À l’issue de leur journée d’échanges, les membres de la conférence contributive ont identifié des axes d’action pour favoriser l’atteinte de cet enjeu. La synthèse de leur contribution, telle qu’elle ressort de leurs échanges, est reproduite ci-après, en complément de la Revue nationale volontaire.
- Aligner notre politique agricole avec nos objectifs en matière de développement durable
Nous recommandons que la France accélère la modification de sa stratégie d’import-export de produits agricoles. L’enjeu est de privilégier rapidement la production nationale en vue d’une consommation nationale. L’objectif final est de réduire simultanément les risques de dépendances alimentaires tout comme l’empreinte écologique mondiale du secteur primaire français. Ces efforts doivent tenir compte de nos objectifs de solidarité alimentaire envers nos principaux partenaires internationaux. Cette évolution de notre politique agricole devra également passer par une modification des instances consultatives appuyant les autorités compétentes en la matière : une meilleure représentativité des acteurs de la société civile y est attendue afin de limiter, au maximum, les influences de certains groupes d’intérêt. - Transformer nos modes d’alimentation en profondeur
Nous appelons à la création d’un plan de transformation des modes d’alimentation visant à réduire, d’ici 2030, d’au moins 30 % et si possible jusqu’à 50 % la consommation de viande, de produits laitiers, d’œufs et de poissons. Face au défi culturel auquel cette ambition va se confronter, nous mettons en exergue le rôle déterminant joué par l’exemplarité de la puissance publique, passant par une commande publique visant une alimentation moins carnée dans la restauration collective des administrations comme de l’enseignement, du primaire au supérieur. Nous recommandons également la production partenariale, entre l’État, les collectivités et les associations de consommateurs, de récits positifs expliquant les bénéfices objectifs, pour la santé comme pour l’environnement, d’une alimentation plus végétale. Pour rendre tous ces efforts possibles, l’État devra soutenir, par toutes les mesures réglementaires et fiscales possibles, le développement d’une filière de production de protéines végétales en France. Plus largement, nous recommandons que la France engage tous les efforts utiles au développement de filières agro-écologiques par une réorientation adaptée des moyens de la politique agricole commune et une gestion intégrée et durable des ressources en eau. - Améliorer l’efficacité des dispositifs de lutte contre les publicités nocives
Nous prenons acte du fait que les mesures adoptées pour lutter contre les publicités pour des produits gras, salés ou sucrés sont partiellement efficaces. Nous appelons à la création d’une mission conjointe de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD) et de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) pour étudier les mécanismes de contournement employés par les publicitaires. Une telle mission doit également étudier la faisabilité d’étendre ces interdictions aux produits agricoles d’origine animale. - Enrichir et déployer rapidement le 4e Plan national santé environnement
D’une part, nous soulignons l’importance de mettre en œuvre rapidement les dispositions déjà prévues par le 4e Plan national santé environnement comportant de nombreuses innovations utiles pour concrétiser l’approche « Une seule santé » de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). D’autre part, nous soulignons l’opportunité d’enrichir ce Plan, sans attendre le suivant, avec de nouveaux éléments. Nous soulignons l’utilité des approches de santé intégrative pour améliorer l’efficacité des politiques de prévention, par exemple en créant un « bilan santé-environnement » permettant à chacun de faire le point sur son alimentation et son état de santé mentale. Nous préconisons également de consolider ce Plan par des mesures relatives à la formation des personnels de santé et d’éducation pour lutter contre les addictions, y compris les nouvelles formes d’addiction comme celles liées à l’emploi continu d’écrans notamment chez les plus jeunes. - Consolider le système de soins français par de nouvelles mesures transformatrices
S’agissant des politiques de santé au sens strict, nous recommandons la reconnaissance du statut de proche aidant au moyen de droits sociaux leur étant attribués (congés payés, cotisation à la retraite et soutiens de toute nature pour concilier « vie professionnelle » et « vie personnelle »). Nous recommandons, par ailleurs, une politique plus exigeante dans la répartition des professionnels de santé à l’issue de leur formation afin d’éliminer rapidement les déserts médicaux, par la contrainte d’affectations géographiques comparables à celles de l’Éducation nationale.
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