traitement des discriminations en raison de la grossesse.
La lutte contre les discriminations se déploie également au niveau local. En 2021 et en 2022, l’État a soutenu à hauteur de 1,5 million d’euros 48 associations qui œuvrent dans les territoires en faveur de l’accès aux droits par le développement de dispositifs « d’aller-vers », la prévention et la lutte contre les violences et l’insertion et l’autonomie économique des femmes.
Priorité 1.3 - Assurer une meilleure répartition des richesses, et systématiser la prise en compte des enjeux de pauvreté dans les politiques publiques, au service d’une transition juste
La France poursuit ses avancées dans le développement de nouvelles solidarités qui s’inscrivent dans l’économie sociale et solidaire (ESS) ou à travers l’engagement des entreprises. En plus de dispositions favorisées par la loi Pacte [14 ] qui encourage les entreprises à s’inscrire dans une démarche de responsabilité sociale et environnementale, l’ESS est par ailleurs en pleine expansion et la crise sanitaire s’est révélé être un terreau d’opportunité pour son épanouissement. La démarche a en effet été reprise par les organisations et certains services publics.
Sujet majeur lorsque l’on parle d’ESS, la lutte contre le gaspillage alimentaire est également portée par des mesures telles que la mise en place d’un label national Anti-gaspillage alimentaire visant à accompagner et récompenser les pratiques exemplaires des acteurs publics et privés, et l’élaboration d’un référentiel décliné par secteur (distribution, restauration, agroalimentaire et production) comprenant d’une part un énoncé des critères de labellisation et d’autre part, un plan de contrôle.
L’État est également signataire du pacte Too Good To Go. Il s’agit d’une coalition d’acteurs engagés à clarifier la signification des dates de consommation, à les harmoniser et à travailler ensemble autour de l’ambition commune de réduction du gaspillage alimentaire causé par ces mêmes dates. Initié par Too Good To Go dès 2018, le pacte a officiellement été lancé en janvier 2020. Cette initiative s’est concrétisée au travers de 10 engagements expliqués et officialisés dans un document rédigé par Too Good To Go et les membres du comité de pilotage du pacte.
Dans le cadre de l’économie circulaire les magasins solidaires, associations déjà présentes sur le territoire souvent en accompagnement des tiers-lieux, ont pu se développer avec la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC). Le rôle de milliers de recycleries et ressourceries est reconnu par l’État comme essentiel en ce qu’elles permettent de créer des emplois solidaires, de répondre à une demande de produits abordables et d’agir dans la lutte contre les déchets en réparant et recyclant. La possibilité pour l’État ou les collectivités de faire des dons a été ouverte et accompagnée, pour l’État, par une plateforme unique d’échanges et de dons.
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Pacte-Mondial Réseau France a développé, en coopération avec B Lab, le SDG Action Manager. C’est une solution de gestion de l’impact qui permet aux entreprises d’agir sur les ODD jusqu’en 2030. L’outil est disponible en anglais, français, italien, portugais et espagnol. Il réunit l’évaluation d’impact B Lab, les dix principes du Pacte mondial des Nations unies et les ODD, afin de permettre aux entreprises d’agir de manière significative par le biais d’une auto-évaluation et d’une analyse comparative. Il s’appuie sur le travail et le retour d’information d’une série de parties prenantes, notamment des experts en développement durable des entreprises, de la société civile, des Nations unies et du monde universitaire, et s’inspire de la communauté Certified BCorp et des entreprises participantes du Pacte mondial des Nations unies.
Le fonds de réemploi et réutilisation, également créé par la loi AGEC, est destiné au secteur ESS et vise l’allongement de la durée d’usage des produits. Entré en vigueur en 2021, le dispositif permet en effet de financer et de développer les activités de réemploi et de réutilisation de l’économie sociale et solidaire. Les filières créant des produits électriques et électroniques, des meubles, des textiles ou des articles de sport, de bricolage et de jardinage contribueront à ces fonds à hauteur de 5 % de leur contribution à la filière à responsabilité élargie des producteurs (REP). Seulement certaines filières dont les déchets peuvent être facilement réutilisés dans une démarche d’économie circulaire sont concernées pour bénéficier de ce fond.
[11 ] Elles étaient 46,7 % en 2016.