À l’issue de leur journée d’échanges, les membres de la conférence contributive ont identifié des axes d’action pour favoriser l’atteinte de cet enjeu. La synthèse de leur contribution, telle qu’elle ressort de leurs échanges, est reproduite ci-après, en complément de la Revue nationale volontaire.
- Recenser, fédérer et visibiliser les initiatives pédagogiques existantes qui contribuent activement à l’éducation au développement durable en France
Moteur très puissant de l’appropriation des ODD, et premier vecteur d’acculturation de la société française, l’éducation au développement durable foisonne d’initiatives pédagogiques qui méritent d’être systématiquement identifiées par le ministère de l’Éducation nationale et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Nous recommandons que celles-ci soient fédérées dans une plateforme de partage de bonnes pratiques entre établissements et enseignants, voire, pour les plus performantes, soutenues financièrement pour être développées et passées à l’échelle. Au besoin, cette approche de soutien pourrait préalablement procéder par des phases expérimentales à l’échelle d’une académie ou d’un rectorat. Nous recommandons que l’État concentre son effort de visibilisation et de soutien aux initiatives pédagogiques impliquant des acteurs externes à l’enseignement (associations, collectivités, entreprises…) pour concrétiser la compréhension des ODD et continuer de placer l’école au cœur de la cité. Nous relevons avec un intérêt particulier les initiatives concernant l’orientation vers le secteur de l’économie sociale et solidaire et nous portons une attention particulière aux initiatives prises en matière d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale (ECSI). Enfin, et plus largement, nous insistons sur la nécessité d’un soutien plus proactif de l’État à l’éducation au développement durable (EDD) pour (i) déployer cette logique sur tout le continuum scolaire, du début du cycle primaire à la fin du cycle secondaire, et (ii) de valoriser toute initiative utile, tant par le soutien apporté par les régions/départements et rectorats aux établissements que par les dynamiques de carrières des enseignants, quelle que soit la discipline qu’ils exercent. Pour préparer au mieux ce travail de recensement et de soutien aux initiatives pédagogiques existantes, nous recommandons la conduite d’une mission de l’Inspection générale de l’Éducation nationale pour évaluer la mise en œuvre des programmes dédiés à l’EDD et l’adéquation des moyens budgétaires et humains aux ambitions affichées en la matière. - Initier des revues locales volontaires au sein des conseils municipaux des jeunes
L’éducation au développement durable peut être enrichie par des approches pédagogiques originales, procédant notamment par la mise en situation. Nous recommandons de mettre à contribution les conseils municipaux des jeunes pour réaliser des revues locales volontaires afin de projeter les jeunes qui y participent dans un exercice original, stimulant et impactant d’emploi des ODD. Une telle initiative devrait être appuyée par les services municipaux, et éventuellement les Directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal), afin qu’elle débouche sur des échanges politiques utiles entre le conseil municipal des jeunes et le conseil municipal. Elle devrait systématiquement procéder, quand cela s’applique aux municipalités qui en ont l’obligation, par la mise en débat du rapport développement durable de la collectivité en question. Enfin, de telles innovations pédagogiques devraient s’appuyer sur les établissements secondaires du bassin de vie pour y associer étroitement tous les éco-délégués déjà engagés, voire pour susciter des vocations chez un plus grand nombre d’élèves pour développer le dispositif des éco-délégués et amplifier les capacités de mobilisation des conseils municipaux des jeunes. - Approfondir la place des ODD dans la formation initiale et continue en général et pour les élus locaux en particulier
La formation continue est au cœur de cet axe de la feuille de route française.- De façon générale, nous recommandons que les offres de formation éligibles au compte personnel de formation (CPF) contiennent systématiquement, dans leur syllabus, une référence claire à la façon dont telle ou telle formation permet de développer des compétences utiles à la réalisation de l’un ou l’autre des ODD.
- Pour généraliser la présence des ODD dans la formation initiale (du primaire au supérieur) et continue, des outils existent sous forme de certificats permettant d’auto-évaluer son degré de connaissances en matière de développement durable. Si de telles initiatives sont en cours d’intégration dans de nombreux cursus, celles-ci doivent encore être renforcées pour devenir un point d’entrée donnant un sens puissant et un fil conducteur à toute forme de développement personnel.
- Nous portons une attention toute particulière à la formation continue des décideurs publics. Celle-ci a passé un cap avec le programme de formation des agents publics aux enjeux climatiques. Mais nous préconisons d’aller beaucoup plus loin tant sur les publics cibles que sur les enjeux. Nous proposons une loi obligeant tous les élus locaux à une formation au développement durable, fondée sur les ODD, et conçue à partir de références théoriques et d’exercices pratiques. Outre les effets d’acculturation recherchés par une approche académique plus complète qu’une approche limitée aux enjeux climatiques, il s’agit également de déclencher la prise d’initiatives concrètes en encourageant l’emploi des outils existants pour contribuer à la réalisation de l’Agenda 2030 (cf. recommandation 3 de l’enjeu 5) et la création de « Laboratoires d’innovation durable et territoriale » pour transcrire ces formations en projets tangibles portés par les élus locaux.
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